Trahison d’état
Danemark, Canada, États-Unis : 2018
Titre original : Backstabbing for beginners
Réalisation : Per Fly
Scénario : Per Fly, Daniel Pyne
Acteurs : Ben Kingsley, Theo James, Jacqueline Bisset
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h48
Genre : Thriller
Date de sortie DVD/BR : 10 septembre 2018
Dans l’Irak de l’après-guerre où des agents du gouvernement avides de pouvoir convoitent les réserves de carburant, le coordinateur d’une mission humanitaire cherche de l’aide auprès de son supérieur, un diplomate aux méthodes discutables qui attisent sa défiance. Le jeune homme ne tarde pas à soupçonner une conspiration au plus haut niveau, mais en révélant les faits, il met en danger sa propre vie et la carrière de son mentor…
Le film
[3,5/5]
On sait bien ce que vous vous dites à la découverte de ce Trahison d’état. Avec son affiche et son titre semblant tous deux aussi formatés qu’interchangeables avec des tas d’autres, on tient là un pur « DTV » sans aucun intérêt. Vous vous trompez concernant le film, qui s’avère un attachant thriller politique – on va d’ailleurs évoquer un peu plus bas ses qualités. Concernant son titre en revanche, on avoue qu’on vous rejoint un peu. De la même façon que les comédies américaines furent pendant un temps systématiquement renommées en France en American machin, en bidule Movie ou, un peu plus tard, en Very bad truc (étrange d’ailleurs qu’aucun éditeur n’ait tenté un American very bad movie !), les thrillers politiques ont quant à eux droit au champs lexical du mensonge, de la trahison et bien-sûr de l’état. Du côté des « trahisons » en tous genres, on avait déjà Trahison (2008), Le prix de la trahison (2008), Trahison au sommet (2006), Ultime trahison (2013), Double trahison (2014) ou encore tout simplement Trahisons (2016). Et du côté de l’état, on pense notamment à Secrets d’état (2004), Raisons d’état (2006), Coups d’état (2006), Mensonges d’état (2008), Une affaire d’état (2009), Crime d’état (2013), Examen d’état (2014) ou Secret d’état (2014). Bon, alors voilà, Trahison d’état, ce n’était pas encore utilisé, on dit banco pour celui-là.
Si bien sûr ce titre français n’a que peu à voir le titre original Backstabbing for beginners, qui évoque l’art délicat du « coup de poignard dans le dos », on notera cependant qu’on ne jette pas la pierre (Pierre) à Metropolitan Vidéo, dont les équipes essaient au maximum de placer automatiquement le film dans sa « catégorie » dans l’esprit du spectateur – et le fait est que cela fonctionne. De même, on notera d’ailleurs que c’est la même chanson dans les autres pays d’Europe où le film est sorti : au Danemark, il s’appelle Double jeu (Dobbeltspil) en Espagne Double trahison (Doble traición), en Italie Jeux de pouvoir (Giochi di potere) et au Portugal L’ombre de la vérité (A Sombra da Verdade). En Turquie, le film a été renommé Komplo. On aurait du prendre le même titre, ça aurait été rigolo. Komplo Déta : la vérité vré va être dévoiler. Pas mal. Enfin, bref, passons au film au lieu d’écrire des conneries.
Trahison d’état est une coproduction entre le Danemark, le Canada et les États-Unis. Comme toute la vague de thrillers politiques post-11 septembre, le film de Per Fly se déroule au Moyen-Orient. Le film revient plus particulièrement sur la révélation de l’affaire « Pétrole contre nourriture » ayant défrayé la chronique en 2003/2004. L’adaptation du livre de Michael Soussan est rigoureuse, de même que la reconstitution s’avère indéniablement soignée, mais ce qui semble d’avantage intéresser Per Fly au cœur du film est la relation entre ses deux personnages principaux, interprétés par Theo James et Ben Kingsley. D’un côté, nous avons Michael, le jeune idéaliste, ayant perdu son père depuis l’âge de six ans ; de l’autre, on trouve Costa Passaris ou « Pasha », vieux briscard cynique, qui a quant à lui perdu un fils qui n’était encore qu’un bébé. Entre les deux hommes va donc se nouer une étrange relation père / fils, teintée à la fois de respect et de défiance, qui fera finalement tout le sel d’une œuvre intéressante, suffisamment rythmée et didactique pour que le spectateur ne s’ennuie pas, et que le facteur « humain » au centre du récit parviendra finalement à démarquer des autres films du même genre ayant envahi les écrans depuis une quinzaine d’années.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est donc Metropolitan Vidéo qui nous propose aujourd’hui de découvrir Trahison d’état sur galette Blu-ray, et l’éditeur a, comme à son habitude, plutôt soigné sa copie. Côté image, la définition est d’une belle précision, les couleurs affichent une belle pêche et le piqué s’avère par moments vraiment impressionnant. Le film affiche un léger grain, les contrastes sont soignés : c’est du très beau travail. Niveau son, la VF et la VO sont toutes deux proposées en DTS-HD Master Audio 5.1, et les deux mixages s’avèrent essentiellement frontaux, puisque malgré une ou deux scènes un poil plus agitées (dont une redoutable explosion de voiture) le film est quasi-uniquement composé de dialogues. Quelques petites ambiances et rares effets dynamiques se détachent du lot.
Dans la section suppléments, on trouvera une sélection de bandes-annonces de films déjà disponibles ou à venir chez Metropolitan : Espen, le gardien de la Prophétie (lire notre article), Évasion 2 (lire notre article), Hostiles (lire notre article) ou encore Gringo (article dans deux jours).