The Predator
États-Unis, Canada : 2018
Titre original : –
Réalisation : Shane Black
Scénario : Fred Dekker, Shane Black
Acteurs : Boyd Holbrook, Trevante Rhodes, Olivia Munn
Éditeur : 20th Century Fox
Durée : 1h47
Genre : Fantastique, Action
Date de sortie cinéma : 17 octobre 2018
Date de sortie DVD/BR : 20 février 2019
Un jeune garçon déclenche accidentellement le retour des Prédateurs sur Terre. Un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire doivent empêcher l’extinction de l’espèce humaine…
Le film
[3,5/5]
The Predator a été marqué par un tournage et une post-production pour le moins chaotique, qui a fait durant quelques mois les choux gras des sites cinéma spécialisés dans le buzz et l’événementiel racoleur (ceux que, dans le milieu, on surnomme les « putaclics »). Jugé, critiqué et déjà catalogué au rayon des « ratages monumentaux », des « naufrages artistiques » et autres « catastrophes annoncées » avant même de sortir dans les salles, le film de Shane Black a subi de plein fouet les foudres de l’ère Internet – une très mauvaise réputation qui se traduira au final par une note très moyenne sur le site de référence IMDb (5,4 à ce jour, pour 84.470 votants) et, surtout, par un succès en demi-teinte au box-office. En effet, avec 160 millions de dollars de recettes mondiales, le film ne rentabilise son budget qu’à 182%. Si bien sûr la campagne de promo ainsi que les « reshoots » et modifications apportées au planning ont du générer des coûts, on suppose néanmoins que les recettes du film en vidéo rapporteront encore entre 25 et 35 millions supplémentaires rien qu’aux États-Unis, ce qui portera probablement le film à une rentabilité de 200% en fin de carrière. Et même si les gros studios jurent leurs grand dieux que les ventes à l’international ne rapportent pas autant que les recettes « domestiques », on suppose au final que malgré toutes les prédictions et autres estimations ayant pu être faites ici ou là sur le Net, The Predator ne représentera peut-être pas une si mauvaise affaire pour la Fox – pas le gouffre financier auquel le studio aurait pu s’attendre en tous cas, vu la série d’événements s’étant produits sur le tournage et durant la promo du film. Mais en ces temps où les gros blockbusters terminent entre 800 et 900% de rentabilité, cela paraît peu, et ne laisse que peu d’espoir aux fans du Predator de revoir leur monstre préféré sur grand écran dans un avenir proche.
The Predator débarque finalement en vidéo, et sera l’occasion pour les spectateurs l’ayant loupé dans les salles de se plonger dans le film de Shane Black. Et tant qu’à faire, autant essayer de prendre ce film déjà qualifié de « maudit » tel qu’il nous arrive aujourd’hui, sans tenter de penser à ce qu’il aurait pu être, même si quelques indices étaient déjà en l’occurrence présents dans la première bande-annonce exploitée par la Fox l’année dernière, qui nous proposait des plans finalement absents du film. Et une chose est sûre : le film de Shane Black, certes un peu foutraque et proposant d’étranges ellipses dans son dernier tiers, s’avère un blockbuster à l’ancienne, badass, cool, extrêmement vulgaire et drôle, au point d’en paraître même par certains aspects (tels que l’utilisation de la musique, très présente et soulignant très largement l’action) vaguement anachronique. The Predator lorgne en effet beaucoup plus du côté de la série B en mode 1990’s, et se rapprochera par conséquent beaucoup plus dans l’esprit de Predator 2 que des autres films de la saga. Mais pour les spectateurs acquis à ce genre d’ambiance riche en testostérone, il sera difficile de faire la fine bouche devant ce qui s’imposera rapidement comme un actioner 100% fun et généreux, pétri d’un amour franc et sincère pour la saga.
N’écoutez donc pas les mauvaises langues qui débinent le film et son réalisateur : Shane Black s’est montré à la hauteur du projet et si l’on sent certes les rafistolages et autres coupes nettes opérées par les exécutifs du studio (surtout dans le dernier tiers du film d’ailleurs), The Predator affiche vraiment de beaux restes, ce qui n’était pas forcément acquis d’avance, en considérant à quel point le projet revient de loin. Un grand bravo à Shane Black donc – on attend maintenant qu’il prenne en charge le sixième opus de la saga Die hard, histoire de remettre un petit coup de pied au cul à une franchise qui mériterait bien de retrouver un peu de sa superbe, après avoir été maltraitée pendant deux films.
Le Blu-ray
[4/5]
Comme à son habitude, 20th Century Fox nous offre avec ce Blu-ray de The Predator un master Haute-Définition quasiment irréprochable : les séquences de jour affichent un piqué redoutable, des couleurs naturelles et un niveau de détail assez époustouflant. Les passages nocturnes s’avèrent également convaincants en diable : pas de grain, pas de baisse du niveau de détail, la précision est toujours de mise. Du grand Art ! Coté enceintes, comme toujours chez l’éditeur, seule la version originale est encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, dans un mixage littéralement tonitruant. L’ensemble est naturellement riche en basses, en gros surrounds et effets multi-directionnels à gogo. Un poil en retrait, la version française uniquement mixée en DTS 5.1 s’avère également très spectaculaire et immersive, mais fait naturellement montre de moins de finesse.
Dans la section suppléments (intégralement en VOST et haute définition), 20th Century Fox nous permettra tout d’abord de découvrir une série de scènes coupées, dans l’ensemble assez anecdotiques. On trouvera également, outre les traditionnelles bandes-annonces et galerie photos, un making of orienté promo divisé en plusieurs featurettes thématiques, et proposant leur lot d’entretiens avec l’équipe. On commencera avec un hommage à la participation de Shane Black au cœur de la franchise, on notera ensuite les différentes évolutions apportées aux Predators dans le film, et on s’intéressera pour finir au groupe d’anti-héros s’unissant pour affronter les monstres. Enfin, le dernier sujet s’avérera un malin montage résumant en moins de dix minutes les trois premiers films de la saga : Predator, Predator 2 et Predators. Bien sûr, pas un mot sur les différents problèmes rencontrés lors de la production du film : la loi du silence est plus que jamais de rigueur !