Test Blu-ray : Tout simplement noir

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Copyright 2020 GAUMONT – C8 FILMS

Tout simplement noir

France : 2020
Titre original : –
Réalisation : Jean-Pascal Zadi, John Wax
Scénario : Jean-Pascal Zadi, John Wax
Acteurs : Jean-Pascal Zadi, Fary, Caroline Anglade
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h29
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 8 juillet 2020
Date de sortie DVD/BR : 10 novembre 2020

JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant…

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Le film

[4,5/5]

Malgré une série de bandes-annonces extrêmement efficaces et un Art du teasing habilement orchestré par Gaumont, nul n’aurait réellement pu prédire l’immense succès rencontré cet été par la comédie Tout simplement noir. Avec plus de 760.000 entrées en France, le pari de Jean-Pascal Zadi et John Wax est rempli haut la main, et devrait contribuer à faire de Zadi un des acteurs incontournables du rire pour les années à venir.

Quasiment entièrement porté par Jean-Pascal Zadi, Tout simplement noir film permet à l’acteur / scénariste / réalisateur de 40 ans d’enfin sortir de l’ombre – on l’avait jusqu’ici uniquement repéré dans une série de pastilles comiques sur Canal+ en 2013, puis dans le rôle du rappeur gay hardcore Pink Kalash dans Co-exister de Fabrice Eboué.

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Aujourd’hui, secondé par un vrai défilé de stars, Zadi explose littéralement dans Tout simplement noir, documenteur absolument imparable s’imposant d’office comme un concurrent des plus sérieux au titre de « comédie de l’année 2020 ». Une réussite totale que notre rédac’ chef Pascal Le Duff évoquait en ces termes lors de sa sortie en salles :

« En tournant cette comédie désopilante où ils évoquent la place de la communauté noire en France, Jean-Pascal Zadi et John Wax n’imaginaient certainement pas capter à ce point l’air du temps…

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Un message clairement assumé

Sur sa route, il va s’aliéner la quasi intégralité de ses soutiens potentiels, d’abord enthousiastes à l’idée de soutenir sa noble cause avant d’envoyer paître cet incapable sans filtre, qui se croit autorisé à véhiculer d’atroces clichés ou à proférer les pires moqueries à ceux qu’il devrait amadouer. De Lilian Thuram à Vikash Dhorasoo, en passant par Claudia Tagbo, Fary, Éric Judor, JoeyStarr, Soprano ou Omar Sy, ses déconvenues vont s’enchaîner sous le regard de son mentor opportuniste et surtout de la caméra narcissique qui ne cesse de l’accompagner.

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Il entraîne notamment Fabrice Eboué et Lucien Jean-Baptiste dans un affrontement épique pour savoir lequel de leurs films respectifs, Case départ et La première étoile, donne la meilleure image de leur communauté. Tous acceptent de malmener leur image avec humour, la précision de l’écriture éloignant toute ambiguïté.

Ce film sort en plein cœur du mouvement Black Lives Matter (« La vie des noirs compte ») qui a explosé en Amérique avec la mort de George Floyd, tué lors d’une interpellation de la police, et touche désormais l’Hexagone à travers l’affaire Adama Traoré. Si le scénario est avant tout prétexte à faire rire, le message est clairement assumé. Ils signent une interrogation intelligente de la place des minorités dites visibles dans notre société.

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Le jeu irrésistible de drôlerie de Jean-Pascal Zadi n’est pas sans rappeler celui de Jacques Villeret dans Le dîner de cons (sans la parfaite innocence). Il est l’interprète principal ainsi que l’auteur et le réalisateur, avec John Wax, de ce faux documentaire sur la quête d’un loser sympathique pour obtenir la reconnaissance dont il rêve. Sa sincérité sur son engagement laisse à désirer, l’envie de défendre « les siens » reposant pour beaucoup sur sa quête viscérale de notoriété. Jean-Pascal Zadi se moque en premier lieu de lui-même, en multipliant les piques sur sa dentition proéminente ou sa mégalomanie désarmante.

Vers la fin du film, le trajet très rigolo de JP prend une autre dimension le temps d’une scène violente d’une justesse terrifiante, avant de retrouver une dérision soudain plus profonde. »

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Le Blu-ray

[4/5]

Côté Blu-ray, la galette Haute-Définition de Tout simplement noir éditée par Gaumont rend pleinement honneur à la photo du film signée Thomas Brémond : le rendu visuel du film est de toute beauté, la définition et le piqué sont à couper le souffle et les couleurs explosent littéralement. Côté son, la version française est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 relativement sobre, nous proposant des ambiances finement distillées ; les scènes musicales profitent d’un pep’s et d’une spatialisation toute particulière. On notera également que Gaumont n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de Home Cinema, puisque l’éditeur nous propose également un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 plus cohérent si vous visionnez Tout simplement noir sur un « simple » téléviseur.

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Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord une intéressante série de scènes coupées (10 minutes). Si les différentes scènes de castings n’apportent rien de bien neuf au propos du film, certaines autres en revanche s’avèrent très efficaces, telles que la rencontre avec Josiane Balasko ou celle avec Benjamin Mendy, absolument énorme (a-t-elle été écartée car elle nuisait à l’image du footballeur ?). Idem pour la bande-démo d’acteur de JP, que l’on découvre ici en version intégrale et qui fait le tour des différents rôles stéréotypés proposés aux noirs au cœur du cinéma français. On continuera ensuite avec un amusant bêtisier (4 minutes), pour terminer avec un super making of (22 minutes), qui prolongera le plaisir pris devant le film en faisant découvrir avec humour les coulisses de plusieurs scènes-clés.

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2 Commentaires

  1. Bonjour Sefora, vous touchez ici du doigt un élément important : on a aimé Fary dans le film, il est clairement le deuxième rôle le plus important du film et il est sans doute celui qui met le plus à mal son image dans le film… Mais finalement, sa présence est complètement vampirisée par la prestation de JP Zadi, au point que ni moi ni Pascal dont je relaie la critique n’avons sincèrement pensé à le citer. D’ailleurs, et c’est complètement fou, malgré son statut de deuxième rôle, il ne fait même pas partie de la série de photos « selfies » qui ont servi à la promo du film et dont on s’est servi pour illustrer l’article !

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