The green inferno
États-Unis : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Eli Roth
Scénario : Eli Roth, Guillermo Amoedo
Acteurs : Lorenza Izzo, Ariel Levy, Aarons Burns
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h40
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 6 janvier 2016
Un groupe d’activistes new-yorkais se rend en Amazonie et tombe entre les mains d’une tribu particulièrement hostile…
Le film
[4/5]
Depuis quelques années, et sous l’influence d’une certaine frange de la presse écrite spécialisée, il semblerait qu’une poignée de réalisateurs semble condamnée à être unanimement détestée de certains cinéphiles, quoi qu’ils fassent ou expérimentent. Si l’on laissera volontairement de côté les cas particuliers de Roland Emmerich, Bret Rattner ou Michael Bay, on notera que deux cinéastes évoluant depuis les années 90 dans le sillage de Quentin Tarantino semblent payer le prix fort de cet entourage pourtant très fréquentable : il s’agit bien sûr de Robert Rodriguez et Eli Roth. La sortie de The green inferno en e-cinema l’année dernière n’a pas manqué de faire à nouveau violemment réagir les anti-Roth : pas de scénario, réalisation bâclée, pas de direction d’acteurs, personnages insipides, gags pas drôles, j’en passe et des meilleures.
En réalité, The green inferno est bien éloigné de la gaudriole que certains y ont vu, et le film, certes hétérogène, reste sans cesse sur la corde raide entre les moments de tension extrême et les idées branques, un peu barges, destinées à souffler un peu au cœur d’un récit cruel, taillant un beau costard aux fils à papa d’une génération surconnectée, s’engageant dans des causes qui les dépassent dans le seul but de garnir leur « timeline » Twitter ou Facebook. Cousin éloigné du Dernier monde cannibale, Cannibal Holocaust ou encore Amazonia – L’esclave blanche qui dénonçaient quant à eux les dérives d’un certain journalisme ou d’une certaine caste de bourgeois, The green inferno permet à Eli Roth de ressusciter un genre disparu depuis quelques années en le faisant « à l’ancienne », c’est-à-dire en se plongeant en conditions réelles dans un tournage en Amazonie péruvienne, au cœur même d’une jungle forcément hostile et inhospitalière. Probablement l’un des films les plus téléchargés –légalement autant qu’illégalement malheureusement– en 2015, The green inferno gagne cependant nettement à être vu en salle, ou du moins sur un grand écran dans une pièce plongée dans le noir, avec le son poussé à fond. Le résultat à l’écran et l’effet sur le spectateur n’en seront que d’autant plus bluffants, et au final le film d’Eli Roth se révélera une excellente surprise, sincère et authentique, respectant complètement le cahier des charges en vigueur dans les années 70 en nous délivrant quelques séquences gore autant que d’autres faisant franchement grincer des dents. Un superbe divertissement, maitrisé et proposant divers niveaux de lecture : l’essence même du (bon) cinéma de genre.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Le Blu-ray édité par Wild Side rend pleinement justice à la photo du film signée Antonio Quercia, qui nous propose vraiment une plongée étouffante au cœur de la jungle. La définition est au taquet, le piqué précis (avec une ou deux baisses de définition sur certains plans néanmoins, mais que l’on pourra probablement imputer aux conditions de tournage), les couleurs explosives et les noirs admirablement denses et profond. Le film est naturellement proposé au format et en 1080p, bref c’est du tout bon, on peut applaudir des deux mains l’éditeur. Le son est mixé en DTS-HD Master Audio 5.1 à la fois en VF et en VO, et se révèle particulièrement dynamique (la scène arrière est omniprésente et permet vraiment une immersion parfaite), surtout lorsqu’interviennent les mouvements de foule et de panique.
Côté suppléments, outre les traditionnelles bandes-annonces de l’éditeur, on trouvera pour commencer un entretien avec Eli Roth, qui reviendra avec son talent d’orateur habituel quelques clés afin de mieux comprendre ce qu’il a voulu faire avec le film. Il évoque au détour de quelques phrases son amour des films proposant des choses inédites et différentes, citant par exemple le très sous-estimé Banlieue 13. Un entretien avec Lorenza Izzo permettra essentiellement à la jeune actrice de revenir sur les difficiles conditions de tournage du film, et notamment sur la scène aquatique qui lui a visiblement valu quelques frissons. On terminera avec trois courtes featurettes nous proposant quelques images du tournage, et probablement à l’origine destinées à la promotion du film sur le Net.
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