Daredevil – Saison 1
États-Unis : 2015
Titre original : –
Créateur : Drew Goddard
Acteurs : Charlie Cox, Vincent D’Onofrio, Deborah Ann Woll
Éditeur : Marvel
Durée : 11h environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD : 12 octobre 2016
Aveugle depuis l’enfance, mais doté de sens incroyablement développés, Matt combat l’injustice le jour en tant qu’avocat et la nuit en surveillant les rue de Hell’s Kitchen, à New York, dans le costume du super-héros Daredevil…
La saison
[4,5/5]
Si le film Daredevil sorti en 2003 proposait quelques artifices de mise en scène ingénieux (la façon de présenter la « vision » du personnage était par exemple une trouvaille visuelle assez brillante), il n’aura pas forcément marqué les mémoires des amoureux du comic-book de façon très positive, pour la simple et bonne raison qu’il représentait une trahison éhontée des valeurs du personnage de l’homme sans peur. L’arrivée en 2015 de la série produite par Netflix était donc attendue au tournant – mais dès ses premiers épisodes, cette cuvée Daredevil 2015 semble avoir mis tout le monde d’accord…
Installant son intrigue dans le MCU ou « univers cinématographique de Marvel » (on repère ici ou là des références discrètes au film Avengers de Joss Whedon), le créateur de la série Drew Goddard (Cloverfield) a pris le parti de renouer avec la noirceur à la fois réaliste et très teintée de « Film Noir » des comics sur lesquels avaient œuvré Brian Michael Bendis et Alex Maleev entre 2001 et 2006. Bien sûr, étant donné qu’il s’agit là d’une « première » saison, on n’atteindra pas la classe absolument grandiose du run graphique de Bendis et Maleev, qui reprenaient les rennes d’un univers déjà bien installé – mais l’ambiance est là, s’attachant autant, si ce n’est plus, aux personnages et à leurs motivations (ce qui est autant valable pour Matt Murdock que pour Wilson Fisk) qu’aux interventions masquées de Daredevil.
De fait, la première saison de Daredevil comportera certes quelques longueurs ; mais celles-ci s’avèrent inévitables puisque l’on opère un retour aux « origines » du héros. On ne pourra d’ailleurs que s’avérer admiratif au final de la façon dont les auteurs amènent de façon subtile les éléments qui interviendront dans les saisons à venir du show – on assiste donc ici à un retour sur les origines des personnages les plus importants de cette saison (l’accident / la formation et le rapport au père de Murdock, les origines du Caïd, vraiment conçu comme le double négatif de Daredevil), tout en introduisant des personnages et des éléments qui se dessineront durant les saisons à venir. On assiste donc à la rencontre entre Murdock et Karen Page, mais également aux prémices d’autres arcs narratifs avec la présence du Hibou (Leland Owlsley) ou du Gladiateur (Melvin Potter), l’introduction de la Main (et donc une apparition à venir d’Elektra) ou encore le personnage de la « Night Nurse », qui est devenue Claire Temple pour l’occasion, et est donc tout à fait logiquement intervenue dans la série Luke Cage, autre série dérivée de DD arrivée sur Netflix il y a quelques semaines.
Rajoutons enfin que d’un point de vue purement technique, la série est irréprochable : le design des décors et des costumes est d’une sobriété qui colle tout à fait à l’aspect naturaliste et sombre du show, les acteurs sont excellents (avec une mention spéciale à Vincent D’Onofrio, extraordinaire comme d’habitude) et la mise en scène à proprement parler s’offre quelques mémorables moments de bravoure – on pense notamment à cette incroyable baston en plan-séquence dans le deuxième épisode, qui rappelle forcément la séquence de l’affrontement au marteau dans Oldboy.
En deux mots comme en cent, et étant donné la richesse de l’ensemble, on voit mal comment Drew Goddard et ses auteurs auraient pu mieux aborder cette « première » saison de Daredevil, dans le sens où cette dernière introduit de façon brillante énormément d’éléments à venir, tout en développant une intrigue suffisamment riche et palpitante pour tenir le spectateur en haleine pendant ces treize épisodes qui, finalement, passent comme une lettre à la poste. On gardera cependant à l’esprit que le meilleur est à venir, et que les différents éléments narratifs disséminés ici prendront tout leur sens à un moment donné…
Le coffret DVD
[4,5/5]
Côté DVD, Marvel nous propose comme à son habitude une expérience complète et remarquable. Dispatchés sur quatre DVD, les 13 épisodes de la saison affichent une image de toute beauté, qu’aucun problème de compression ne vient entacher. La définition est précise, les couleurs de bonne tenue, bref, l’éditeur, rôdé au DVD depuis de nombreuses années, connaît son travail et compose parfaitement avec les limites d’un encodage en définition standard. Niveau son, les épisodes sont proposés en VF et VOST dans des mixages Dolby Digital 5.1 immersifs et très dynamiques. Le résultat est presque bluffant : il est agréable de constater que contrairement à certains éditeurs depuis l’avènement du Blu-ray, Marvel ne sacrifie pas le DVD avec un boulot éditorial fait par-dessus la jambe.
On déplorera l’absence de suppléments, mais la découverte de la série se suffit à elle-même !