The Enforcer
États-Unis : 2022
Titre original : –
Réalisation : Richard Hughes
Scénario : W. Peter Iliff
Acteurs : Antonio Banderas, Mojean Aria, Kate Bosworth
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h32
Genre : Thriller, Action
Date de sortie DVD/BR : 2 mars 2023
Stray, un combattant adepte de fight clubs illégaux, est recruté pour ses talents martiaux par une cheffe mafieuse de Miami. Il doit faire équipe avec Cuda, un collecteur de cash expérimenté. Les affaires tournent mal lorsque Cuda découvre qu’une jeune fille qu’il a pris sous son aile est menacée par son propre employeur. Il va être prêt à tout pour la sauver quitte à devoir affronter les siens…
Le film
[4/5]
En 2013/2014, le fait d’être successivement rappelé par Robert Dodriguez pour Machete Kills puis par Sylvester Stallone pour Expendables 3 a probablement fait réaliser à Antonio Banderas qu’il était devenu, grâce à sa performance dans le film-culte Desperado (1995), une des personnalités les plus emblématiques du cinéma d’action contemporain. De ce fait, ce dernier a commencé, doucement mais sûrement, à tourner dans une poignée de « Direct To Video » d’action, tout en continuant à jouer dans des films à destination du grand public. Après Gun Shy, Security et Acts of Vengeance en 2017, Antonio Banderas s’est donc laissé tenter par deux séries B en 2022 : Code name Banshee et l’excellent The Enforcer, qui sort ces jours-ci chez Metropolitan Vidéo.
Produit par les incontournables Avi Lerner et Boaz Davidson, The Enforcer marque les débuts de Richard Hughes derrière la caméra. Cinéaste d’origine australienne, il n’est autre que le frère de Patrick Hughes, réalisateur de Red Hill et de deux des plus réjouissants films d’action que l’on ait vu sur grand écran ces vingt dernières années, à savoir Hitman & Bodyguard et sa suite Hitman & Bodyguard 2. Et si The Enforcer n’évolue pas forcément tout à fait dans le même registre que les films de son frère, force est de constater que Richard Hughes a été à bonne école et nous livre ici une série B sincère et attachante à plus d’un titre.
Il y a des films comme ça, où l’on sent dès le départ une ambiance, des personnages et un scénario qui, même s’ils ne révolutionnent en rien le genre, se mettent en place en l’espace de quelques minutes, et qui fonctionnent tout simplement à merveille. C’est le cas de The Enforcer : rien dans le scénario de W. Peter Iliff (coscénariste de Point Break en 1991) ne prédisposait forcément le film à s’imposer comme un classique immédiat, si ce n’est peut-être une ou deux idées originales. Mais ce récit de rédemption parvient néanmoins à imposer son atmosphère de façon convaincante, et ce même s’il est essentiellement porté par des personnages construits sur des clichés. Pour ne rien gâcher, The Enforcer bénéficie également d’une photo remarquable (signée Callan Green), et de certains plans vraiment magnifiques.
The Enforcer s’articule de manière assez réaliste autour de Cuda, un ex-détenu (Antonio Banderas) devenu « agent de recouvrement » à la solde d’une patronne de boite de nuit sans scrupules (Kate Bosworth). Le film comporte certes quelques raccourcis narratifs et une poignée de facilités, notamment dans la présence de deux enfants « de substitution » aux côtés de Cuda. Tout ne fonctionne pas forcément à merveille du strict point de vue de l’écriture et des interactions entre les personnages, mais la présence d’Antonio Banderas dans la peau de ce personnage macho et mutique compense largement le léger manque de relief des personnages secondaires.
L’inattendue harmonie du récit vient probablement en partie de la mise en scène de Richard Hughes, qui s’avère plus que compétent quand il s’agit de faire monter la pression à l’écran et de nous proposer des séquences de violence qui font mal par où elles passent. De plus, l’aspirant cinéaste parvient ici à construire une représentation du milieu criminel de Miami qui sonne relativement juste, probablement parce qu’elle met dos à dos des personnages vivant de le luxe et l’opulence et d’autres dont le quotidien est synonyme de misère. Les scènes d’action de The Enforcer sont également un des atouts du film : le choix des cadres et la lisibilité des scènes de fight sont tout simplement excellentes, et contribuent à faire du film de Richard Hughes un DTV à découvrir de toute urgence !
Le Blu-ray
[4/5]
Côté Blu-ray, la galette de The Enforcer éditée par Metropolitan Vidéo nous propose un transfert soigné en 1080p, au piqué précis et aux couleurs naturelles – pas de soucis non plus du côté des contrastes, bien gérés même durant les scènes les plus sombres. Côté son, le film de Richard Hughes s’offre également une belle présentation sonore, avec deux mixages (VF/VO) encodés en DTS-HD Master Audio 5.1 : l’ambiance lourde du film, très riche en graves, est parfaitement respectée, et contribue au malaise diffus qui accompagne le spectateur durant tout le film. Du très beau travail côté image comme côté son. Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose une courte featurette (7 minutes) qui donnera, comme il se doit, la parole à l’équipe et aux acteurs, ainsi qu’une poignée de bandes-annonces éditeur.