Escale à trois
États-Unis : 2017
Titre original : The layover
Réalisation : William H. Macy
Scénario : David Hornsby, Lance Krall
Acteurs : Kate Upton, Alexandra Daddario, Matt Barr
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h24
Genre : Comédie
Date de sortie DVD : 6 mars 2018
Célibataires et sans emplois, Meg et Kate, deux amies de toujours, sont dans une passe difficile. Elles décident donc de partir à la dernière minute pour quelques jours de détente entre copines et échapper au quotidien. Mais la petite escapade va vite tourner au cauchemar lorsqu’une tempête détourne leur vol vers Saint-Louis… Forcées de prendre une chambre dans un hôtel miteux, elles vont faire la rencontre de Ryan, un grand et beau pompier, qui était présent sur le même vol. Évidemment, les deux amies ont toutes les deux flashé sur lui et vont tout faire pour le séduire et éliminer la concurrence… Les meilleures amies vont devenir les pires ennemies le temps d’une escale pleine de turbulences !
Le film
[3/5]
Contre toute attente, il existe une excellente raison de se plonger dans le visionnage d’Escale à trois. En effet, le film a à son actif un élément quasi-imparable qui le distinguera du tout venant de la comédie trash américaine, et devrait logiquement attirer l’œil et l’attention de nombreux cinéphiles.
Il ne s’agit pas de son scénario, signé par David Hornsby et Lance Krall, auteurs sur la série It’s always sunny in Philadelphia, et ne parvenant pas réellement à tirer leur épingle du jeu par rapport à la profusion de comédies du même genre qui pullulent littéralement sur nos petits et grands écrans. Au contraire, on irait même jusqu’à trouver que leur script d’Escale à trois peine un peu à décoller, ne parvenant jamais réellement à enchainer les morceaux de bravoure attendus, et finit même par se vautrer dans une hypocrisie typiquement masculine tendant à faire croire qu’un homme n’est pas capable de contrôler ses pulsions et/ou sa libido. Le film sous-entend en effet dans son dernier acte qu’à partir du moment où un homme se fait ouvertement draguer par une femme, il est « normal » et acceptable de céder à la tentation, même quand on est déjà en couple, bague au doigt ou pas. Hum, les gars, on sait bien que c’est probablement ce que vous aimeriez faire croire à vos femmes (et peut-être bien qu’elles sont assez connes pour y croire), mais il semblerait que l’excuse du « c’est pas de ma faute chérie, c’est ELLE qui m’a allumé » a fait son temps ; on est plus dans les années 70, aussi si vous vous laissez tenter par l’adultère, assumez-le une bonne fois pour toutes.
Il ne s’agit pas non plus de son casting, même si, pour être tout à fait honnête, tous les acteurs et actrices que l’on croise dans Escale à trois sont tout à fait attachants et sympathiques. On commence avec Alexandra Daddario, qui révèle ici un réel tempérament comique – la scène de montée dans la montgolfière est probablement la plus drôle du film, et elle la tient littéralement sur ses épaules. Aussi aimerait-on franchement la voir à nouveau dans ce genre de comédie potache ! Kate Upton quant à elle avait déjà fait ses preuves dans une comédie du même genre, et reprend ni plus ni moins le même rôle que dans Triple alliance (qui marquait un des derniers rôles au cinéma de Cameron Diaz, disparue des écrans radar depuis 2014). De même, on sera ravis de retrouver Kal Penn, inoubliable interprète de Kumar Patel dans la trilogie Harold & Kumar, qui avait mis sa carrière d’acteur entre parenthèses durant quelques années en 2008 pour intégrer l’administration Obama. On est très heureux de le retrouver dans une comédie. Et les fans du Saturday Night Live seront également ravis du caméo assuré par Molly Shannon, et dont la prestation s’avère comme toujours efficace sur nos zygomatiques.
La principale raison de voir Escale à trois séance tenante se situe en réalité (roulement de tambour !) derrière la caméra, où l’on trouvera rien de moins que William H. Macy, excellent acteur de son état, qui signe avec ce petite comédie inoffensive son deuxième film en tant que réalisateur. Et même s’il ne fait pas encore réellement preuve d’une grande « personnalité » en tant que réalisateur, Macy prouve qu’il a indéniablement le sens du timing comique et gère impeccablement le rythme de cette comédie qui, certes, ne restera pas dans les annales du genre, mais qui méritera peut-être que l’on y rejette un œil une fois que la filmographie de William H. Macy se sera un peu étoffée. A revoir d’ici quelques années donc !
Le DVD
[4/5]
Escale à trois débarque donc ce mois-ci sur les linéaires de vos revendeurs préférés, sans être passé par la case « ciné » ; c’est grâce à Universal Pictures que nous pourrons voir et revoir le film sur support DVD. Et la galette numérique que nous propose l’éditeur est d’ailleurs en tous points excellente : la définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. L’éditeur, rôdé au support, nous propose un encodage maitrisé, dont on ne percevra les limites techniques que sur certains arrière-plans affichant un léger bruit vidéo, ainsi que sur les scènes nocturnes, un poil plus granuleuses. Côté son, la version française et la version originale sont proposées dans des mixages Dolby Digital 5.1 aux effets discrets, privilégiant de façon très nette l’ambiance aux effets spectaculaires ; néanmoins, les quelques scènes musicales et/ou de fêtes envoient le bois de façon franche et puissante. Pas de suppléments.