Cessez-le-feu
France : 2016
Titre original : –
Réalisation : Emmanuel Courcol
Scénario : Emmanuel Courcol
Acteurs : Romain Duris, Céline Sallette, Grégory Gadebois
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h39
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 19 avril 2017
Date de sortie du DVD : 13 décembre 2017
Synopsis : 1923. Georges, héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureuse en Afrique lorsqu’il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel, invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet Après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d’Hélène, professeure de langue des signes avec qui il noue une relation tourmentée…
Le film
(3.5/5)
Comme dans le récent Au revoir là-haut, la visite des tranchées, par laquelle Emmanuel Courcol commence Cessez-le-feu, permet de donner aux spectateurs une explication aux traumatismes qui ont touché les soldats de la Première guerre mondiale et l’aide ainsi à comprendre certains comportements de leurs parts dans les années qui ont suivi. En 1923, 5 ans après la fin du conflit, on est en plein dans la période des années folles, mais les traumatismes sont toujours là, bien vivaces, qu’ils soient dus à des blessures physiques ou à des chocs psychologiques. Ces traumatismes ne sont pas réservés aux seuls combattants : ils existent sous d’autres formes chez des membres de leur entourage, qui ayant perdu un être cher, qui devant accompagner les difficultés que rencontrent les poilus à leur retour.
Louise Laffont n’a pas connu l’horreur des tranchées, mais ses 3 fils, eux, ont combattu en première ligne. L’un d’eux, Jean, y a perdu la vie, alors qu’il était sous les ordres du capitaine Georges Laffont, son frère. Ce dernier, Louise ne le voit pas non plus : il a quitté la France pour aller faire du trafic en Haute-Volta. Quant à Marcel, il vit chez elle, mais, depuis son retour, il s’est muré dans le silence, n’entendant plus, ne parlant plus. Au grand désespoir de sa mère, il ne fait rien pour apprendre le langage des signes malgré toute l’attention que lui prodigue Hélène, la professeuse que Louise lui a trouvée. Par contre, sa rencontre avec Madeleine lors d’un bal populaire ne le laisse manifestement pas insensible.
Pour Marcel et Louise, ainsi que pour Hélène et Madeleine, le retour de Georges auprès des siens est l’évènement qui, peut-être, va débloquer une situation qui apparaissait plus ou moins figée, l’évènement qui, peut-être, va permettre aux protagonistes de se reconstruire.
A 60 ans, pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Emmanuel Courcol n’a pas cherché à révolutionner l’histoire du cinéma : Cessez-le-feu est un film de facture très classique, servi par un scénario solide, une mise en scène efficace et sans esbroufe et une très bonne direction d’acteurs. La peinture du colonialisme français dans les années 20 ainsi que la description des traumatismes de l’après-guerre et les difficultés concernant les tentatives de reconstruction n’en sont que plus fidèlement rendues ! En ce qui concerne l’image, le réalisateur a fait appel à l’habituel Directeur de la photographie de Clint Eastwood, l’américain Tom Stern, qu’on peut presque considérer comme français après les 3 années passées dans sa jeunesse à Toulouse et son mariage avec une française.
La distribution fait la part belle à 2 comédiennes et 2 comédiens. Comme d’habitude, Céline Sallette est d’une très grande justesse dans le rôle d’Hélène, comme l’est d’ailleurs Julie-Marie Parmentier dans celui de Madeleine. Grégory Gadebois se montre très émouvant dans le rôle de Marcel. Ce n’est qu’avec Romain Duris qu’on peut se permettre quelques réserves : dans son interprétation de Georges, il se montre trop dandy et trop sûr de lui. Il a peut-être une excuse : c’est peut-être ce que le réalisateur lui a demandé de faire ! Par ailleurs, on n’oubliera pas de mentionner les prestations de deux seconds rôles : Wabinlé Nabié dans le rôle de Diofo, l’adjoint africain de Georges, et Maryvonne Schiltz, parfaite dans le rôle de Louise, la mère de Marcel et de Georges.
Le DVD
(4/5)
Globalement, le travail réalisé par Le Pacte sur ce DVD est d’excellente qualité, surtout au niveau de l’image qui restitue très bien la belle qualité photographique du film, tout autant dans la période africaine de Georges que dans la partie majoritaire du film qui se déroule dans la campagne nantaise. Concernant l’audio, on peut choisir entre Dolby 5.1 et Dolby 2.0, avec ou sans audio-description, avec ou sans sous-titrage pour sourds et malentendants.
Le DVD fournit 2 suppléments : le premier, réalisé par Le Pacte, dure 27 minutes et présente le making-of du film au Burkina Faso et au Sénégal : l’occasion d’être témoin des relations de travail entre un réalisateur et son directeur de la photographie. Dans le second, d’une durée de 8 minutes, on est confronté à des images d’archive de La Grande Guerre, en noir et blanc bien évidemment, sauf la fin où nous sont montrés, en couleur, des invalides de guerre travaillant presque normalement dans des champs ou pratiquant des activités sportives.
Notons que la version Blu-ray est sortie simultanément avec le DVD.