The Blob – Danger planétaire
États-Unis : 1958
Titre original : The blob
Réalisation : Irvin S. Yeaworth Jr.
Scénario : Irving H. Millgate
Acteurs : Steve McQueen, Aneta Corsaut, Earl Rowe
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h26
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 13 avril 1977
Date de sortie DVD/BR : 23 octobre 2018
Une météorite s’écrase à quelques kilomètres de la ville de Downingtown. Curieux de voir à quoi elle ressemble, Steve Andrews et Jane Martin accourent. S’ils trouvent un cratère encore fumant, ils se rendent vite à l’évidence que le rocher venu de l’espace contenait un monstre, une entité visqueuse et affamée dont la croissance rapide constitue bientôt une menace pour tous les habitants de la région…
Le film
[4/5]
A l’image de ses héros adolescents, incarnés à l’écran par Steve McQueen (28 ans) et Aneta Corsaut (25 ans), The Blob – Danger planétaire est un film qui se cherche : à mi-chemin entre la comédie potache et le film de science-fiction, le ton du film oscille volontiers, sans jamais se fixer réellement. Un film en pleine crise d’adolescence en quelque sorte ! Avec ses gamins jouant les caïds, faisant des courses de voitures et défiant l’autorité pour épater les filles, le film ne renie pas son héritage : les références à La fureur de vivre, tourné trois auparavant, sont clairement affichées, même si bien sûr, l’idée de Irvin S. Yeaworth Jr. n’est sûrement pas de pointer du doigt le mal-être de la jeunesse mais plutôt tout simplement de la divertir au Drive in du coin, en présentant au cœur du film des jeunes cool entourés d’adultes tous aussi abrutis les uns que les autres. C’est également ce que suggère la musique du générique de début du film, qui est très loin d’être anxiogène mais plutôt jazzy swing mmmh bop, et même franchement choubidou bidou bop.
D’un autre côté, The Blob – Danger planétaire est également très représentatif de toute la simplicité naïve des intrigues de science-fiction des années 50, qui ne s’embarrassaient pas tellement d’histoires ni de symboles trop complexes pour faire comprendre au public que leurs envahisseurs mortels venus de l’espace étaient en fait les vilains cocos en provenance de Russie. C’est d’autant plus flagrant ici que le « monstre » de l’espace, le « Blob », est une masse grandissante, assimilant tout sur son passage… Et de couleur rouge. Ce péril rouge est d’ailleurs si dangereux et inquiétant que même la solution généralement utilisée à la fin de tous les films de SF de l’époque semble défaillante. Dans de nombreux films du genre des années 50/60, on avait recours à cette bonne vieille fée électricité afin de se débarrasser de l’envahisseur. Mais le Blob quant à lui ne finira pas électrocuté, ni grillé par les lignes à haute tension : il faudra aller le congeler pour ne plus entendre parler de lui. Une pirouette amusante pour un film nous réservant, comme tous les films à effets spéciaux de l’époque, des moments de pure poésie visuelle.
Au fil des années, The Blob – Danger planétaire est finalement devenu un « petit » classique de la science-fiction des années 50, dont la principale originalité tient non seulement au côté incongru de sa créature gélatineuse mais aussi au mélange des genres dont il fait preuve. Bien sûr, on n’est pas en présence d’un chef d’œuvre du genre, mais d’un excellent divertissement en mode kitsch, et on avouera également qu’il s’agit d’un film qu’on n’oublie pas – ce qui est déjà beaucoup.
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est donc ESC Éditions qui a aujourd’hui la bonne idée d’éditer The Blob – Danger planétaire dans une belle « édition spéciale » Combo Blu-ray + DVD + Livret. Et côté image Haute Définition, on admettra que c’est du tout bon : la préservation maniaque du grain argentique ne gâchera en rien une définition exemplaire, riche d’un niveau de détail souvent surprenant. Les kitschissimes effets spéciaux et autres éléments de décor apparaissent dans leur plus incongrue netteté, les couleurs sont soignées, bref, c’est du tout bon. Côté son, la version originale et la version française sont encodées en DTS-HD Master Audio 2.0 (toutes deux en mono d’origine) et se révèlent claires et précises, malgré peut-être un côté un poil plus « sourd » en VF – il est à noter qu’il s’agit du savoureux doublage français d’origine.
Dans la section suppléments, outre le livret de 16 pages écrit par Marc Toullec (qui décidément, les écrit à la chaîne pour ESC Éditions), nous aurons droit à une présentation du film par Gilles Diment, qui remet le film dans son contexte de tournage et de distribution, évoque en quelques mots les carrières de Steve McQueen et Irvin S. Yeaworth Jr et distille quelques informations intéressantes sur le film. Une jolie édition pour fêter dignement les 60 ans du film !