Test DVD : Deux salopards en enfer + Cinq pour l’enfer

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Artus Films s’en va-t-en guerre

A l’occasion cette année de son dixième anniversaire (« happy birthday to you ! »), l’éditeur héraultais Artus Films semble bien diversifié à taper dans tous les genres du bis européen : après avoir créé une nouvelle collection « Péplum » en avril (lire notre test) et une nouvelle et alléchante collection « polar » en mai (lire notre autre test), c’est aujourd’hui au tour d’une nouvelle collection de voir le jour dans les rayonnages de l’éditeur à l’ours : celle du film de guerre.

Les deux premiers titres de la collection « Guerre » made in Artus Films, sont Deux salopards en enfer et Cinq pour l’enfer, tous deux tournés en 1969.

Deux salopards en enfer

Italie : 1969
Titre original : Il dito nella piaga
Réalisateur : Tonino Ricci
Scénario : Tonino Ricci, Piero Regnoli
Acteurs : George Hilton, Klaus Kinski, Ray Saunders
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h35
Genre : Guerre
Date de sortie cinéma : 11 mars 1970
Date de sortie DVD : 2 juin 2015

 

Italie. 1941. Condamnés à mort par la cour martiale, deux soldats américains, un blanc et un noir, sont miraculeusement sauvés grâce à l’irruption d’un commando de parachutistes allemands. Ayant également échappé au massacre, l’officier chargé de leur exécution doit s’unir à eux pour tenter de survivre. Les trois hommes trouvent refuge dans un village pittoresque. Ils vont alors organiser la défense des villageois face aux Nazis…

Réalisé par Tonino Ricci sur un scénario co-signé avec Piero Regnoli (Les vampires, Le manoir de la terreur, L’avion de l’apocalypse…), Deux salopards en enfer suit donc deux soldats américains condamnés à mort (Klaus Kinski et Ray Saunders), confiés aux bons soins du capitaine Sheppard (George Hilton), franchement sorti de l’académie. A cause de son inexpérience sur le terrain, les prisonniers se retrouveront libres, et le Hilton devra pactiser avec ses ennemis pour parvenir à survivre en territoire hostile.

Noir, baroque et plutôt violent, Deux salopards en enfer est un film sérieux, pessimiste, convoquant volontiers la philo au banquet, en soulevant quelques questions existentielles bien senties, notamment au niveau du déterminisme social. Très présent à l’écran, habité par son rôle, et comme toujours vaguement illuminé, Klaus Kinski assure indéniablement le spectacle face à un George Hilton tout en sobriété. Côté reconstitution, ce faux western semble tout de même avoir bénéficié d’un budget confortable (décors, véhicules, tanks…), notamment au regard de sa dernière séquence, assez spectaculaire.

Cinq pour l’enfer

Italie : 1969
Titre original : 5 per l’inferno
Réalisateur : Gianfranco Parolini
Scénario : Gianfranco Parolini, Sergio Garrone, Renato Izzo
Acteurs : Gianni Garko, Klaus Kinski, Aldo Canti
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h28
Genre : Guerre
Date de sortie cinéma : 13 août 1969
Date de sortie DVD : 2 juin 2015

 

Italie. 1944. Un commando spécial de soldats américains est formé pour mettre la main sur des plans ennemis. Dirigée par le lieutenant Hoffmann, la troupe doit investir une villa qui sert de QG aux Nazis. Ils vont devoir faire face au colonel Mueller, officier SS d’une cruauté glaciale…

Bénéficiant de l’expérience derrière la caméra de Gianfranco Parolini (Les trois fantastiques supermen, la trilogie Sabata), Cinq pour l’enfer est un décalque appliqué des films de guerre américains de l’époque. Suivant un commando s’infiltrant petit à petit derrière les lignes ennemies, le film s’avère efficace, malgré des ruptures de ton un peu déstabilisantes et une gestion de la musique d’Elsio Mancuso (du thème principal essentiellement, qui revient en fanfare toutes les cinq minutes) pouvant vraiment prêter à sourire. Porté par le jeu solide de l’épatant Gianni Garko, cette fois face à un Klaus Kinski officiant dans le camp des nazis, Cinq pour l’enfer s’avère un bon petit film de guerre, dont le principal défaut est sans doute de respecter un peu trop le genre qu’il aborde, et de rester scrupuleusement dans les clous sans oser se vautrer avec délice dans la déviance.

En bref : S’ils n’atteignent pas les sommets du film de guerre all’italiana (Une poignée de salopards d’Enzo G. Castellari, Commandos, l’enfer de la guerre d’Armando Crispino…), les deux films de guerre édités par Artus Films se révèlent de solides petits produits d’exploitation, tout à fait recommandables pour l’amateur de bis qui se respecte.

 

Les DVDs

[4/5]

Comme à son habitude, Artus Films nous livre un travail propre sur l’image et le son. Les films sont proposés au format scope 2.35 respecté, les masters sont en 16/9 et la qualité est au rendez-vous : point de bidouille numérique à l’horizon, mais un grain argentique respecté, une définition sans souci, et des couleurs honnêtement restituées. Côté son, les films sont proposés à la fois en version française d’origine ainsi qu’en version originale, avec des sous-titres français. On ne déplore pas trop de souffle, aucun craquement ni autres désagrément sonore de quelque nature que ce soit, et c’est bien là l’essentiel. Les amateurs de VF « vintage » seront ravis de retrouver les voix célèbres officiant dans les années 70.

Les deux films bénéficient tous deux de présentations par le dessinateur de bandes-dessinées Curd Ridel, spécialiste ès cinéma d’exploitation. Il revient sur les carrières respectives des différents acteurs, et y va volontiers de ses anecdotes personnelles et familiales. Agréable et passionné. L’éditeur nous propose également les traditionnelles galeries de photos, et une série de bandes-annonces.

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