Test Blu-ray : Une merveilleuse journée

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Une merveilleuse journée

France : 1980
Réalisation : Claude Vital
Scénario : Georges Lerec
Acteurs : Michel Galabru, Stéphane Hillel, Bernadette Lafont
Éditeur : Gaumont
Genre : Comédie
Durée : 1h35
Date de sortie cinéma : 12 novembre 1980
Date de sortie DVD/BR : 25 septembre 2024

En cet été de 1925, à Cassis, les affaires du pharmacien Pinède vont mal. Blaise, l’assistant, a su trouver les faveurs de la patronne et espère un jour devenir propriétaire des lieux. Un milliardaire en convalescence dans la région propose à Blaise de l’accompagner à Deauville. Ce dernier accepte…

Le film

[3,5/5]

Une merveilleuse journée est une comédie réalisée par Claude Vital, un cinéaste finalement plus connu pour avoir été très longtemps assistant-réalisateur de Georges Lautner que pour ses propres films. Une merveilleuse journée est son quatrième long-métrage ; il est sorti dans les salles à l’automne 1980, mais n’a malheureusement enregistré qu’un peu moins de 78.000 entrées – assurément, les français de l’époque avaient réservé leurs ardeurs pour Tendres Cousines, le film érotique de David Hamilton, qui enregistrerait quant à lui 1,4 millions d’entrées à la même période.

L’insuccès du film s’explique très probablement par le fait qu’Une merveilleuse journée ne cache absolument pas sa nature de vaudeville, se déroulant dans deux décors et multipliant les allées et venues, les portes qui claquent et les amants cachés non pas dans le placard, mais dans la réserve. Et si la nature théâtrale du scénario de Georges Lerec est si flagrante, c’est sans doute parce qu’il adapte de façon fidèle une pièce d’Yves Mirande et Gustave Quinson datant de 1922.

Une merveilleuse journée est donc conçu comme un hommage, vibrant et manifeste, à un certain type de divertissement populaire du début du Vingtième Siècle. Alors voilà, le projet est peut-être moins prestigieux sur le papier que quand Michel Deville adapte Un fil à la patte de Georges Feydeau en 2005 avec Emmanuelle Béart et Charles Berling, mais dans le fond, l’esprit est exactement le même, et Une merveilleuse journée nous proposera de plus un véritable défilé de seconds-rôles, du genre à faire fantasmer tous les amoureux de la comédie populaire française.

Les noms que l’on s’apprête à citer ici ne seront peut-être pas connus de la majorité de nos lecteurs, mais la brochette de seconds couteaux qui se succèdent au générique du film devrait ravir les amateurs qui, assurément, n’ont pas eu l’occasion de voir Une merveilleuse journée depuis sa sortie en VHS il y a plus de 40 ans. On ne présente plus Michel Galabru, bien sûr, qui s’amuse ici à faire « du Galabru » aux côtés de Paul Préboist, qui n’avait pas encore tourné Mon curé chez les nudistes et Le Facteur de Saint-Tropez, mais s’était déjà fait remarquer dans des comédies aux côtés de Louis de Funès ou des Charlots, et avait déjà exprimé son talent comique à de nombreuses reprises devant les caméras de Georges Lautner ou de Jean Yanne.

On ne présente plus non plus Bernadette Lafont qui, dans la peau d’une pharmacienne volage, batifolera d’abord avec Stéphane Hillel (futur Directeur général du théâtre de Paris, qui s’était fait remarquer quelques années plus tôt avec À nous les petites Anglaises et Arrête ton char… bidasse !) puis avec Patrick Préjean, qui promène son physique de grand échalas au cœur du cinéma français depuis une soixantaine d’années : si le grand public se souviendra essentiellement de lui pour sa participation au film de Jean Girault Le Gendarme et les gendarmettes, on l’a récemment vu dans le rôle du père de Didier Bourdon dans Cocorico, mais également dans celui de Jacky dans la série Scènes de ménage.

Figure incontournable du cinéma populaire français des années 70, Daniel Ceccaldi reprend dans Une merveilleuse journée son traditionnel rôle de vieux beau sûr de lui, et Anémone, quelques années avant Le Père Noël est une ordure, celui de la bonniche à qui on ne la fait pas. Si on ne connaissait pas forcément son visage, la voix de Dorothée Jemma vous rappellera forcément quelque-chose, et pour cause : elle est la voix française de Jennifer Aniston, notamment dans la série Friends. Du côté des apparitions courtes, on notera la présence de Philippe Castelli, alias Mr « J’ai une histoire » dans les Grosses Têtes de Philippe Bouvard, de Jacques Balutin, également sociétaire des Grosses Têtes entre 1977 et 2014, ou encore Robert Dalban et Jean Luisi, deux habitués du cinéma de Georges Lautner. Autant de visages connus qui font d’Une merveilleuse journée un film que l’on (re)découvrira avec un grand plaisir !

Le Blu-ray

[4/5]

Une merveilleuse journée est disponible en Haute-Définition en France sous les couleurs de Gaumont, et appartient à la collection Blu-ray Découverte de chez Gaumont (aussi appelée Gaumont découverte en Blu-ray), qui fête d’ailleurs cette année ses dix ans d’existence. Côté Blu-ray, comme d’habitude, le film bénéficie d’un joli upgrade HD : on redécouvre littéralement le film de Claude Vital, le master est très satisfaisant, nous proposant un piqué précis tout en conservant la granulation d’origine, le tout étant qui plus est d’une stabilité exemplaire. La profondeur de champ est remarquable, et les contrastes ont été particulièrement soignés : les noirs sont profonds sans être bouchés, les blancs ne sont pas « cramés » ; bref, l’éditeur a fait tout son possible pour nous permettre de (re)découvrir Une merveilleuse journée dans les meilleures conditions possibles. Du côté des enceintes, le film est disponible en DTS-HD Master Audio 2.0. Les dialogues sont clairs, les ambiances et la musique parfaitement bien préservée, et le tout ne souffre pas de souffle disgracieux.

Dans la section suppléments, on trouvera un entretien avec Armelle Vital et Sylvain Perret (25 minutes). A partir de quelques photos et des souvenirs de tournage de l’épouse et scripte de Claude Vital, les deux intervenants reviendront sur l’essentiel de sa carrière, évoqueront sa longue amitié avec Georges Lautner, ses différents films et plus particulièrement Une merveilleuse journée, film « d’une autre époque » produit par Marcel Dassault, 88 ans à l’époque du tournage, afin de retrouver les intrigues simples de sa jeunesse. Armelle Vital souligne également que son mari avait peut-être ressenti la déception de n’avoir jamais pu signer de film véritablement « personnel ». Très intéressant !

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