Sonic – Le film
États-Unis, Japon, Canada : 2020
Titre original : Sonic the hedehog
Réalisation : Jeff Fowler
Scénario : Patrick Casey, Josh Miller
Acteurs : James Marsden, Jim Carrey, Ben Schwartz
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h39
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 12 février 2020
Date de sortie DVD/BR : 24 juin 2020
L’histoire du hérisson bleu le plus rapide du monde qui arrive sur Terre, sa nouvelle maison. Sonic et son nouveau meilleur ami Tom font équipe pour sauver la planète du diabolique Dr. Robotnik, bien déterminé à régner sur le monde entier…
Le film
[3,5/5]
Si Nintendo et le personnage du plombier Mario semblent aujourd’hui avoir remporté la bataille en termes de marché et de notoriété, si Sonic et Mario s’affichent même de nos jours ensemble, main dans la main, au sein des mêmes jeux vidéo (Mario & Sonic aux jeux olympiques de Tokyo 2020 étant le dernier exemple en date), cela n’a pas toujours été le cas. Ces deux personnages emblématiques, l’un de Nintendo, l’autre de Sega, étaient autrefois rivaux sur le marché, et les plus âgés parmi nos lecteurs ayant assisté à la guerre entre la Sega MegaDrive et la Super Nintendo dans les années 90 en furent les témoins privilégiés.
Il est un domaine en revanche dans lequel Sonic a résolument battu le petit plombier italien : c’est le cinéma. Si Mario avait connu les joies du grand écran dans Super Mario Bros. (Rocky Morton & Annabel Jankel, 1993), le film a malheureusement connu un bide assez monumental au box-office, et s’avère aujourd’hui retombé dans l’oubli. En revanche, on admettra sans fausse honte que Sonic – Le film est un vrai petit bonbon de film. Pas un « grand » film, certes – il n’est d’ailleurs même pas particulièrement créatif ou bien écrit, mais il reste un petit plaisir simple et attachant. Un casting solide, des effets visuels époustouflants et bien sûr un petit hérisson qui court comme un dératé : voilà qui suffit à notre bonheur, emportant le film finalement bien au-dessus de tout ce qu’on pouvait en attendre, dans le sens où on n’en attendait rien du tout.
Au final, Sonic – Le film parvient donc à mélanger une intrigue certes simple et suffisamment de références à l’univers vidéo-ludique pour finalement accoucher d’un divertissement très sympathique. L’histoire est cousue de fil blanc, mais elle fonctionne justement en partie parce qu’elle va à l’essentiel, disséminant les références entre deux gags ou deux scènes d’action plutôt que de chercher à recréer un univers qui ne fonctionnerait de toute façon sans doute pas au cinéma. Les interactions entre Sonic et le personnage de James Marsden fonctionnent parce que le film prend soin de le faire « exister » à l’écran durant le premier quart d’heure. Ainsi, Marsden n’est jamais utilisé ici comme un simple faire-valoir pour le hérisson bleu, contrairement, par exemple, au personnage Neil Patrick Harris dans Les schtroumpfs (Raja Gosnell, 2011). L’humour fonctionne donc plutôt bien, et la composition inspirée de Jim Carrey dans la peau du méchant Dr. Robotnik permettra aux fans de l’acteur de s’offrir un ou deux francs éclats de rire, notamment durant son impayable scène de danse.
De la même façon, les effets spéciaux sont excellents, mais Sonic – Le film n’en est jamais pour autant dans la démonstration technique : ils servent le film, sans pour autant submerger la rétine du spectateur. Le film de Jeff Fowler s’impose donc comme un spectacle familial assez enthousiasmant, dans le sens où il ne ressemble jamais ni à un dessin animé, ni à un jeu vidéo. Juste à un bon petit film du samedi soir !
Le Blu-ray
[4/5]
C’est Paramount Pictures qui permet donc aujourd’hui aux retardataires et aux contrariés du Covid-19 (le film a tout de même réuni 2,1 millions de spectateurs en France avant la fermeture des cinémas) de voir et revoir Sonic – Le film sur support Blu-ray, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éditeur a vraiment soigné sa copie. L’image est sublime, la définition est d’une précision à couper le souffle, nous offrant un piqué réellement impressionnant, mettant en valeur la formidable photo du film. Les couleurs et surtout les noirs ne dépareillent pas, et contribuent à proposer une immersion totale dans les aventures du hérisson de chez Sega. Côté son, et comme d’habitude avec l’éditeur, la VF proposée en Dolby Digital 5.1 a beau être de très bonne qualité, elle ne tient pas la comparaison avec l’ampleur et le dynamisme échevelé de la VO encodée en Dolby Atmos, qui s’avère plus riche, plus fine et plus enveloppante que sa petite sœur française. Les effets multicanaux liés à la vitesse de Sonic nous offriront ainsi d’innombrables moments de folie, au dynamisme acoustique absolument incroyable…
Du côté des suppléments, on commencera avec un commentaire audio du réalisateur Jeff Fowler, accompagné de Ben Schwartz qui assure le doublage de Sonic dans la VO. Ils reviendront sur quelques détails de l’histoire ou sur les références au jeu vidéo que vous auriez loupées. Le ton est cordial, et les anecdotes s’enchainent, évoquant les acteurs, les décors, les effets spéciaux et bien sûr le travail de Ben Schwartz afin de « trouver » la voix de Sonic. On continuera ensuite avec une petite sélection de scènes coupées introduites par le réalisateur (13 minutes), un bêtisier (2 minutes) et les quelques featurettes d’usage, consacrées par exemple au travail d’adaptation d’un jeu vidéo auquel toute l’équipe semble très attachée (« For the Love of Sonic », 4 minutes), aux personnages de Sonic (« Aux origines de l’éclair bleu », 6 minutes) et du Dr. Robotnik (« Construire Robotnik avec Jim Carrey », 4 minutes). On trouvera également un sujet consacré aux facéties de Ben Schwartz sur le plateau (« Sonic sur le plateau », 3 minutes). On terminera avec un petit compte-rendu par Sonic de ses voyages à travers le monde (« Autour du monde en 80 secondes », 2 minutes) et le clip « Speed Me Up » de Sueco the Child, Wiz Khalifa, Ty Dolla Sign et Lil Yachty (4 minutes).