Test DVD : Calvary

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Calvary

Irlande, Grande-Bretagne : 2014
Titre original : –
Réalisateur : John Michael McDonagh
Scénario :  John Michael McDonagh
Acteurs : Brendan Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly
Éditeur : 20th Century Fox
Durée : 1h36
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 26 novembre 2014
Date de sortie DVD : 8 avril 2015 (Exclusivité Fnac)

 

La vie du père James est brusquement bouleversée par la confession d’un mystérieux membre de sa paroisse, qui menace de le tuer. Alors qu’il s’efforce de continuer à s’occuper de sa fille et d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, le prêtre sent l’étau se refermer inexorablement sur lui, sans savoir s’il aura le courage d’affronter le calvaire très personnel qui l’attend…

 

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Le film

[3.5/5]

Frère aîné de Martin McDonagh, le réalisateur de l’excellent Bons baisers de Bruges, John Michael McDonagh avait réalisé il y a 4 ans un film au succès quelque peu surestimé : L’irlandais. Le décors de son 2ème film est de nouveau l’île de ses origines familiales, l’Irlande. Dans une petite communauté au bord de la mer, le père James Lavell reçoit en confession un paroissien qui lui annonce qu’il va le tuer dans 8 jours : à l’âge de 7 ans et jusqu’à ses 12 ans, il a été violé « oralement et analement » par un prêtre et il veut se venger. Le prêtre violeur est décédé et, de toute façon, pour lui, tuer un prêtre pédophile ne changerait rien. Non, il veut tuer le père James Lawell parce qu’il est innocent et il lui laisse une semaine pour régler ses affaires. Rendez vous est donné le dimanche clôturant la semaine suivante, sur la plage.
Et cela est bien vrai que le père James Lavell est un prêtre bon et bienveillant, tous les personnages qu’on va rencontrer durant les 7 jours à venir en sont persuadés et le disent. Certes, il a une fille, Fiona, ce qui paraît surprenant pour un prêtre, mais on apprend vite que James Lavell a été marié, qu’une fille est née de ce mariage et que c’est après le décès de sa femme qu’il entré dans la prêtrise. Un prêtre bon et bienveillant ayant la charge d’une population dont John Michael McDonagh nous fait une description sans aucune indulgence : on a l’habitude d’être confronté dans les romans et les films américains à ce mélange de foi intense et de pêchés et de vices plus ou moins mal vécus ; si on croit ce que nous raconte John Michael McDonagh, la situation serait à peu près la même en Irlande, autre pays dans lequel la religion tient une place prépondérante : parmi les paroissiens, pas un seul qui ne fasse pas l’objet d’une névrose plus ou moins marquée. La seule personne « irréprochable » est Teresa, une étrangère dont le mari vient de mourir dans un accident de voiture. Durant ces fameux 7 jours, tout en se demandant s’il doit s’enfuir ou se sacrifier, ce que, d’ailleurs, on ne voit pas trop, James Lavell continue de venir en aide à ceux qui l’entourent. Il sait que, parmi eux, il y a celui qui s’est confessé au début du film, celui qui menace de le tuer. Pour entretenir le suspens, le réalisateur prend bien soin, tout au long du film, de ne pas nous révéler son identité, ce qui n’est pas sans nuire à la crédibilité de l’histoire, le comportement du prêtre devant être tout ce qu’il y a de plus normal face à quelqu’un dont lui connaît l’identité et qui lui a annoncé qu’il allait le tuer ! Parmi tous ceux dont prend soin le père James Lavell, il y a Fiona, sa fille, qu’il reconnaît avoir délaissée après la mort de sa femme et qui est venue le voir après une tentative de suicide.
Dans son film, John Michael McDonagh ne se montre pas très tendre avec l’église catholique. Certes, le père James Lavell est montré de façon positive, mais on ne peut pas dire qu’il soit bien soutenu par ses collègues ou ses supérieurs. Quant aux prêtres pédophiles, on se contente de les envoyer en Afrique où ils pourront faire ce qu’ils veulent. De même, le réalisateur se montre plutôt cruel envers la plupart de ses personnages. Là où le bats blesse, c’est qu’il essaye parfois de pratiquer une forme d’humour pour mettre en scène cette cruauté et qu‘il a alors trop souvent tendance à forcer le trait dans certains comportements : en particulier, celui de Veronica, la femme adultère, et celui du jeune amant de l’inspecteur de police.
Pour tourner son film, John Michael McDonagh a placé sa caméra à Easky, sur la côte ouest de l’Irlande : c’est de ce village qu’est originaire sa mère et cela permet d’utiliser la sombre beauté des paysages irlandais. Pour le rôle principal, il a fait appel à Brendan Gleeson, déjà présent dans L’irlandais et dans Bons Baisers de Bruges. Bonne pioche : il est remarquable. Kelly Reilly, dont la ressemblance avec Marianne Faithfull jeune, est sidérante, campe une Fiona particulièrement touchante et attachante. Dans le reste de la distribution, on retrouve Marie-Josée Croze dans le rôle de Teresa et Isaac de Bankolé dans celui de Simon, l’amant de Veronica, un ivoirien qui travaille dans un garage. Comme toujours le cas chez les frères McDonagh, la BO du film est pleine d’excellentes surprises : du Fred Neil, de l’Amos Milburn, du Jackson C. Franck, la chanson « Snake Song » de et par Townes Van Zandt et, encore plus surprenant, vu le contexte irlandais, la chanson « Subo » par les paraguayens Los Chiriguanos sur le générique de fin.

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Le DVD

[4.5/5]

C’est un très beau DVD que nous propose 20th Century Fox. Au rayon image, la prédominance du vert et de l’orange est particulièrement bien rendue et seule, une scène peu éclairée se révèle manquant de contraste pendant une poignée de secondes. Le son est en Dolby Digital 5.1. On peut choisir d’écouter le film en anglais, en français, en italien et en espagnol. La liste des sous-titres est longue comme le bras. Il y a bien sûr le français, mais aussi l’anglais pour celles et ceux qui souhaitent s’améliorer un peu dans cette langue et l’absence de sous-titres si on souhaite s’immerger complètement. L’accent irlandais est très sympathique et pas trop difficile à comprendre. Les compléments sont courts mais intéressants : « Une question de foi », « le rôle d’un prêtre », « Père et fille », 11 minutes au total avec un habile mélange d’extraits du film et d’interventions de comédiens. On trouve aussi une galerie d’une trentaine de photos prises pendant le tournage.

 

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