Test Blu-ray : The square

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The square

 
Suède, Allemagne, France, Danemark : 2017
Titre original : –
Réalisation : Ruben Östlund
Scénario : Ruben Östlund
Acteurs : Claes Bang, Elisabeth Moss, Dominic West
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 2h31
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 18 octobre 2017
Date de sortie DVD/BR : 28 février 2018

 

 

Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée « The Square », autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs : quand Christian se fait voler son téléphone portable, sa réaction ne l’honore guère… Au même moment, l’agence de communication du musée lance une campagne surprenante pour The Square : l’accueil est totalement inattendu et plonge Christian dans une crise existentielle…

 

 

Le film

 

Le 28 mai 2017, The square est entré dans l’Histoire du cinéma en remportant la Palme d’or lors de la 70ème édition du Festival de Cannes. Elle a été remise par Juliette Binoche et le président du jury Pedro Almodóvar. Pourtant, le film « divise » les spectateurs, et jusque dans les rangs des critiques officiant dans les colonnes de critique-film.fr, on ne sait réellement sur quel pied danser avec le film de Ruben Östlund…

 

 

 

[4/5]

« The square est un sanctuaire où règnent la confiance et l’altruisme. Tout le monde y a les mêmes droits et les mêmes devoirs. C’est avec ces mots que s’ouvre The square, et ce sont aussi ces phrases qui définissent l’exposition qu’inaugure Christian, conservateur dans un musée d’art contemporain de Stockholm. Christian, protagoniste du film, va être pris dans tourbillon de mésaventures, avec d’un côté la tentative de retrouver son portefeuille et son portable, qu’on lui a volé, et de l’autre la nécessité de faire face à une polémique causée par des agents de com’ de son musée… Comme l’induit la citation, la société suédoise n’est pas égalitaire en elle-même puisque des espaces semblent nécessaires pour établir une égalité entre ses habitants. Cela va d’ailleurs être le fil rouge de l’intrigue : le rapport des différentes classes sociales entre elles, qu’il s’agisse de gens aisés comme Christian par rapport aux habitants d’HLM, de l’opinion publique par rapport aux mendiants … La grande force du film est son humour, cynique, qui arrive à faire cohabiter des scènes hilarantes et des moments de tension, comme le montre la scène phare du film. Une scène d’« happening » qui dégénère, dans laquelle on finit par rire nerveusement. Il faut dire que le long-métrage profite d’une mise en scène soignée, au cadre extrêmement travaillé – et comme vous pouvez l’imaginer, rempli de carrés. Le tout baigne dans une atmosphère musicale qui nous happe dès les premières notes, qu’elle soit composée de morceaux de Justice ou de musique classique contemporaine.

Pour faire simple, on pourrait comparer The square à Toni Erdmann qui, en 2016, représentait aussi une comédie cynique, et mettait en scène une protagoniste enfermée dans sa bulle, dans son environnement aisé. Pourtant, si le film de Maren Ade avait été quasi-unanimement acclamé, The square lui divise les critiques… » – Extrait de la critique de notre rédacteur Sébastien Dard

 

 

 

[2,5/5]

« Sur le principe de contradiction entre nobles valeurs et agissements au quotidien, le personnage de Christian est particulièrement révélateur. Sympathique, apprécié de ses pairs, il se pense honnête homme. Pourtant, lorsqu’il suspecte que les voleurs se trouvent dans un immeuble d’un quartier difficile, il décide, pour se venger plus que pour récupérer son bien, de déposer des courriers anonymes accusateurs dans les boîtes aux lettres de tous les locataires. La réaction d’un jeune garçon va le pousser à reconsidérer ce geste dont il n’avait pas saisi la portée de la violence. Le dépôt des lettres est filmé comme une mission commando, avec un humour réjouissant mais ce geste révèle la part d’ombre qu’il a en lui et par extension celle que nous avons potentiellement tous. Le charismatique Claes Bang apporte malice et humanité à ce « bourgeois bohème » qui dérape après cet incident aux conséquences disproportionnées. Durant la quasi-totalité du déroulement de The square, la profondeur des questionnements est mise en scène avec un sens de la surprise constante, un art rigoureux de la suggestion et une dérision parfois hilarante. La dernière demi-heure est hélas plus démonstrative. La dénonciation plus frontale nous est alors assénée avec lourdeur et vire à la leçon lorsqu’il enregistre une vidéo d’autoflagellation ou lors d’un happening interminable durant lequel une assemblée de notables est malmenée par un étrange artiste.

Le cinéaste souligne alors exagérément son message alors que les 90 minutes qui précédaient reposaient sur la confiance qu’il avait en ses spectateurs de comprendre ses intentions sans les asséner frontalement. » – Extrait de la critique de notre rédacteur en chef Pascal Le Duff

 

 

 

Alors, brillante mise en exergue des contradictions de la société contemporaine, ou essai un peu trop démonstratif et vain ? Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour ou contre ?

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Contrairement au film, le Blu-ray de The square édité par M6 Vidéo mettra quant à lui tout le monde d’accord, tant le boulot éditorial proposé par M6 sur le film de Ruben Östlund est quasi-irréprochable. L’image est assez superbe, et propose un encodage de première bourre ; le piqué est précis, et le niveau de détail est très élevé. Même dans les séquences les plus sombres, le master tient la route sans le moindre souci. Coté son, les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 en VF et en VO sont étonnamment dynamiques, proposant des effets certes discrets mais efficaces, et une immersion idéale pour le spectateur.

Dans la section bonus, l’éditeur nous propose de découvrir un court making of (12 minutes) centré sur « la » scène d’anthologie du film, mettant en scène Terry Notary et sa performance simiesque. On poursuivra avec un peu moins de dix minutes d’entretiens avec Ruben Östlund, Claes Bang et Elisabeth Moss et quelques intéressants extraits du casting (5 minutes). Enfin, on terminera avec une galerie de photos d’images du tournage, quelques extraits critiques présentés sous la forme d’une « expo », ainsi qu’une poignée de projets d’affiches abandonnés. Un beau travail éditorial pour un film qui divise…

 

 

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