Zombie ass
Japon : 2011
Titre original : Zonbi asu
Réalisateur : Noboru Iguchi
Scénario : Noboru Iguchi, Tadayoshi Kubo, Ao Murata, Jun Tsugita
Acteurs : Arisa Nakamura, Mayu Sugano, Asana Mamoru
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h25
Genre : Horreur, Comédie
Date de sortie DVD/BR : 3 mars 2015
Megumi veut profiter d’un road trip dans la fôret japonnaise. Mais c’était sans compter sur la tourista historique de sa copine top model suite un abus de poisson contaminé par des parasites aliens ! Voilà qui suffit à déclencher une invasion de zombies émergeant des toilettes, en ayant après le popotin de Megumi et ses amis. Pour contrer cette invasion nauséabonde, la jeune fille est forcée d’user de son arme ultime : la maitrise de la puissance de ses pets destructeurs…
Le film
[4/5]
De tous les films de la nouvelle vague Sushi Typhoon initiée par Elephant Films et sortant le 3 mars, le troisième film signé Noboru Iguchi, Zombie ass – Toilet of the dead est sans doute le plus décomplexé, le plus trash, le plus érotique et, peut-être, le plus crétin. Mais surtout, Zombie ass est sans aucun doute le film le plus scatologique de l’histoire du cinéma : à ce niveau de pipi-caca, il semble que même le maestro ès subversion John Waters puisse aller se rhabiller : ici, c’est caca à tous les étages. S’ouvrant sur un générique du plus mauvais goût, le film s’échinera par la suite à repousser les limites du scrabreux : on y dégueule régulièrement, à même la bouche d’autre personnages, on y mange des vers de terre, on se tartine de merde et on en balance à tout va, tout est fait à la fois pour provoquer et faire rire, et cela fonctionne plutôt, le spectateur s’esclaffant régulièrement en levant les yeux au ciel devant tant d’énergie brassée dans le caca pour faire marrer son prochain. Le « Mr Hankey » d’or est donc décerné à… Zombie ass !
On notera aussi que le sous-titre du film, « Toilet of the dead », n’est pas innocent : il fait explicitement référence à la saga des morts-vivants créée par George A. Romero, et il est vrai que les références à l’univers du maitre sont nombreuses : outre l’invasion de zombies, on notera que le personnage de scientifique et son zombie « cobaye » évoquent naturellement le tristement célèbre Bubba du Jour des morts-vivants. De la même façon, la musique de Zombie ass, très orientée « synthétiseur » et années 80, singe également les thèmes créés par John Harrison sur le même film.
Curieusement cela dit, et malgré toutes ces bonnes choses, le film de Noboru Iguchi subit au fil de son récit quelques baisses de régime côté rythme, comme si cette ambiance de délire priapique chère au réalisateur, habituellement épuisante de créativité et d’énergie, ne fonctionnait pas réellement à plein tube cette fois, à la différence de ses autres films. Peut-être parce que Zombie ass se révèle rapidement un peu répétitif dans ses outrances, peut-être aussi tout simplement parce que ce coquin de Noboru Iguchi s’est amusé à créer des passerelles entre l’horreur et le « pinku eiga » : le film, tout de même très complaisant vis à vis de la plastique de ses actrices, s’avère vite assez proche de la simple série rose teintée d’horreur, et y perd automatiquement en rythme. Le fait est, cependant, que pour les amateurs de cinéma décadent, on tient là une perle, un objet filmique non identifié qui deviendra sans doute avec les années une référence, un film culte.
Le Blu-ray
[4/5]
Maintenant plutôt bien rodés au format, nos amis de chez Elephant Films ont soigné leurs copies côté Blu-ray : pour cette nouvelle vague Sushi Typhoon, comportant les films Dead sushi, Tomie unlimited, Dead Ball, Samuraï Princess et Zombie ass. Le film est encodé en 1080p, et naturellement proposé au format. Les galettes de la collection affichent toutes une belle précision et un beau piqué (malgré un grain par moments un poil envahissant), les couleurs explosent littéralement les mirettes, nous permettant de découvrir les films dans des conditions optimales.
Côté son, VF et VO sont toutes proposées en DTS-HD Master Audio 5.1 ; on privilégiera généralement les mixages japonais, plus amples et dynamiques, mais surtout beaucoup plus convaincants d’un point de vue artistique pour des films si « typiques ». Il est quand même à noter que la spatialisation de Zombie ass vaut son pesant de cacahuètes : les « prout » font littéralement le tour des enceintes, ce qui s’avère extrêmement surprenant et pour tout dire tellement hilarant que ça en dériderait un pruneau.
Dans la section suppléments, la galette comporte une galerie photos et nous propose de découvrir les autres bandes-annonces de la collection Sushi Typhoon, qui affiche maintenant 13 titres au compteur.