Zombillénium
France, Belgique : 2017
Titre original : –
Réalisation : Arthur de Pins, Alexis Ducord
Scénario : Alexis Ducord, Arthur de Pins
Acteurs : Emmanuel Curtil, Alain Choquet, Kelly Marot
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h18
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 18 octobre 2017
Date de sortie DVD/BR : 20 février 2018
Dans le parc d’attractions d’épouvante Zombillénium, les monstres ont le blues. Non seulement, zombies, vampires, loups garous et autres démons sont de vrais monstres dont l’âme appartient au Diable à jamais, mais en plus ils sont fatigués de leur job, fatigués de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes, bref, fatigués de la vie de bureau en général, surtout quand celle-ci est partie pour durer une éternité… Jusqu’à l’arrivée d’Hector, un humain, contrôleur des normes de sécurité, déterminé à fermer l’établissement. Francis, le Vampire qui dirige le Parc, n’a pas le choix : il doit le mordre pour préserver leur secret. Muté en drôle de monstre, séparé de sa fille Lucie, et coincé dans le parc, Hector broie du noir… Et si il devenait finalement la nouvelle attraction phare de Zombillénium ?
Le film
[3,5/5]
« Petit retour en 2013 : le groupe Skip the use sort son hit « Nameless world ». Le clip, en animation, réalisé par Arthur De Pins, est une sorte de prequel à Zombillénium. L’artiste, qui était encore en travail sur sa saga de bandes dessinées, a étoffé son univers pour le groupe. Des personnages sont déjà introduits à l’occasion, et ce petit clip raconte l’histoire de Sirius, un squelette doublé par Mat Bastard. Le long métrage, rythmé par une bande originale pop entraînante, est visuellement éblouissant. L’animation est fluide, rappelle les clips du groupe Skip the use ou le travail effectué depuis plusieurs années par Jamie Hewlett pour le groupe Gorillaz. La 3D apporte une fluidité d’image, donnant une véritable épaisseur aux personnages. L’action ne ralentit jamais, et les personnages parviennent à être très attachants. Arthur De Pins cherche à créer une œuvre théâtrale, où les décors, les personnages, les enjeux sont énormes. Mais le film parvient à prendre son temps, à laisser le temps à l’image de s’exprimer. Le spectateur a le temps de s’épanouir, de se familiariser avec les couleurs et les décors. Zombillénium devient une véritable œuvre pop, drôle et attachante. L’émotion reste chaude, attrayante, subtile, avec une sensibilité grandissante. D’abord adressée aux enfants, l’œuvre parvient à séduire les adultes en évitant de tomber dans une ambiance trop enfantine.
Zombillénium s’octroie de plus un rôle pédagogique auprès des enfants. Le long métrage n’hésite pas à parler de sujets actuels et adultes, notamment dans son approche du monde du travail. (…) L’acceptation et le rejet de la masse sont également abordés. Bien évidemment, les monstres sont rejetés par les hommes alors que ces derniers sont acceptés dans le parc. Il y a également la question familiale, cahier des charges inévitable dans un film d’animation pour la jeunesse. Avec le Diable et sa fille qui cherche à obtenir son indépendance. De même le protagoniste délaisse sa fille, qui vit seule et triste, prête à tout pour retrouver un père ignorant et culpabilisé, coincé dans le parc. Ainsi, sans être pathos, Zombillénium aborde quelques sujets d’actualités. Une allégorie du monde moderne transposé dans un monde de monstres.
Zombillénium s’impose donc comme un divertissement rythmé et coloré, non dénué d’intelligence, et terriblement attendrissant. Une œuvre pop, bonne surprise française dans le monde très américanisé du cinéma d’animation. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Aubin Bouillé. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[5/5]
C’est sous les couleurs de Universal Pictures France que Zombillénium débarque aujourd’hui dans vos salons, et l’éditeur a, comme à son habitude, indéniablement soigné le boulot côté image et son. La définition est précise, avec un beau piqué, les contrastes impeccables, les couleurs en envoient plein les yeux, on saluera par ailleurs également la belle tenue des noirs. Côté son, la version française est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, au rendu dynamique et assez époustouflant : l’immersion totale est garantie, en mode « spatialisation de ouf », d’une finesse et d’une précision redoutables.
Du coté des suppléments, l’éditeur nous propose un menu extrêmement complet composé d’environ une heure de bonus savoureux, qui raviront tous les amateurs du travail d’Arthur De Pins : outre un making of d’environ une demi-heure remettant les différentes phases du tournage en contexte (conception, personnages, musique, doublage, etc), on s’amusera d’une courte série de scènes coupées non finalisées, ainsi que du teaser international du film. Une large partie de l’interactivité est ensuite consacrée à la musique du film avec différents clips vidéo, dont celui de Skip the use « Nameless world » s’imposant comme un prequel du film. Last but not least, on terminera le tour de la section avec deux courts-métrages signés Arthur De Pins : le formidable Géraldine (2000, 9 minutes) et le fort amusant La révolution des crabes (2004, 5 minutes). Enfin, le court-métrage d’Alexis Ducord et Nicolas Pavloski intitulé Fêlures (2008, 9 minutes) impose un style radicalement différent, noir et poétique. En deux mots comme en cent, ce Blu-ray de Zombillénium s’impose comme un véritable MUST pour les amoureux du film et de le travail graphique d’Arthur De Pins.