Test DVD : Enterré vivant

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Enterré vivant

États-Unis : 1990
Titre original : Buried alive
Réalisation : Frank Darabont
Scénario : Mark Patrick Carducci
Acteurs : Tim Matheson, Jennifer Jason Leigh, William Atherton
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h29
Genre : Thriller, Fantastique
Date de sortie DVD : 12 décembre 2018

Après avoir vécu à New York, Joanna s’ennuie à mourir dans cette petite ville de l’Ouest américain, où l’a entraînée son mari Clint. Entrepreneur en bâtiment, ce dernier est très pris par son travail. Se sentant délaissé, Joanna trouve le réconfort auprès de son médecin Cortland. Après des mois de passion brûlante, les amants décident de se débarrasser de Clint : Joanna verse un poison dans son verre, et Clint s’écroule, foudroyé par un malaise cardiaque. Ils ne se doutent pas que la dose n’était pas mortelle. Enterré vivant, Clint parvient à sortir de son cercueil, bien décidé à se venger…

Le film

[3,5/5]

Frank Darabont n’est pas simplement un cinéaste-culte : il est avant tout l’un des seuls cinéastes (avec Peter Jackson peut-être) à avoir réussi l’exploit de convaincre, au sein d’une même carrière, tout à la fois les amateurs de cinéma de genre et les amateurs de grands drames humains. Les fans d’horreur et de fantastique lui vouent en effet une vénération sans borne puisqu’il est l’homme se cachant derrière l’époustouflante réussite de The mist (2007), sans oublier qu’il est en plus à l’origine de la série The walking dead, qui cartonne sans discontinuer depuis 2010. Parallèlement, et même si le film compte quelques détracteurs de par le monde, avec une note de 9.3/10 sur IMDb générée sur le cumul de plus de deux millions de votes, Les évadés (1994) pourrait peut-être bien être considéré, encore pendant quelques années, comme le meilleur film de tous les temps.

Mais on ne devient pas roi en un jour. Ainsi, on aura pu voir apparaitre le nom de Frank Darabont au générique de films tels que Freddy 3 – Les griffes du cauchemar (1987), Le Blob (1988) ou encore La mouche 2 (1989), sur lesquels il avait œuvré en tant que scénariste. Ayant fait ses armes de façon convaincante dans le domaine du cinéma de genre, on lui confierait finalement la réalisation d’un téléfilm en 1990, qui serait diffusé sur le réseau câblé USA Network. Il s’agit bien sûr d’Enterré vivant, qui nous intéresse aujourd’hui, et représente la première expérience de long-métrage pour Frank Darabont. Une expérience plutôt concluante d’ailleurs, même l’apprenti-cinéaste doit composer avec les contraintes liées à une diffusion TV et avec un budget très limité de seulement deux millions de dollars. Il nous parait donc un peu hardi d’affirmer que l’on sent dans Enterré vivant les germes de la grande carrière à venir de Darabont, mais on est néanmoins en présence d’un bon petit thriller aux limites du fantastique. Composant globalement plutôt bien avec les contraintes qui lui sont imposées, le téléfilm peut surtout compter sur son trio d’acteurs irréprochables, qui portent littéralement l’ensemble sur leurs épaules.

Dans le rôle du « mort vivant » ou du mari cocu enterré prématurément, on a donc Tim Matheson, acteur de télévision s’étant occasionnellement fait remarquer dans de petits rôles au cinéma (dans Fletch aux trousses notamment). A ses côtés, on se réjouira de la présence de Jennifer Jason Leigh, actrice incontournable des années 80/90, dont on perdrait un peu la trace au tournant des années 2000 avant son retour devant la caméra de Quentin Tarantino en 2015 dans le formidable western post-moderne Les huit salopards. Et bien sûr, dans le rôle de l’amant / salopard et manipulateur de service, on trouvera William Atherton, surtout connu pour son rôle dans S.O.S fantômes (« Cet homme est un châtré ») mais également présent dans Piège de cristal (1988) et 58 minutes pour vivre (1990) ; un habitué des rôles de salauds donc, semblant se régaler de ce type de prestations d’ailleurs. Le genre d’acteur qu’on aime détester ! Les fans de cinéma fantastique des années 80 reconnaitront également Hoyt Axton dans la peau du shérif : si son nom ne vous dira peut-être rien, il s’agit de l’acteur qui incarnait Randall Peltzer, l’inventeur raté du Gremlins de Joe Dante.

On notera également que la renommée d’Enterré vivant s’est amplifiée à partir de 1994, avec le succès des Evadés, première réalisation de Frank Darabont pour le cinéma. Une suite, Enterré vivant II, a donc été tournée en 1997, toujours pour la télévision ; elle a été réalisée par Tim Matheson lui-même, qui y reprenait également son personnage du film précédent.

Le DVD

[4,5/5]

Parallèlement à sa vague horrifique de novembre / décembre 2018, qui nous a permis de redécouvrir La sentinelle des maudits, L’île sanglante, La nurse, Enfer mécanique, Le fantôme de Milburn sur galette Blu-ray, Elephant Films nous propose également un inédit de taille avec Enterré vivant, qui débarque quant à lui uniquement en DVD mais permettra aux cinéphiles de compléter leur collection de films signés Frank Darabont.

Si bien sûr certains grincheux pourront se plaindre de l’absence de Haute-Définition sur ce titre en particulier (ce qui pourra cependant paraitre hors de propos pour un téléfilm), il n’y a vraiment pas à se plaindre au vu du rendu final : le DVD d’Enterré vivant édité par Elephant Films nous permettra de découvrir ce petit film oublié de tous et sorti de nulle-part dans des conditions tout à fait satisfaisantes. On l’a déjà dit et répété depuis quelques années : on est heureux en France de pouvoir toujours compter sur des éditeurs prêts à lancer des films pas forcément attendus, quel que soit le format, ce qui est loin d’être évident économiquement parlant, étant donné le nombre ahurissant de téléchargements illégaux tournant malheureusement autour des films de genre.

Et il faut de toute façon avouer qu’Elephant est rodé au format DVD, et nous propose une nouvelle fois un master sans faille : l’image est en 4/3 d’origine, et la définition, le piqué et les couleurs composent plutôt bien avec les limites d’un encodage en définition standard. Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 2.0, et les deux mixages ne nous réserveront aucune mauvaise surprise. Le sous-titrage ne pose pas de souci particulier non plus : une belle édition pour un film à découvrir, ne serait-ce que pour parfaire sa connaissance du cinéma de Frank Darabont.

Dans la section bonus, l’éditeur nous propose de découvrir une poignée de bandes-annonces, accompagnées d’une présentation du film par Laurent Duroche, complète et intéressante.

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