Don’t kill it
États-Unis : 2016
Titre original : –
Réalisation : Mike Mendez
Scénario : Dan Berk, Robert Olsen
Acteurs : Dolph Lundgren, Kristina Klebe, Tony Bentley
Éditeur : Factoris Films
Durée : 1h19
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD : 6 septembre 2017
Un mal ancien sévit dans une petite ville d’Alaska, passant d’un hôte à un autre, et semant mort et destruction sur son chemin. Seul espoir de survie, un grisonnant chasseur de démon ayant déjà fait face à cette horreur par le passé. Accompagné d’un agent du FBI réticent, il doit découvrir comment détruire ce démon qui a la capacité de prendre possession de son tueur…
Le film
[4/5]
Artisan acharné de la série B à tendance Z, Mike Mendez est un réalisateur jouissant d’une relativement bonne réputation dans les milieux « autorisés » des amateurs de cinéma fantastique. Découvert à Sundance en 1997 avec un Serial killers bricolé avec trois bouts de ficelles et quelques liasses de biftons, il avait par la suite acquis une certaine visibilité en 2000 avec Le couvent, une amusante série B horrifique ayant eu la chance de se voir distribuée dans les salles françaises et ayant été largement adoubée par le magazine Mad Movies à l’époque de sa sortie. Passée cette courte période l’ayant placé sous les feux des projecteurs, le cinéaste s’en est retourné à son métier de monteur, tout en tournant, épisodiquement, quelques DTV orientés fantastique / horreur. C’est à partir de 2013, et grâce à la bonne réputation acquise lors de festivals pour son Big ass spider, qu’il retrouvera, de façon un peu plus régulière, le chemin des studios avec la casquette de réalisateur.
Pensé comme le premier épisode d’une franchise mettant en scène Dolph Lundgren dans la peau de Jebediah Woodley, chasseur de démons, Don’t kill it a été tourné courant 2016 sur un calendrier très serré (17 jours) et avec un budget assez famélique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’énergie déployée par Mike Mendez et son équipe afin de livrer un film 100% fun et volontiers gore parvient aisément à faire oublier les limites intrinsèques du projet. Bourré de dérives sanglantes, d’effets spéciaux réussis et proposant un vrai point de vue de metteur en scène, Don’t kill it tranche avec le « tout-venant » de la production horrifique actuelle ; Dolph Lundgren y compose de plus un personnage peu sympathique et relativement éloigné de ses compositions habituelles. Malin, Mike Mendez crée quant à lui des « passerelles » entre Don’t kill it et ses films précédents : ainsi, lorsque le personnage de Jebediah Woodley évoque ses expériences passées avec les démons, on retrouvera quelques stockshots du Couvent ! Violence frontale, bave et yeux fluo, séquences bien barrées : l’univers de Mendez est là et le spectateur s’amusera franchement ; on sera d’autant plus enthousiaste à la découverte du film que ce dernier est tourné dans un très beau scope, et s’avère visuellement très soigné. On attend maintenant de découvrir la suite des aventures de Jebediah Woodley !
Le DVD
[4/5]
C’est à Factoris Films que nous devons la chance de découvrir Don’t kill it en France sur support DVD. D’ailleurs, malgré une rumeur persistante, la galette numérique française du film s’avère en tous points excellente, et fidèle en tous points au travail tarabiscoté de Mike Mendez sur son image, qui n’est naturellement pas celle d’un blockbuster, et l’éditeur n’a aucunement à rougir de son édition, à la définition exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique ; la définition et les contrastes sont au taquet, dans les limites d’un encodage en définition standard évidemment (des limites avec lesquelles Factoris compose plutôt intelligemment d’ailleurs). Côté son, la VO anglaise et la VF sont proposées en Dolby Digital 5.1, à la spatialisation globalement discrète mais diablement efficace durant les séquences horrifiques. La version originale est également disponible en DTS 5.1. Dans la section bonus, on trouvera une série de bandes-annonces éditeur.
On notera bien sûr qu’aux États-Unis ainsi qu’en Allemagne et quelques autres pays d’Europe, Don’t kill it est sorti en Blu-ray. En France en revanche, nous n’aurons droit qu’à une sortie DVD ; cela s’explique aisément au regard des chiffres du marché de la vidéo en France, les éditeurs ayant de plus en plus de difficultés à sortir en Blu-ray ce genre de films destiné à un marché de niche, et pour lesquels ils n’écouleront que quelques centaines de copies dans l’hexagone. C’est certes dommage, car les qualités plastiques et techniques du film de Mike Mendez, ainsi que la photo signée Jan-Michael Losada auraient sans doute mérité un encodage en Haute Définition, mais c’est également une chance de pouvoir toujours compter sur des éditeurs prêts à se lancer dans l’aventure du DTV en France, quel que soit le format, ce qui est loin d’être évident économiquement parlant, étant donné le nombre ahurissant de téléchargements illégaux tournant malheureusement autour des films de genre.