Anya
Royaume-Uni, Belgique : 2020
Titre original : Waiting for Anya
Réalisateur : Ben Cookson
Scénario : Toby Torlesse, Ben Cookson
Acteurs : Noah Schnapp, Thomas Kretschmann, Frederick Schmidt
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h46
Genre : Drame, Guerre
Date de sortie DVD : 15 juillet 2020
Menant une vie paisible dans un petit village des Pyrénées, Jo, un jeune berger, voit son existence bouleversée par sa rencontre avec Benjamin, un réfugié juif qui fuit les persécutions de l’occupant Nazi. Alors que Jo l’aide à faire passer des enfants en Espagne, Benjamin lui confie attendre le retour de sa fille Anya…
Le film
[3/5]
Anya est adapté d’un livre de Michael Morpurgo, sorti en France en 1992. Surtout connu pour ses ouvrages de littérature « jeunesse », souvent liés à des événements historiques, Morpurgo avait déjà eu les honneurs de se voir adapté au cinéma avec Cheval de guerre, l’époustouflant mélo guerrier de Steven Spielberg. Centré sur un jeune berger aidant les juifs à passer la frontière espagnole pendant la Seconde Guerre Mondiale, Anya est quant à lui adapté et réalisé par Ben Cookson, réalisateur britannique quasi-inconnu.
Pourtant, grâce à la renommée de Michael Morpurgo et à un système de coproduction internationale, le cinéaste a tout de même réussi à réunir plusieurs noms connus au générique d’Anya : Anjelica Huston, Jean Reno, ou encore Noah Schnapp, enfant-star révélé par la série événement Stranger things. De fait, l’ensemble est parfaitement interprété, joliment photographié et globalement plutôt bien torché, c’est charmant, absolument charmant.
Cependant, on avoue tout de même avoir un peu de mal avec les films qui, comme ici, nous donnent à voir de belles images d’Épinal, bucoliques à souhait, de la France occupée. Disons que ça fait toujours un peu bizarre, quoi. Dans le même ordre d’idées, on ne peut également s’empêcher d’éprouver quelques difficultés avec les films traitant du thème de l’Holocauste destinés à un public d’enfants et d’adolescents, tout simplement parce qu’ils tendent en général à adoucir, et donc à altérer l’horreur de la réalité. On a d’ailleurs tendance à penser que pour sensibiliser les plus jeunes aux ravages de la Seconde Guerre Mondiale, la lecture du « Journal d’Anne Frank » permet de faire le tour de la question de la manière la plus radicale et la plus émouvante qui soit.
Ce sont là des compromis généralement acceptés, qui servent à rendre cette période historique non seulement plus « accessible » mais également sans doute plus « acceptable » aux spectateurs qui ne la connaissent pas. Malheureusement, cette approche adoucie peut également à l’occasion se teinter d’une certaine fadeur, ce qui est le cas avec Anya. Malgré ses louables intentions, le film de Ben Cookson s’avère beaucoup moins percutant qu’il ne pourrait – qu’il ne devrait – l’être. Si l’on osait le comparer, d’un strict point de vue cinématographique, à Cheval de guerre, le film de Cookson ne fait pas le poids, que cela soit d’un point de vue formel, narratif ou strictement émotionnel.
Néanmoins, on ne pourra s’empêcher d’éprouver, en tant que spectateur, une certaine tendresse pour cette histoire tendre et romanesque, remplie de personnages attachants et cherchant – en vain – à éviter le manichéisme (le contraste entre les deux officiers nazis est trop simpliste). Le rythme du métrage est relativement bien tenu, la patine visuelle est assez épatante, avec de sublimes plans de drones qui capturent parfaitement la beauté des Pyrénées.
Le DVD
[4/5]
C’est chez Metropolitan Vidéo que débarque Anya en DVD, et d’entrée de jeu, il nous faut admettre que l’on est en présence d’un DVD assez épatant, jouant habilement avec les limites du support SD pour nous proposer une expérience de visionnage vraiment optimale : le master est littéralement impeccable, et s’adapte parfaitement à la photo du film signée Gerry Vasbenter : définition et couleurs sont superbes et assez irréprochables, composant parfaitement avec un tournage essentiellement fait en en basse lumière. Côté enceintes, VF et VO s’imposent dans des mixages Dolby Digital 5.1 très dynamiques, avec une spatialisation qui explose littéralement dans le dernier tiers du film.
Du côté des suppléments, on aura l’agréable surprise de trouver, outre les traditionnelles bandes-annonces éditeur, une poignée de bonus qui, si courts soient-ils, demeurent tout à fait intéressants : on commencera tout d’abord avec une rencontre avec l’auteur Michael Morpurgo et le coscénariste Toby Torlesse (3 minutes), une featurette sur le tournage (10 minutes) qui fera office de making of et donnera la parole à Anjelica Huston et à une partie de l’équipe technique. On terminera enfin avec un diaporama entrecoupé de courts moments volés sur le tournage (3 minutes).
Je m’attendais à vraiment mieux et j’ai été particulièrement déçu par ce film que je classerai dans la catégorie des mauvais films. Les actions sont tellement mal jouées que j’ai eu un sourire de désappointement tout du long. La beauté de certaines images ne fait pas tout. Le casting aurait mérité une meilleure réalisation et même Jean Reno ne joue pas naturellement comme à son habitude. Aucune émotion particulière ne tenaille le spectateur, c’est dommage, l’histoire aurait mérité mieux. Pour la majorité des acteurs et actrices, c’est sur joué et pas naturel. Je ne parle pas des nombreuses situations totalement improbables, comme la fête au village à la libération alors que les allemands ne sont pas encore partis… ou alors la transhumance des moutons dont on dit dans le films qu’il y en a quelques centaines au village alors que sans les compter pour ne pas perdre de temps on n’en aperçoit pas beaucoup plus de 50… etc…etc… Pour payer la pellicule je donnerais une note de 2 sur 10, mais ce sera tout et c’est déjà bien payé. Je suis profondément déçu par tant de médiocrité.