Bone tomahawk
États-Unis, Royaume-Uni : 2014
Titre original : –
Réalisateur : S. Craig Zahler
Scénario : S. Craig Zahler
Acteurs : Kurt Russell, Patrick Wilson, Matthew Fox
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 2h07
Genre : Western, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 11 mai 2016
1850. Quelque part entre le Texas et le Nouveau Mexique. Dans la paisible ville de Bright Hope, une mystérieuse horde d’indiens en quête de vengeance kidnappent plusieurs personnes. Le shérif local accompagné de quelques hommes se lance alors à leur poursuite pour tenter de les sauver…
Le film
[4/5]
Comme sa sélection au festival de Gérardmer en début d’année pouvait le laisser deviner, Bone tomahawk n’est pas tout à fait le western traditionnel auquel on pourrait s’attendre. Ça commence comme un western, ça a le goût, l’odeur et les images d’un western tout ce qu’il y a de plus classique pendant un peu plus d’une heure (même si le personnage interprété par Richard Jenkins tend vers un humour et une modernité qui le classeraient tout de même un peu à part), le film de S. Craig Zahler bifurque ensuite vers un autre genre et s’y vautrera ensuite avec délice et complaisance. S’il met certes une heure et vingt minutes environ à rentrer dans le « vif » de son sujet, Bone tomahawk se révélera en effet, dans son dernier tiers, proprement tétanisant. [ATTENTION SPOILERS] Le basculement dans l’horreur, en mode craspec’ total (bel hommage aux années 70), n’était pas foncièrement inattendu (nul n’a pu ignorer le buzz autour du film depuis quelques mois), mais dénote d’une sincérité qui respire tout à fait l’amour du genre – à l’image, cela se traduira évidemment par un refus absolu du moindre effet numérique, tous les effets gore étant réalisés à même le plateau.
Un bol d’air frais et un respect du genre que les jeunes rédacteurs de critique-film en goguette à Gérardmer fin janvier avaient traduit, peut-être un poil hâtivement, par l’expression d’une véritable « claque cinématographique ». Bien sûr, on mettra cela sur l’enthousiasme et la fougue de la jeunesse, tout en reconnaissant à Bone tomahawk d’immenses qualités et surtout la naissance d’un nouveau cinéaste à suivre en la personne de S. Craig Zahler. Voici ce qu’en disait Julien Mathon lors de sa découverte du film en janvier : « Rare exemple de western gore, ce premier long-métrage de son réalisateur possède une maîtrise fascinante dans la caractérisation de ses personnages, soutenu activement par un casting aux petits oignons, de Kurt Russell en shérif obstiné à Patrick Wilson en mari déterminé à tirer sa femme des griffes d’une étrange tribu en passant par Matthew Fox, dandy à la gâchette facile et Richard Jenkins en adjoint à la langue bien pendue, les dialogues étant délicieusement imagés ! Une rencontre brillante entre La prisonnière du désert et Cannibal Holocaust. A la vision d’une telle claque cinématographique, l’on se demande pourquoi il ne sort pas en salles, Les huit salopards ayant prouvé que le western a encore sa place sur grand écran, surtout avec l’interprète culte de Snake Plissken. ».
Le DVD
[4/5]
C’est chez M6 Vidéo que débarque Bone tomahawk en DVD et Blu-ray. Il s’agit ici d’un partenariat entre M6 et The jokers (d’autres devraient suivre puisque la bande-annonce d’High rise ouvre le DVD), qui marque donc une pause dans la collaboration entre Wild Side et The jokers, auparavant inséparables. L’éditeur n’ayant pu nous fournir de Blu-ray, ce test portera sur la version du film encodée en définition standard. Le master est impeccable, l’image est belle (quoique peut-être un poil trop sombre), couleurs et contrastes sont d’extrêmement bonne tenue ; rodé depuis de nombreuses années à l’encodage sur support DVD (et à ses limitations techniques), l’éditeur connait son affaire, et nous livre une galette irréprochable. Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 5.1 et les bandes-sons s’avèrent dynamiques, immersives, et particulièrement explosives sur les scènes prenant place dans le dernier tiers du film. Les deux mixages se montrent parfaitement clairs, et offrent un bon équilibrage dialogues / effets sonores / musique. Aucun défaut n’est donc à déplorer, c’est du travail soigné !
Du côté des suppléments, outre la traditionnelle bande-annonce du film, on ne trouvera qu’une courte série d’entretiens avec l’équipe (et non réellement d’un making of comme l’annonce le menu).
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