Unfriended : Dark web
États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisation : Stephen Susco
Scénario : Stephen Susco
Acteurs : Kurt Carley, Colin Woodell, Betty Gabriel
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h32
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 26 décembre 2018
Date de sortie DVD/BR : 2 mai 2019
Un jeune homme trouve un ordinateur portable et, innocemment, le ramène chez lui. Dans les dossiers, il déniche d’inquiétants fichiers cachés qu’il s’empresse de montrer à ses amis sur Skype. Sans le vouloir, tous se retrouvent dans les tréfonds du Dark Web et découvrent rapidement que quelqu’un les observe et que cet inconnu est prêt à tout pour récupérer son portable et protéger ses secrets…
Le film
[3,5/5]
C’était il y a quatre ans, rappelez-vous : au cœur de notre critique d’Unfriended, nous affirmions, avec toute la morgue arrogante et la fougue décomplexée de notre jeunesse d’alors, que quand Jason Blum et son équipe se décideraient à mettre en chantier l’inévitable suite du film de Levan Gabriadze, l’utilisation du même procédé technique et narratif assurerait à coup sûr à ses auteurs d’aller droit dans le mur. Nous n’y allions pas par quatre chemins avec cette assertion ; malheureusement, on peut aujourd’hui affirmer que nous étions dans l’erreur. Car non seulement Unfriended : Dark web, cette fameuse suite écrite et réalisée par Steven Susco, utilise le même dispositif statique que le film de 2015, mais on admettra sans peine que cette suite va plus loin que son modèle, développant une efficacité et même une tension absolument inédites et vraiment – mais alors vraiment – étonnantes.
Bien sûr, le fait de proposer une narration intégralement amenée au spectateur par le biais d’un écran d’ordinateur a déjà été vu, à deux reprises maintenant, dans Unfriended premier du nom donc, mais également l’année dernière dans le très intéressant Searching – Portée disparue. L’effet de surprise n’est donc plus là, mais le récit imaginé par Susco, allié à son art indéniable à jongler avec les fenêtres visibles à l’écran suscitera indéniablement la curiosité malsaine du spectateur, celle-ci étant encore attisée par le fait que l’intrigue se déroule en temps réel – ou du moins en donne l’illusion quasi-parfaite.
Bien sûr, on pourra toujours arguer qu’Unfriended : Dark web s’adresse avant tout à un public familier avec ce qu’on appellera « l’outil informatique » : c’est même sa raison d’être, et le film de Steven Susco ne pourra emporter dans son sillage que les cinéphiles adeptes de la navigation « multi-tâches », tandis qu’il provoquera chez d’autres un rejet immédiat et quasi-épidermique. Le film développe également une espèce de mythologie malsaine autour du Dark web, ce contenu clandestin du Web qui existe sur les darknets, réseaux overlay qui utilisent l’internet public mais sont seulement accessibles via des logiciels, des configurations ou des autorisations spécifiques. Très en vogue dans les fictions à tendance paranoïaque depuis quelques années, le recours au Dark web ajoute au récit une touche de mystère supplémentaire, puisqu’il est présenté comme un repaire de hackers psychopathes s’échangeant et monnayant des snuff-movies et autres contenus illicites tout en ayant le pouvoir de contrôler à distance à peu près tous les appareils connectés.
En deux mots comme en cent, Unfriended : Dark web s’avère, contre toute attente, efficace et immersif. Si bien sûr la monotonie d’un récit très statique, car uniquement amené au spectateur par le biais d’un seul et même écran d’ordinateur, pourra amener quelques-uns d’entre nous à légèrement décrocher en fin de métrage, le fait est que l’on tient ici la meilleure expérience évoluant au cœur de cet exercice de style ô combien particulier, et que, malgré ses limites évidentes, le film de Steven Susco vaut clairement la peine d’être découvert.
Le Blu-ray
[4/5]
Le Blu-ray d’Unfriended : Dark web édité par Universal Pictures rend justice à la photo du film signée Kevin Stewart, peut-être plus piégeuse qu’elle n’en a l’air à première vue. La définition est au taquet, le piqué précis, les couleurs explosives et les noirs admirablement denses et profonds. Le film est naturellement proposé au format et en 1080p, bref c’est du tout bon, on peut applaudir des deux mains l’éditeur. Le son est mixé en DTS-HD Master Audio 5.1 en VO, et en DTS 5.1 en VF ; les deux versions se valent globalement, et se révéleront paradoxalement toutes deux assez dynamiques (la scène arrière est omniprésente et permet vraiment une immersion parfaite), surtout durant les scènes les plus tendues du métrage.
Côté suppléments, Universal nous propose de découvrir trois fins alternatives, comportant en partie les mêmes images, mais réservant chacune un sort différent aux protagonistes du film. C’est assez fun, même si on avouera une préférence pour celle proposée dans le montage final.