Andy
France : 2019
Titre original : –
Réalisation : Julien Weill
Scénario : Julien Weill, Grégory Boutboul, Vincent Elbaz, Bernard Jeanjean
Acteurs : Vincent Elbaz, Alice Taglioni, Jacques Weber
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h30
Genre : Comédie romantique
Date de sortie cinéma : 4 septembre 2019
Date de sortie DVD : 4 janvier 2020
Thomas, un doux oisif, a toujours réussi à mener sa vie sans faire le moindre effort ; jusqu’au jour où il se retrouve à la rue contraint de vivre dans un foyer. C’est là qu’il rencontre Margaux, qui y travaille mais surtout s’y réfugie après une histoire d’amour douloureuse. Obligé de travailler, Thomas pense avoir trouvé le job idéal : escort boy. Or, même ça il ne peut le faire comme tout le monde. Il va alors entrainer Margaux dans un partenariat aux rebondissements aussi drôles qu’inattendus…
Le film
[3,5/5]
Avec le chef d’œuvre d’Olivier Nakache et Éric Toledano Tellement proches en 2009, Vincent Elbaz a prouvé qu’il était l’un des plus grands acteurs de comédie en France, et qu’il excellait littéralement dans le rôle de l’éternel « adulescent » (ou « enfulte » comme le disaient les Robins des Bois), autrement dit de l’ado attardé refusant obstinément de grandir, dans le sens que lui donne la société contemporaine. Ainsi, avec Andy, Elbaz retrouve grosso modo le même rôle de paumé aussi attachant qu’immature que dans le sympathique Daddy cool en 2017 : une composition qui lui va littéralement comme un gant, même si l’acteur peine visiblement un peu à imposer son dynamisme auprès du public français. Ainsi, après l’échec au box-office de Daddy cool (265.000 entrées sur 254 copies), Andy s’est littéralement vautré dans les salles obscures en n’enregistrant que 26.000 entrées sur 129 copies – soit moins de 5 personnes par séance en moyenne : des chiffres qui devraient malheureusement reléguer Vincent Elbaz aux seconds-rôles pour les années à venir.
Pourtant, Andy aurait assurément mérité mieux. Prenant le temps, durant sa première demi-heure, d’installer ses personnages ainsi que de mettre en place un climat social très juste – sans misérabilisme, mais sans angélisme non plus – le film vire par la suite à l’étude de mœurs en mode gentillette mais réaliste, évitant les passages faciles et/ou trop attendus, visant à démontrer qu’il n’est pas forcément si évident d’être escort-boy, et que comme le chantait si bien Georges Brassens, « la bandaison papa ça n’se commande pas ». La comédie de situation attendue – et en partie promise par la bande-annonce du film – n’arrivera au final jamais réellement, ce qui pourra expliquer en partie l’échec du film dans les salles : on est d’avantage en présence d’une comédie romantique centrée sur deux inadaptés que du vaudeville, mais le film de Julien Weill saura en revanche à coup sûr toucher le public de façon durable et marquante.
Constamment sur le fil entre le sérieux et la dérision, Vincent Elbaz compose à nouveau un personnage de loser flamboyant dont il a le secret, tandis qu’Alice Taglioni fait preuve d’une belle sensibilité en femme brisée pansant petit à petit les plaies de sa vie passée. Tous deux s’avèrent profondément humains et attachants, à l’image du film dans son ensemble. Un beau petit film donc.
Le DVD
[4/5]
Le DVD d’Andy édité par Metropolitan Vidéo est à l’image des sorties vidéo d’un éditeur décidément bien aguerri au format : au top. La galette propose en effet un impressionnant piqué et un encodage bien maîtrisé. La définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique ; en deux mots, le transfert compose parfaitement avec les limites du support DVD (on note certes une granulation un poil excessive durant les scènes nocturnes, mais il s’agit d’une des limites intrinsèques du format) et offre un spectacle très propre, sans écueil majeur à déplorer, rendant un superbe hommage à la jolie photo de Rémy Chevrin. Niveau son, le film s’offre un mixage Dolby Digital 5.1 relativement sobre, essentiellement centrée sur les voix et les dialogues, et une dynamique plus ample sur les scènes en extérieur ou les quelques passages durant lesquels la musique fait son apparition. Un sous-titrage destiné aux sourds et malentendants est également de la partie.
Dans la section suppléments, on trouvera une petite poignée de bandes-annonces de comédies romantiques éditées par Metropolitan.