A Star you cannot Kill
États-Unis : 2019
Titre original : You Cannot Kill David Arquette
Réalisation : David Darg, Price James
Scénario : David Darg, Price James
Acteurs : David Arquette, Christina McLarty, Patricia Arquette
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h27
Genre : Documentaire
Date de sortie DVD : 6 octobre 2021
Il avait remporté un titre controversé de champion du monde des poids lourds en 2000. Vingt après, David Arquette tente de remonter sur le ring, déterminé à regagner sa réputation et le respect de soi. Il est prêt à tous les sacrifices pour se refaire une place dans le catch professionnel…
Le film
[4,5/5]
Pour le cinéphile vivant de notre côté de l’Atlantique, le fait de voir débarquer un documentaire consacré à la reconversion de l’acteur David Arquette dans le catch pourra, dans un premier temps, évoquer le film de Casey Affleck I’m still here, gros canular filmique qui mettait en scène un Joaquin Phoenix désireux de se lancer dans le rap. Pour autant, A Star you cannot kill n’est pas de ce bois-là : il s’agit cette fois d’un vrai documentaire, bien réel, qui suit l’entraînement et les matchs de David Arquette comme un véritable chemin de croix.
Car sous ses atours franchement grotesques et amusants, A Star you cannot kill est réellement le récit d’une rédemption pour l’acteur de Scream. Fan de catch depuis sa petite enfance, David Arquette avait, en 2000, joué dans un film intitulé Ready to Rumble, une comédie qui le mettait en scène aux côtés de plusieurs catcheurs professionnels. Afin d’assurer la promo de ce film, la production avait conclu un deal avec la WCW, prestigieuse fédération de catch de l’époque, afin qu’Arquette remporte le Championnat du monde Poids-Lourd.
Considéré comme une des pires Storylines de toute l’histoire du catch, l’accession de David Arquette au titre de champion du monde n’avait pas DU TOUT plu aux fans de ce sport/spectacle. Ces derniers s’étaient sentis insultés par ce qu’ils considèrent encore aujourd’hui comme un manque de respect. A Star you cannot kill suit donc, pendant un peu plus d’un an, la trajectoire d’une star blessée, tentant de reconquérir le cœur des amoureux de catch et à retrouver un semblant de dignité.
Voilà d’ailleurs qui ne semble pas chose facile au début du documentaire, signé David Darg et Price James, tant David Arquette semble au fond du trou. N’ayant su faire ses preuves en dehors du cinéma d’horreur, il déclare lui-même enchaîner les castings sans succès, et avoir une carrière de merde. Ses proches – ses sœurs Patricia et Rosanna, son frère Richmond, sa femme Christina McLarty, son ex Courteney Cox – témoigneront de sa dérive et de son hyper-sensibilité, si bien qu’en l’espace de moins d’une heure et demie, A Star you cannot kill parvient à dresser le portrait d’une personnalité hors-normes et franchement attachante dans son désespoir.
Sujet à plusieurs troubles du comportement et d’une maladie du sang pour lesquels il est suivi par un véritable bataillon de médecins, l’acteur subira plusieurs coups durs en cours de route, et A Star you cannot kill n’épargnera rien au spectateur, qui le suivra de déconvenues en humiliations, en passant par la perte de son ami Luke Perry en 2019, qui le laissera complètement dévasté.
Mais A Star you cannot kill s’impose également comme un puissant récit d’outsider, puisqu’à force de ténacité, David Arquette finira bel et bien par remonter la pente, enchaînant les entraînements et reprenant sa vie en main jusqu’à atteindre un bon niveau dans ce sport qu’il adore. Forcément, cet acharnement à vouloir changer la donne modifiera également de façon radicale la vision que le public a de lui, et c’est finalement serein qu’on le trouvera à la fin du film… Mais jusqu’à quand ?
Si le but de David Darg et Price James était de nous faire changer de regard sur David Arquette, il va sans dire que A Star you cannot kill s’impose comme une immense réussite dans son genre : ils livrent ici un témoignage aussi intime et viscéral que véritablement émouvant sur la rédemption d’un homme, cette dernière passant par un barnum de muscles, de mauvais goût et de spandex fluo. Il fallait le faire !
Le DVD
[4/5]
Les cinéphiles curieux se réjouiront probablement de pouvoir découvrir le documentaire A Star you cannot kill, disponible depuis le 6 octobre en DVD chez Rimini Editions. Afin de rendre hommage au travail épatant de David Darg et Price James, l’éditeur nous livre d’ailleurs une galette DVD purement et simplement irréprochable. La définition et les contrastes sont au taquet, composant intelligemment avec les limites d’un encodage en définition standard. Côté son, la version originale est proposée en Dolby Digital 5.1, à la spatialisation discrète mais efficace. Les sous-titres ne posent pas le moindre souci. Du côté des suppléments, on trouvera la traditionnelle bande-annonce.