Test Blu-ray : Vampires en toute intimité

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Vampires en toute intimité

 
Nouvelle-Zélande, États-Unis : 2014
Titre original : What we do in the shadows
Réalisateur : Jemaine Clement, Taika Waititi
Scénario : Jemaine Clement, Taika Waititi
Acteurs : Jemaine Clement, Taika Waititi, Cori Gonzalez-Macuer
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h22
Genre : Comédie, Fantastique
Date de sortie DVD/BR : 27 janvier 2016

 

 

Aymeric, Miguel, Geoffroy et Bernard sont tout ce qu’il y a de plus normaux… À une exception près : ce sont des vampires de plus de 200 ans ! Vivant en colocation près de Limoges, leur quotidien est rythmé par les dures règles de la vie en communauté  : ménage, vaisselle… Et depuis le temps, ce n’est pas chose aisée ! Ils souhaitent plus que tout s’insérer dans la société moderne qu’ils ont parfois du mal à comprendre : sortir en boîte, draguer des filles… Des choses pas si simples quand on se nourrie exclusivement de sang et qu’on ne sort que la nuit ! L’arrivée accidentelle d’un nouveau colocataire très peu discret va venir bousculer leur vie paisible…

 

 

Le film

[4/5]

Que cela soit bien clair entre nous : on ne paraphrasera pas ici les propos tenus en novembre dernier par notre rédacteur David Huriot, qui mettait en avant tout le sel de Vampires en toute intimité, comédie néo-zélandaise absolument folle et souvent irrésistible. Le film est excellent, s’amusant avec les codes du genre, c’est un fait, et vous pouvez nous croire sur parole : sur critique-film.fr, on ne ment jamais. Puisque le film sort en Blu-ray aujourd’hui après un passage par la case « e-cinema », on se concentrera ici d’avantage sur l’initiative de Wild Side de nous proposer avec cette édition vidéo deux films pour le prix d’un seul.

Car vous pourrez décider, une fois le disque inséré dans votre lecteur, de voir au choix soit Vampires en toute intimité, l’adaptation française du film orchestrée par Nicolas et Bruno, soit What we do in the shadows, version originale de l’œuvre, à la fois similaire et très différente de la version française.

Le talent de Nicolas & Bruno (La personne aux deux personnes, A la recherche de l’ultra-Sex) dans le registre du détournement d’images n’est plus à démontrer. Avec leur adaptation française du film, dont le doublage est assuré par quelques voix connues (Fred Testot, Alexandre Astier, Nicolas & Bruno eux-mêmes), les deux trublions ont donc choisi de prendre quelques libertés avec le matériau original. Ainsi modifient-ils plusieurs éléments narratifs, de la ville où se déroule le film (Wellington devient Limoges) aux prénoms (Viago, Vladislav, Deacon, Nick, Stu, Petyr et Julian deviennent respectivement Aymeric, Geoffroy, Miguel, JC, Gilles, Bernard et Jean-Loup), en passant par les accents ou quelques lignes de dialogues, puisqu’ils parviennent à citer la boite de comptabilité fictive apparaissant dans beaucoup de leurs travaux passés, la COGIP, au détour de quelques séquences. Le résultat est indéniablement enlevé, et souvent très drôle, mais « vampirise » (sans mauvais jeu de mot) un poil le film, dans le sens où cela rappelle beaucoup leur travail sur le Message à caractère informatif qu’ils réalisaient pour Canal + à la grande époque de Nulle part Ailleurs, ainsi que, dans une certaine mesure, le film Kung Pow (Steve Oedekerk, 2002) et ses voix suraiguës complètement surréalistes.

Cela dit, le fait est qu’ils ont fait le choix de rajouter quelques gags là où il n’y en avait pas dans le film original, et que cela pourra être mal vu de certains puristes de la VO, alors que les aficionados de la version française targueront qu’il s’agit là de la meilleure marche à suivre pour adapter un film dans la langue de Molière, en citant les exemples de comédies aux VF cultes prenant déjà quelques libertés avec le matériau original, telles que Y’a-t-il un flic pour sauver la reine (The naked gun, David Zucker, 1988) ou encore 35 heures, c’est déjà trop (Office space, Mike Judge, 1999).

Mais que l’on fasse le choix de le regarder en version française ou version originale, Vampires en toute intimité saura s’imposer comme une réussite, l’adaptation des deux français ne dénaturant pas l’œuvre de Jemaine Clement et Taika Waititi ; on est loin par exemple du remontage sauvage de Ong-bak (Prachya Pinkaew, 2003) par Luc Besson et EuropaCorp, puisque le film thaïlandais s’était quant à lui carrément vu remonté et remixé avec des morceaux de rap français par le mogul franchouillard. Ici, les deux versions ont leurs qualités, et on vous invitera donc à trancher par vous même en les regardant l’une et l’autre, sans à priori.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

On l’a dit un peu plus haut, c’est donc Wild Side qui sort aujourd’hui sur support Blu-ray ce petit prodige de comédie néo-zélandaise. L’image est très jolie, bien définie et les couleurs explosent de naturel. La profondeur de champ fait des merveilles, les noirs tiennent la route malgré une légère pixellisation occasionnelle sur les arrière-plans, mais malheureusement, le master est encodé en 1080i, réduisant la durée du film de 1h26 à 1h22. Niveau son, VF et VO sont toutes deux proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 sobres mais bien enveloppants et efficaces.

Du côté des suppléments, on se régale avec, outre les traditionnelles bandes-annonces, tout d’abord une longue série de scènes coupées. Pour la plupart réellement hilarantes, elles ajoutent de petits « sketches » à un ensemble déjà construit comme une suite de sketches. Mention spéciale à la version longue de la « danse érotique » de Deacon / Miguel, redoutablement érotique en effet. Les entretiens avec les personnages se révèlent également de petites séquences de présentation coupées au montage, et une fois de plus, Deacon et son running gag lamentable sur son âge tire son épingle du jeu en nous arrachant quelques francs éclats de rire. Les amoureux du film se réjouiront également de pouvoir découvrir le court-métrage à l’origine du film, réalisé par la même équipe avec des moyens techniques et financiers bien moindres. Enfin, un sujet (trop court !) sur le doublage du film nous donne à voir plusieurs acteurs au travail, ce qui est, avouons-le, souvent tout à fait fascinant (dix ans après, on se souvient encore de la mauvaise volonté affichée par Depardieu pour le doublage dans les suppléments de Chicken run !). Si on aurait aimé entendre Nicolas & Bruno s’exprimer sur leur boulot d’adaptation, il n’en sera rien, mais en l’état, cette section « bonus » délivre déjà son lot de jolies surprises.

 

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