Unfriended
États-Unis, Russie, Pologne, Allemagne, Porto Rico : 2015
Titre original : Cybernatural
Réalisateur : Levan Gabriadze
Scénario : Nelson Greaves
Acteurs : Heather Sossaman, Matthew Bohrer…
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h23
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 24 juin 2015
Date de sortie DVD/BR : 27 octobre 2015
Une jeune lycéenne se suicide après qu’une vidéo compromettante sur elle ait été publiée sur Internet. Un an plus tard, six de ses amis se connectent, un soir, sur skype, pour « tchatter » entre eux. Mais une septième personne, inconnue des autres, se connecte également. Cet intrus se montre très vite sous un visage inquiétant et menace les six amis de tuer le premier qui se déconnectera. Peu à peu, les événements tragiques qui ont marqué la bande, un an plus tôt, refont surface et se montrent sous un nouveau jour…
Le film
[3/5]
Depuis le carton au box-office du Projet Blair witch en 1999, le procédé stylistique d’un cinéma « à la première personne », avec le recours à une caméra [très faussement] subjective, a été utilisé des dizaines, et même probablement des centaines de fois dans le cinéma fantastique ou d’épouvante. Il s’agit d’un artifice très en vogue, au point que beaucoup de cinéphiles considèrent aujourd’hui ce type de mise en scène, couramment appelé « found footage », comme la plaie du genre horrifique. Depuis 2010, le succès jamais vraiment démenti de la saga Paranormal activity a contribué à pérenniser ce style, et à priori, il semble que le genre du found footage ait encore de beaux jours devant lui. S’il n’est pas réellement un found footage comme les autres, Unfriended s’inscrit dans la parfaite tradition de ce sous-genre horrifique…
Que l’on apprécie ou pas le film, force est de reconnaître que derrière ce que d’aucuns appelleront un cynisme monumental, Unfriended fait tout de même preuve d’une certaine originalité : le film est en réalité un dérivé du found footage poussant le vice jusqu’à l’utilisation d’un seul angle de caméra durant tout le film, un plan fixe, l’intrigue se déroulant sous les yeux du spectateur via les multiples fenêtres et autres onglets d’un écran d’ordinateur. Difficile dés lors de parler de « mise en scène » ou d’une quelconque recherche dans la réalisation ou l’orchestration de la montée crescendo dans l’horreur, la tension n’étant relayée que par l’utilisation de messageries instantanées et autres « chatroulette ».
Le plus paradoxal dans cette histoire, c’est que malgré ses limites évidentes, Unfriended fonctionne plutôt pas mal – en tous cas mieux qu’un énième Paranormal activity ; sans doute cette relative clémence du spectateur est-elle due à la courte durée du film, ou plus probablement à l’effet de surprise ressenti devant un cinéma proche de l’expérimental pur et dur ? On ne saurait le dire avec certitude, mais le fait est que l’on suivra les échanges de messages à l’écran avec un certain intérêt jusqu’à la très prévisible dernière minute du film. Le pari de Levan Gabriadze et Nelson Greaves, les deux auteurs du film, est donc pleinement rempli – maintenant, il semble que tout le monde est conscient que l’effet de surprise ne tiendra forcément plus dans le cas d’une suite éventuelle, et qu’opter pour le même dispositif technique en cas de séquelle signifierait à coup sûr foncer droit dans le mur.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est Universal Pictures qui prend le pari d’éditer Unfriended sur disque Blu-ray. Une galette forcément irréprochable, reproduisant avec fidélité l’image d’un film où tout se passe sur l’écran d’un ordinateur. On notera l’effort des traducteurs et d’Universal pour établir la « version française » du film, toutes les mentions écrites apparaissant à l’écran en français. Côté son, la VO est encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, et la VF en DTS 5.1, mais mis à part dans les toutes dernières secondes du film, c’est le calme plat côté enceintes, ce qui est absolument logique et cohérent vis à vis des partis pris esthétiques du film. On est surpris en revanche de ne trouver aucun bonus : on aurait aimé en savoir d’avantage sur le tournage et l’idée un peu folle de tourner Unfriended suivant cette méthode pour le moins originale…