The Strain – Intégrale de la Saison 1
États-Unis : 2014
Titre original : –
Créateurs : Guillermo del Toro, Chuck Hogan
Acteurs : Corey Stoll, David Bradley, Kevin Durand
Éditeur : 20th Century Fox
Durée : 9h45 environ
Genre : Série TV, Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 7 avril 2017
A l’aéroport de John F. Kennedy, un terrible virus a tué presque tous les passagers d’un avion. Ephraim Goodweather, dirigeant du Centre de Contrôle et prévention des maladies est alors envoyé sur les lieux pour enquêter. Avec l’aide d’un mystérieux survivant de l’Holocauste, « Eph » et sa collègue Nora Martinez vont découvrir que l’épidémie transforme les gens en vampires. A présent, le seul moyen d’arrêter cette terrifiante maladie capable d’anéantir l’humanité est de connaître son origine – une créature surnaturelle appelée « Le Maître » – dont les mauvaises intentions semblent plus puissantes que n’importe qu’elle autre force sur la Terre…
La saison
[4,5/5]
Une chose est sûre, le visionnage de la première saison de The Strain ne dépaysera pas les amateurs du cinéma de Guillermo Del Toro. On retrouve en effet dans cette adaptation de la série de romans qu’il a lui-même écrite avec Chuck Hogan (disponible dans toutes les bonnes librairies, sous le titre La lignée) bon nombre des obsessions du cinéaste, à tel point que l’on ne pourra s’empêcher, durant le visionnage de la série, de dresser mentalement des passerelles avec le reste de son œuvre.
Formellement tout d’abord, les créatures qui peuplent The Strain, blafardes et peu ragoutantes, évoqueront forcément au spectateur les vampires qui faisaient une partie du sel du formidable Blade II. Dans le même état d’esprit, le personnage de Vaun, vampire luttant contre les vampires et incarné par un Stephen McHattie méconnaissable, fait écho au personnage du « diurnambule » interprété par Wesley Snipes dans le film. Planqués dans les égouts, et émettant d’étranges petits bruits d’insectes, les vampires de la série évoquent également en partie le premier film américain de Del Toro, Mimic. Visuellement, la série se baigne volontiers dans des filtres de couleur, rouge et vert pour l’essentiel, rappelant beaucoup les ambiances des films de la franchise Hellboy – fidèle à ses collaborateurs de talent, Del Toro est même allé rechercher, à l’occasion de quelques épisodes, Gabriel Beristain, son directeur photo sur Blade II.
D’un point de vue thématique et narratif ensuite, il sera presque impossible de ne pas penser à Cronos au regard de l’intrigue de The Strain, dont l’intrigue démarre sur les manigances d’un vieil homme riche et puissant (Eldritch Palmer, incarné par Jonathan Hyde), cherchant à percer le secret de l’immortalité en frayant avec les vampires. Par l’utilisation des flash-backs sur le passé de Setrakian (David Bradley), l’intrigue imaginée par Del Toro et Chuck Hogan fait également se télescoper la petite et la grande Histoire, à la façon du Labyrinthe de Pan ; on retrouvera ainsi dans The Strain un tortionnaire nazi, Thomas Eichhorst (Richard Sammel) qui fait naturellement écho au personnage du soldat sadique du film espagnol. En cherchant bien, on trouvera même une petite réminiscence de L’échine du Diable, quand la série abordera le thème vampirique par le prisme du romantisme noir (les revenants qui s’en prennent à ceux qui leur étaient le plus cher de leur vivant), où quand la narration orchestre dans un des derniers épisodes de la saison la triste fin de l’innocence pour le jeune Zach Goodweather (Ben Hyland), confronté au spectacle de sa mère sous sa forme vampirique.
Seul l’ami Ron Perlman semble manquer à l’appel afin de parachever le tableau ; mais on le retrouvera au casting vocal de Trollhunters, la série d’animation créée par Guillermo Del Toro.
Mais qu’en est-il de la série au final ? Passionnante, relativement originale malgré ses emprunts divers et variés, riche en action et en passages très forts (les épisodes 8 et 9 surtout, très tendus et déterminants pour la suite de l’intrigue), cette première saison de The Strain, composée de treize épisodes, est une très efficace mise en bouche, qui ne laisse que rarement au spectateur le temps de reprendre son souffle et, surtout, laisse augurer une deuxième saison encore plus intense. Une belle réussite sur laquelle nous nous attarderons à nouveau d’ici quelques jours avec le test Blu-ray de la saison 2, puisque la branche française de 20th Century Fox, en retard par rapport à la diffusion originale de la série (diffusée sur FX depuis 2014, elle va entamer en juillet sa quatrième saison), a eu l’excellente idée de sortir en vidéo les deux premières saisons à la même date.
Le coffret Blu-ray
[4,5/5]
Série FX oblige, c’est tout naturellement à 20th Century Fox que l’on doit aujourd’hui la sortie de The Strain – Saison 1 en Haute-Définition, dans un coffret contenant 3 Blu-ray. L’image s’avère pointue, le piqué est précise, la profondeur de champ impeccable ; tout juste pourra-t-on faire la fine bouche sur le traitement des scènes nocturnes en extérieur, qui affichent un léger grain vidéo. En deux mots, c’est un quasi sans faute, le rendu est globalement superbe. Coté son, la VO s’impose dans un spectaculaire mixage DTS-HD Master Audio 5.1, qui s’avère assez époustouflant de dynamisme : du très beau travail. Si l’on vous conseille plutôt la version originale pour de simples raisons artistiques (pour les voix et intonations originales des comédiens), la VF est plutôt soignée, et le mixage DTS 5.1 se défend plutôt bien, finement spatialisée, avec quelques bons gros effets surround qui assurent grave.
Niveau suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir trois intéressantes featurettes : un mini-making of d’une durée d’environ un quart d’heure et revenant sur les enjeux principaux de la première saison de The Strain, un entretien avec Guillermo Del Toro qui évoque ses influences à l’écriture des romans, et une super visite du repaire de Setrakian, menée par David Bradley himself.