Toy Story 4
États-Unis : 2019
Titre original : –
Réalisation : Josh Cooley
Scénario : Andrew Stanton, Stephany Folsom
Acteurs (VO) : Tom Hanks, Tim Allen, Annie Potts
Editeur : Disney – PIXAR
Durée : 1h39
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 26 juin 2019
Date de sortie BR/DVD : 30 octobre 2019
Lorsque Fourchette – la nouvelle création fétiche de la petite Bonnie – refuse de se voir comme un jouet mais plutôt comme un déchet, Woody entreprend de lui démontrer toutes les raisons pour lesquelles il devrait se réjouir d’en être un. Embarqué avec ses autres compagnons dans le « road trip » que Bonnie fait avec ses parents, Woody va vivre une odyssée inattendue au cours de laquelle il va retrouver son ancienne amie La Bergère. Des années en solitaire sur la route ont développé chez elle un vrai goût pour l’aventure…
Le film
[4,5/5]
S’il ne parvient en aucun cas à renouveler l’intense émotion ressentie à la fin du troisième épisode, qui mettait en scène le « passage de relais » d’Andy à Bonnie, Toy Story 4 n’en est pas pour autant – bien au contraire – ce que les aigris ont un peu hâtivement considéré comme l’épisode « de trop » au cœur de la saga initiée en 1995 par John Lasseter. Il s’agit au contraire d’un épisode important, dans le sens où il passe le flambeau à une nouvelle génération de créatifs de chez Pixar qui, à l’issue de cet film marquant réellement un moment-charnière dans l’existence des personnages que nous connaissons depuis 25 ans, sont parvenus redéfinir complètement les bases de la saga en vue – la fin du film ne laisse que peu de doutes à ce sujet – d’une nouvelle série de films ou de spin-offs au cœur desquels ils ne seront plus pieds et poings liés par les impératifs narratifs qui guidaient les pas de la franchise jusqu’alors.
Et étant donné que l’humour, le rythme et la créativité semblent sans cesse renouvelés du côté de la boite à la lampe de bureau, on voit bien mal comment on pourrait ne pas se réjouir… Ce sentiment est partagé par notre rédacteur en chef Pascal Le Duff, qui aime le cinéma d’animation. Vous trouverez ci-dessous un extrait de sa critique de Toy Story 4, écrite en juin dernier à l’occasion de la sortie du film dans les salles françaises !
Prise de risque
L’engouement reste le même pour Toy Story car au fond nous rêvons tous, au moins à un certain âge, que nos jouets sont vivants. Ce quatrième épisode a pour idée centrale d’accepter les transitions, de prendre des risques pour évoluer et de lâcher prise pour être heureux loin de ses proches. Le premier visé est Fourchette, sorti malgré lui de sa condition d’objet à durée de vie éphémère par l’opération d’une apprentie docteur Frankenstein qui l’a assemblé d’étrange façon. Mais ces audaces, même le courageux Woody peine à les accepter, car il reste ancré dans l’idée d’appartenir à quelqu’un et de faire plaisir aux enfants, quitte à en faire trop. Pourtant, les conséquences peuvent être positives, comme le prouvent ses retrouvailles avec la Bergère qui a bien changé depuis qu’elle a quitté le groupe. Absente depuis le deuxième épisode, elle est plus aventureuse et possède un côté Lara Croft inattendu. L’affection qui les liait tous les deux est encore plus accentuée.
Pierre Niney donne voix à Fourchette
Les vétérans Jean-Philippe Puymartin et Richard Darbois retrouvent leurs voix de Woody et Buzz l’Éclair, rejoints par les nouveaux venus Pierre Niney alias l’irrésistible angoissé Fourchette ou le duo réjouissant formé par Jamel Debbouze et Franck Gastambide, peluches espérant fuir la fête foraine où se déroule une large partie de l’histoire. La chanteuse Angèle est Gabby Gabby, la « méchante » du film, inquiétante poupée parlante au bord de la folie qui ne rêve que de s’emparer de la voix de Woody, un défaut de fabrication l’ayant privé de la sienne. Le compositeur Randy Newman est toujours là pour des compositions primesautières. Charlélie Couture interprète une nouvelle version de la chanson culte « Tu es mon ami », créant un lien intime avec le premier film et accentuant encore un peu plus notre familiarité avec cet univers qu’on espère voir perdurer longtemps. La fin, qui marque une rupture nette, est prometteuse de bouleversements indispensables pour la créativité future de la « saga » de chez Pixar.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Après une belle carrière dans les salles françaises, où le film de Josh Cooley a réuni rien de moins que 4,4 millions de français, Toy Story 4 débarque en Haute-Définition dans les foyers doux foyers de l’hexagone, sous les couleurs de Disney – Pixar. Et comme souvent avec l’éditeur, coté Blu-ray, on est vraiment en présence d’une époustouflante galette de démonstration. Le piqué est d’une précision à couper le souffle, le niveau de détail nous permet d’admirer le boulot effectué sur les décors, les arrière-plans et le souci du détail déployé par les équipes de Pixar sur le film. La colorimétrie est éclatante et toujours naturelle, l’encodage est maitrisé de A à Z, bref, c’est du grand Art. Du côté des pistes sonores, Disney – Pixar nous propose la version originale en DTS-HD Master Audio 7.1 dotée d’une riche spatialisation, partant littéralement dans tous les sens dans un esprit vraiment généreux : le rendu acoustique est à la fois profondément immersif et vraiment jubilatoire – on en prend littéralement plein les tympans ! La version française hérite d’un « simple » Dolby Digital+ 7.1, mais qui ne démérite pas : ample, puissante et proposant une spatialisation solide, cette piste s’avère dynamique et parvient ponctuellement à nous surprendre avec quelques effets particulièrement bien placés, notamment sur les échos. Du bon boulot !
Dans la section bonus, Disney – Pixar ne se fout pas de la gueule du consommateur : outre les bandes-annonces d’En avant et de La reine des neiges 2, on trouvera en effet un nombre très important de featurettes, certes très orientées « promo » mais parfaitement informatives. On commencera avec le plus gros morceau de cette édition du point de vue de la durée : le commentaire audio de Josh Cooley (réalisateur) et Mark Nielsen (producteur). Ils y évoqueront de nombreux détails concernant la production du film, et évoqueront certains choix artistiques – notamment celui de faire de la bergère Bo un personnage principal. Ils reviendront également sur la pression liée au fait de réaliser un film se devant d’être du niveau des trois précédents, sur les personnages et le travail de doublage, ainsi que sur quelques détails du récit, les décors, la difficulté de signer la « photo » d’un film d’animation. Très intéressant. On poursuivra ensuite avec un sujet dédié au relooking de Bo (6 minutes), dont l’évolution sera commentée par Annie Potts, surtout connue pour son rôle de Janine, la secrétaire des casseurs de fantômes dans la saga S.O.S Fantômes, qui prête sa voix au personnage depuis 1995 dans la version originale. On continuera ensuite avec une autre featurette intitulée « Les histoires de jouets » (5 minutes) dans lequel de nombreux membres de l’équipe du film décrivent la relation particulière qu’ils entretiennent avec les jouets, ou avec un jouet en particulier. Amusant. Le supplément suivant nous fera découvrir l’envers du décor d’une session de doublage (5 minutes), en compagnie de la comédienne Ally Maki, qui assure la voix du personnage de Giggle McDimples : l’ensemble est très fantaisiste et, il faut l’avouer, assez drôle. On continuera ensuite rapidement avec un sujet dédié à la relation entre Woody et Buzz (3 minutes), pour enchainer avec une passionnante analyse d’une scène (9 minutes) consacrée à la séquence du terrain de jeu : storyboards, coulisses, concept arts, easter eggs… Tout y est abordé de façon passionnante et didactique. On continuera avec deux courtes séquences vues depuis le point de vue des jouets (2 minutes), techniquement sympathiques mais beaucoup trop courtes, puis on visitera le coffre à jouets (13 minutes), qui nous présentera tous les nouveaux personnages (Gabby Gabby, Giggle McDimples, Fourchette, Duke Caboom, Ducky, Bunny, etc) et nous donnera l’occasion d’entendre les acteurs de prestige les ayant doublé à l’écran : Keanu Reeves, Christina Hendricks, Jordan Peele… Pour terminer, on passera vite fait sur la série de bandes-annonces internationales pour se concentrer sur les 28 minutes de scènes coupées présentées par le réalisateur Josh Cooley. Ces dernières seront l’occasion de se rendre compte que certaines scènes, et notamment à la fin du film, ont été modifiées en profondeur durant la production du film. Le réalisateur exprime quelques regrets vis-à-vis de certaines (notamment la rencontre de Buzz avec des Buzz de contrefaçon), mais on ne doute pas qu’elles seront peut-être exploitées dans un ou plusieurs films à venir.