The Communion Girl
Espagne : 2022
Titre original : La Niña de la comunión
Réalisation : Víctor García
Scénario : Guillem Clua, Alberto Marini, Víctor García
Acteurs : Carla Campra, Aina Quiñones, Marc Soler
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h35
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 26 avril 2023
Espagne, fin des années 1980. Sara, une nouvelle venue, essaie de s’intégrer aux autres adolescents de cette petite ville très unie de la province de Tarrgona. Si seulement elle était plus semblable à sa meilleure amie extravertie, Rebe. Un soir, elles sortent en boîte de nuit et, sur le chemin du retour, elles croisent une petite fille tenant une poupée, habillée pour sa première communion. Et c’est là que le cauchemar commence…
Le film
[3,5/5]
The Communion Girl est un film d’horreur espagnol réalisé par Víctor García. Ce nom bien sûr n’est pas étranger aux amateurs de cinéma fantastique : technicien en effets spéciaux, ayant travaillé aux côtés des légendes Brian Yuzna sur Faust et Stuart Gordon sur Dagon, Víctor García fut par la suite découvert avec le court-métrage El Ciclo en 2003, qui lui ouvrit les portes d’Hollywood et lui permit de réaliser Return to House on Haunted Hill en 2007, puis Hellraiser : Revelations en 2011, neuvième film de la saga Hellraiser. Un peu plus de dix ans plus tard, on le retrouve dans son pays d’origine, l’Espagne, pour The Communion Girl, film scénarisé par Guillem Clua et adapté d’une histoire imaginée par García lui-même et Alberto Marini, un autre transfuge de la Fantastic Factory ayant collaboré avec les plus grands noms du fantastique espagnol ces vingt dernières années.
Présenté à Sitges 2022 et Gérardmer 2023, The Communion Girl débarque donc en France directement en vidéo. C’est dommage, mais on est tout de même heureux d’avoir l’opportunité de découvrir le nouveau film de Víctor García, qui s’avère extrêmement sincère dans son approche du cinéma de genre, sans prétentions ni faux-semblants. Le scénariste / réalisateur nous y fait part de tout son amour pour l’horreur pop-corn, utilisant les codes du cinéma d’horreur contemporain tout en construisant une histoire dont les racines sont profondément ancrées dans les traditions espagnoles.
The Communion Girl utilise donc beaucoup des clichés ayant animé l’horreur de ces dernières décennies : la poupée maléfique, le fantôme cherchant à se « libérer » en amenant les vivants à comprendre le mystère entourant sa mort, l’iconographie religieuse, l’inévitable scène de douche héritée d’Alfred Hitchcock, et bien sûr une poignée de scène prenant place dans un puits, semblant être directement issues d’un film de J-Horror. Pour autant, The Communion Girl ne cède jamais réellement sous le poids des références, et parvient à trouver sa propre identité au-delà des autres films qu’il pourra évoquer au détour d’une séquence ou d’une autre. Cette identité, le film va la puiser dans l’époque qu’il recrée à l’écran – le milieu des années 80 – ainsi que dans les légendes urbaines qui existent dans chaque petit village espagnol. L’intrigue est ici liée à la disparition d’une petite fille, Marisol, le jour même de sa communion – une histoire qui pourra évoquer, dans l’inconscient du public espagnol, la sombre histoire des meurtres d’Alcàsser au début des années 90.
Par ailleurs, The Communion Girl s’avère bien rythmé et développe tout au long de son récit une atmosphère 80’s qui fonctionne plutôt bien, grâce à des décors appropriés et à une bande son qui reprend tous les standards de la pop espagnole des années 80. Connaissant parfaitement les mécanismes du cinéma d’horreur, Víctor García parvient à les adapter aux particularités de son pays, sans jamais les renier – en cela, il suit les traces de grands noms du cinéma fantastique espagnol tels que Paco Plaza, Jaume Balagueró ou Álex de la Iglesia, chacun œuvrant avec son propre style à l’actualisation et l’internationalisation du cinéma d’horreur espagnol.
Bien entendu, The Communion Girl n’invente absolument rien, et n’a probablement aucune prétention de le faire : l’objectif premier de Víctor García et de son équipe semble être de faire passer un bon moment au public. Le cadre de l’époque est utilisé de manière intelligente et cohérente, ce qui tend à renforcer les drames et les aspects sociaux qui se jouent parallèlement à l’intrigue fantastique, et l’ensemble demeure ponctuellement très efficace. On notera également que The Communion Girl bénéficie d’un casting solide, mené par Carla Campra et Aina Quiñones, avec également des prestations intéressantes de la part de Carlos Oviedo, impeccable en dealer odieux et phallocrate, et, dans une moindre mesure, de Marc Soler, découvert dans la série Un, dos, tres : Nouvelle génération.
Le Blu-ray
[4/5]
Le Blu-ray de The Communion Girl édité par Wild Side Vidéo en collaboration avec First International Production est globalement de très bonne tenue, même si elle porte en elle les stigmates des éditions FIP avec un transfert 1080i qui réduit la durée du film de 1h38 dans les salles à 1h35 en vidéo. Pour le reste, le rendu visuel est d’une belle précision, avec un piqué et un niveau de détail assez époustouflants ; les couleurs sont éclatantes et naturelles, préservant pleinement l’esprit de nostalgie des 80’s développé par le film. Les contrastes et niveaux de noirs sont également assez solides. Un sans-faute donc. Côté son, à la fois la VF et la VO disposent de pistes audio en DTS-HD Master Audio 5.1, les deux versions rivalisant d’effets d’ambiance, en particulier durant les impressionnantes scènes de flippe, qui bénéficient également du renfort appuyé du caisson de basse, qui contribue à renforcer leur impact. Du beau travail ! En guise de supplément, on ne trouvera que la traditionnelle bande-annonce.