Valérian et la cité des mille planètes
États-Unis, France, Chine, Émirats Arabes Unis, Allemagne, Belgique : 2017
Titre original : Valerian and the city of a thousand planets
Réalisateur : Luc Besson
Scénario : Luc Besson
Acteurs : Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen
Éditeur : EuropaCorp
Durée : 2h17
Genre : Science-fiction
Date de sortie cinéma : 26 juillet 2017
Date de sortie DVD/BR : 4 décembre 2017
Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d’agents spatio-temporels chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha – une métropole en constante expansion où des espèces venues de l’univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au coeur d’Alpha, une force obscure qui menace l’existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l’avenir de l’univers…
Le film
[3/5]
La critique a généralement la dent dure avec Luc Besson, et l’échec cuisant de Valérian et la cité des mille planètes au box-office américain (40 millions de recettes pour un budget de presque 200) en a réjoui plus d’un, provoquant un véritable déferlement anti-Besson sur les réseaux sociaux, tout le monde y allant de son petit bashing à l’encontre du réalisateur du Grand bleu et de ses choix de carrière douteux, le cinéaste apparaissant pour beaucoup d’avantage comme un businessman éclairé que comme un véritable « artiste ». Cela dit, on n’a plus entendu personne souligner depuis que ce même Valérian, avec plus de quatre millions d’entrées en France, s’était placé sur la troisième place du podium des plus gros succès en salles pour cette année 2017, et qu’avec 225 millions de dollars de recettes mondiales, le film est finalement parvenu à rentrer dans ses frais, avant même l’exploitation du film en vidéo.
Sur critique-film, on ne considère pas le terme « divertissement » comme un gros mot ; par conséquent, on n’est pas foncièrement choqué par la place qu’occupe Luc Besson dans le petit monde du cinéma français, qui semble finalement aussi légitime et indispensable que celle d’un François Ozon ou d’un Jean-Pierre Mocky. A lui seul, et grâce à une politique d’écriture / production / distribution qu’il a mis des années à mettre en place avec EuropaCorp, le cinéaste a en effet réussi à mettre en place un système de cinéma d’exploitation finalement assez proche du cinéma bis italien des années 60/70. Si bien sûr à lui seul il serait bien en peine de livrer autant de péloches d’exploitation que les italiens durant ces deux décennies, Luc Besson demeure le dernier représentant d’un certain cinéma très populaire, facile d’accès, surfant de façon ostentatoire sur les modes et les thématiques dans l’air du temps, et livrant de fait chaque année plusieurs films formatés mais provoquant toujours un certain plaisir immédiat, pour peu que l’on ne soit pas allergique à ces films d’exploitation se suivant comme autant d’ersatz sans forcément chercher à révolutionner le genre.
Et il est clair que Valérian et la cité des mille planètes ne révolutionnera en rien le genre qu’il aborde : une touche d’Avatar en ouverture, un soupçon de Star Wars durant la scène suivante (celle du Big Market), et au fur et à mesure qu’on évolue dans l’intrigue, on trouvera divers emprunts à des blockbusters de SF récents : Pacific rim, Ghost in the shell, Les gardiens de la galaxie… Jusqu’à se laisser aller à l’auto-citation, en nous proposant une séquence de danse rappelant fortement la séquence de la « Diva » dans Le cinquième élément. Pour le reste, les gimmicks d’écriture de Luc Besson restent en gros les mêmes : punchlines à tous les étages, personnage féminin principal pensé comme une femme forte et indépendante mais s’imposant surtout comme capricieuse et tête à claques… Néanmoins, on ne pourra que s’incliner devant la créativité déployée en ce qui concerne le bestiaire de monstres, les décors très colorés et les effets spéciaux, le plus souvent parfaits. Et si les personnages peinent finalement à convaincre, c’est sans aucun doute qu’ils paraissent beaucoup trop jeunes pour tenir sur leurs épaules ces personnages qui auraient nécessité, pour un poil plus de crédibilité, d’avoir dix ans de plus au compteur.
On notera également au cœur du film un véritable déferlement de caméos, souvent assez réjouissants : aux côtés de Clive Owen, Rihanna et Ethan Hawke, on notera donc la présence plus ou moins remarquée de Herbie Hancock, Alain Chabat, Rutger Hauer, Ola Rapace (découvert dans Arès), mais aussi des cinéastes Xavier Giannoli, Louis Leterrier, Eric Rochant, Benoît Jacquot, Olivier Megaton, Gérard Krawczyk ou encore Mathieu Kassovitz, qui campent des personnages faisant une apparition furtive.
Le Blu-ray
[5/5]
Valérian et la cité des mille planètes nous proposant un spectacle visuellement éblouissant, le Blu-ray édité par EuropaCorp nous propose fort logiquement une galette HD littéralement somptueuse. La définition n’est jamais prise en défaut, et l’ensemble nous propose un piqué d’une précision absolu doublé d’un niveau de détails tout simplement extraordinaire. Couleurs et contrastes s’affichent aussi sous leur meilleur jour ; en un mot comme en cent il s’agit tout bonnement du top du top en matière de Blu-ray. Côté son, VF et VO sont proposée dans des mixages Dolby Atmos qui, en termes de spectacle sonore multi-canal, proposent une spatialisation complètement folle et des basses omniprésentes, en particulier durant les nombreuses scènes d’action ou de batailles.
Du côté des suppléments, EuropaCorp nous gâte avec une interactivité foisonnante proposée sur un deuxième Blu-ray et imposant une heure et demie de featurettes revenant sur divers aspects de la production (costumes, décors, storyboards, etc). Au final, l’ensemble compose un making of très complet. On notera que les interventions des membres de l’équipe technique, pour la plupart français, se font soit dans la langue de Molière soit dans un anglais certes fluide mais agrémenté d’un accent français très prononcé.