Spider-Man : Homecoming
États-Unis : 2017
Réalisateur : Jon Watts
Scénario : Jonathan Goldstein, John Francis Daley, Jon Watts, Christopher Ford, Chris McKenna, Erik Sommers
Acteurs : Tom Holland, Michael Keaton, Robert Downey Jr.
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 2h13
Genre : Action, Fantastique
Date de sortie cinéma : 12 juillet 2017
Date de sortie DVD/BR : 20 novembre 2017
Après ses spectaculaires débuts dans Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man, le super-héros lanceur de toile. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’oeil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui…
Le film
[3,5/5]
« Batman, Spider-Man et Superman, les vieux messieurs de l’univers des comics, ont connu tellement d’incarnations filmiques, que tout portait à croire qu’un énième redémarrage n’allait y apporter strictement rien. Erreur d’appréciation presque fatale, puisque la troisième version des aventures du super-héros aux pouvoirs arachnéens, après celles incarnées avec plus ou moins de succès par Tobey Maguire et Andrew Garfield, s’avère être une excellente surprise. L’astuce majeure de Spider-Man : Homecoming consiste à ne pas en faire un film de super-héros de plus, et forcément de trop, tant ce croisement du film fantastique et du film d’action inonde depuis des années les écrans des multiplexes à travers la planète. Vous aurez ainsi droit à une poignée de séquences d’affrontements aussi manichéens que tonitruants, mais le cœur qui fait battre avec un surplus de fraîcheur le film de Jon Watts se situe indubitablement ailleurs. C’est qu’il s’agit en fait d’une comédie sur l’âge difficile de l’adolescence, avec dans le rôle du futur adulte mal dans sa peau un héros au chômage technique, faute d’être apprécié à ce qu’il considère comme sa juste valeur. De cette confrontation enjouée entre les codes désormais fermement établis du film de super-héros et leur relecture irrévérencieuse par le biais d’un rite de passage, certes douloureux depuis le point de vue subjectif du jeune Peter Parker, mais pas dépourvu d’éléments cocasses pour le spectateur, naît un divertissement de haut vol, comme on peut seulement rêver en voir plusieurs pendant la saison estivale des blockbusters hollywoodiens !
On retrouve dans Spider-Man : Homecoming une qualité rare, qui était pendant une période assez longue, en gros à quelques années près la première décennie du siècle, la chasse gardée quasiment exclusive des productions Pixar. En plus de leur savoir-faire technique, ces dernières avaient le don – hélas perdu depuis au fil des suites au mode opératoire répétitif – d’incorporer dans leurs intrigues un nombre conséquent de références à l’état d’esprit actuel des civilisations occidentales, leur permettant de préserver une incroyable fraîcheur de ton de Toy Story jusqu’à Wall-E. Malgré un scénario aux multiples auteurs, les sixièmes aventures de Spider-Man en quinze ans adoptent d’une seule voix une ligne de conduite similaire, en ce qu’elles déplacent la source de l’étonnement dû à l’existence des personnages extraordinaires vers un mode de lecture, où les super-héros sont presque perçus tels des hommes comme les autres. Cette banalisation généralisée de la cause des Avengers et apparentés va de pair avec justement la difficulté de se faire un nom au sein du spectre de la perception publique, qui considère ces sauveurs caricaturaux de l’humanité comme des vedettes populaires interchangeables à volonté. Le récit répond à cette perte irrémédiable de l’admiration sans partage avec quelques piques savoureuses, véhiculées autant par l’attitude vexée car frustrée de Spider-Man version gamin que par les apparitions épisodiques de Captain America, réduit à un emploi bêtement pédagogique et sans doute jamais plus hilarant que lors de l’indispensable mini-séquence à la fin du générique. (…)
Comment faire brillamment du neuf avec de l’ancien ? Jon Watts, qui n’en est qu’à son troisième film, nous le montre sans jamais forcer le trait avec Spider-Man : Homecoming. La bande ultra-populaire des Avengers y fait certes son apparition et nous sommes bien sûr ravis d’y croiser à nouveau l’éblouissante Marisa Tomei, mais ce qui distingue réellement ce film-ci des dizaines d’épopées précédentes, c’est sa capacité à ramener ces acrobaties survitaminées au naturel accessible du processus de devenir adulte, avec tout ce que cela implique de revers humiliants, auxquels même un super-héros ne saura échapper. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Tobias Dunschen. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[5/5]
Côté Blu-ray, Spider-Man : Homecoming, c’est du lourd. Si le public aurait tendance à l’oublier, ou à l’enfouir dans un coin de sa mémoire, Sony n’oublie jamais qu’il est l’inventeur du format Blu-ray. Et par conséquent, l’éditeur se fait un point d’honneur à nous fournir en vidéo le meilleur rendu HD possible. La galette haute définition du film de Jon Watts éditée par Sony Pictures en remet un nouveau coup dans l’excellence technique et fera vraiment figure de galette de démonstration. L’image est d’une précision et d’une limpidité à toute épreuve, les couleurs en envoient plein les mirettes, et les contrastes sont d’une solidité à toute épreuve. Côté son, VO et VF sont mixées en DTS-HD Master Audio 5.1, et font clairement honneur à l’ampleur du film. Les scènes d’action en particulier, tout particulièrement impressionnantes, s’avèrent d’un dynamisme et d’une force acoustique tout simplement bluffantes, renforcées par des basses littéralement tonitruantes et des effets multi-canaux épatants de finesse et de précision.
La section suppléments n’est pas en reste, et contient, outre un module intéressant et très informatif en PiP (Picture in Picture) revenant sur les liens et clins d’yeux liant le film et les comic-books de Spider-Man, une série d’un peu plus de quinze minutes de scènes coupées et/ou étendues souvent assez intéressantes. Mais ce n’est pas tout puisque l’interactivité de Spider-Man : Homecoming semble placée sous le signe de l’intégration de Spidey au cœur du MCU ou univers cinématographique de Marvel, avec deux featurettes globalement consacrées à cet état de fait, et à ce que cela change par rapport aux films précédents. On poursuivra ensuite avec quelques featurettes qui feront office de making of, et plus spécifiquement consacrées au personnage du Vautour, aux cascades du film et au réalisateur Jon Watts. On sera également agréablement surpris par la découverte de l’intégralité des messages de Captain America destinés à la jeunesse américaine (très drôle), et on terminera par l’habituel bêtisier, accompagné par les très classiques bandes-annonces et galeries photos.
Il est cependant à noter que les magasins Fnac proposeront, en plus du film dans une édition Steelbook avec magnet détachable, un Blu-ray supplémentaire contenant un supplément inédit : une featurette consacrée aux « méchants » de Spider-Man, au cœur de laquelle on aura le plaisir de retrouver le scénariste / réalisateur Kevin Smith, passionné de comics.
Destiné à un public enfantin, humour loin d’être drôle. Casting et personnages bâclés. Disney a tué Sony et c’est bien triste.