A good man
France, Belgique : 2021
Titre original : –
Réalisateur : Marie-Castille Mention-Schaar
Scénario : Marie-Castille Mention-Schaar, Christian Sonderegger
Acteurs : Noémie Merlant, Soko, Vincent Dedienne
Éditeur : Pyramide Vidéo
Durée : 1h43
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 10 novembre 2021
Date de sortie DVD : 15 février 2022
Aude et Benjamin s’aiment et vivent ensemble depuis six ans. Aude souffre de ne pas pouvoir avoir d’enfant. Alors Benjamin décide que c’est lui qui le portera…
Le film
[3,5/5]
Productrice, scénariste et réalisatrice, Marie-Castille Mention-Schaar a, lorsqu’il s’agit de ses propres films, une attirance évidente pour des sujets délicats inspirés directement par des histoires vraies ou documentés de façon particulièrement sérieuse lors de la préparation du film. (…) Fidèle à elle-même, la voici qui, dans A good man, fait porter un bébé à un homme trans. Un film qui faisait partie de la sélection 2020 du Festival de Cannes. (…)
Père et mère à la fois
Marie-Castille Mention-Schaar a toujours été passionnée par la question des genres. En 2017, elle avait coproduit Coby, un documentaire que Christian Sonderegger, un de ses anciens assistants réalisateurs, avait consacré au parcours de transition de son demi-frère Jacob Hunt. Ce n’est donc pas une surprise que la réalisatrice ait fait appel à ce même Christian Sonderegger pour participer à l’écriture du scénario de son film, un scénario qui n’oublie pas de rappeler l’importance que peuvent avoir les contacts avec le corps médical, psychiatre et gynécologue, dans le contexte vécu par Benjamin. Dans ce scénario, il n’est pas anodin que le couple Benjamin/Aude ait fait le choix de quitter Aix-en-Provence et d’aller s’établir dans une île bretonne. (…)
Le choix d’une île comme nouveau lieu de résidence et de travail permet symboliquement de « couper les ponts » avec la vie d’avant, 45 minutes étant nécessaires pour faire la traversée en bateau entre l’île de Groix et Lorient. Dans cette île, Benjamin a créé des liens très forts avec des patients, le couple s’est fait des amis, tout un petit monde qui ne se doute de rien. Sauf que, quand le ventre de Benjamin s’arrondit, il lui devient difficile de cacher son état à celui qui est devenu son meilleur ami et qui a toujours cru qu’il était de sexe masculin depuis sa naissance. Par ailleurs, ce choix a eu pour conséquence d’arrêter la carrière professionnelle de danseuse d’Aude, mais elle en a pris son parti. Plus difficile pour elle est la question de savoir quel rôle il va lui rester dans le couple avec Benjamin lequel va être à la fois la mère et le père de l’enfant.
Une grande comédienne
Une semaine après la sortie de Les Olympiades dans lequel elle interprète un des rôles principaux, on retrouve Noémie Merlant, une comédienne qui prend une place de plus en plus importante dans le cinéma français. Si vous avez eu la chance de voir A good man en toute « innocence », sans rien savoir de l’intrigue, il est presque certain que vous avez cru, au début du film, que le rôle de Benjamin était tenu par un comédien. Peut-être même avez vous sondé votre mémoire pour essayer de vous souvenir du nom de ce comédien. En effet, Noémie Merlant est absolument bluffante en homme et, si on doit tirer un grand coup de chapeau à l’équipe responsable du maquillage, on doit aussi rendre hommage au travail effectué par la comédienne pour être la plus crédible possible dans ce rôle difficile : musculation, rencontre de plusieurs hommes trans, travail sur la voix effectué avec un orthophoniste habitué à travailler avec des personnes trans pour les aider à placer leur voix différemment. (…)
Quand bien même le phénomène est plus fréquent que ce que l’on pense a priori, le cinéma ne s’était jamais penché sur l’état de grossesse d’un homme trans. A good man nous montre avec beaucoup de tact qu’on peut naître fille, se sentir totalement garçon, se lancer dans une transition vers la masculinité et l’interrompre provisoirement tout simplement parce que le désir d’enfant d’un couple est souvent plus fort que tout. On appréciera la façon dont sont dépeintes les difficultés qu’une telle décision peut générer dans les relations familiales et amicales et on dédaignera les remarques de celles et de ceux qui n’acceptent pas que ce rôle d’homme trans ne soit pas interprété par un comédien homme trans : Noémie Merlant est une grande comédienne et elle est absolument bluffante en homme arborant barbe et moustache. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Jean-Jacques Corrio. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien !
Le DVD
[4/5]
C’est Pyramide Vidéo qui nous propose aujourd’hui de découvrir A good man sur galette DVD, et l’éditeur a, comme à son habitude, plutôt soigné sa copie d’un point de vue technique. Côté image, la définition est d’une précision étonnante, les couleurs affichent une belle pêche et le piqué s’avère tout à fait satisfaisant, malgré quelques légères baisses de régime, principalement dans la gestion des noirs, et de toutes façons liées à un encodage sur support DVD – globalement, l’éditeur, rodé au DVD depuis de nombreuses années, compose plutôt bien avec les avantages et les inconvénients de la définition standard. Niveau son, la version française est proposée en Dolby Digital 5.1, et la spatialisation d’ambiance – étonnamment dynamique – permettra une immersion totale au cœur du film. On notera également la présence d’un mixage stéréo en Dolby Digital 2.0, anecdotique mais probablement plus clair si vous ne bénéficiez pas de Home Cinema et visionnez le DVD le plus simplement du monde sur votre téléviseur.
Dans la section suppléments, on trouvera un très court entretien avec Marie-Castille Mention-Schaar, Jonas Ben-Ahmed et Soko (3 minutes). Ce sujet, enregistré lors de l’édition 2021 du Festival international du film d’Arras (Arras Film Festival), permettra aux trois intervenants d’effleurer les thématiques et les personnages du film. On terminera le tour des bonus avec les traditionnelles bandes-annonces éditeur : celles de A good man, Les Héroïques, Voir le jour, Une histoire d’amour et de désir.
Un très beau film qui a inaugurer mon projecteur, belle expérience :)!
Dans le même registre, j’ai préféré Coby !