Song to Song
États-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Terrence Malick
Scénario : Terrence Malick
Acteurs : Ryan Gosling, Rooney Mara, Michael Fassbender
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 2h09
Genre : Drame, Romance
Date de sortie cinéma : 12 juillet 2017
Date de sortie DVD/BR : 1 décembre 2017
Une histoire d’amour moderne, sur la scène musicale d’Austin au Texas, deux couples – d’un côté Faye et le chanteur BV, et de l’autre un magnat de l’industrie musicale et une serveuse – voient leurs destins et leurs amours se mêler, alors que chacun cherche le succès dans cet univers rock’n’roll fait de séduction et de trahison…
Le film
[5/5]
Sensible, grandiose, bouleversant, Song to Song fait partie de ces films qui ont tendance, lorsqu’ils se terminent, à provoquer chez le spectateur un sentiment de vide quasi-cosmique, l’impression diffuse et durable d’avoir vu une œuvre à la fois monumentale et presque trop « grande » pour lui – comme si même le fait d’en parler -et encore plus d’en rédiger une critique- était vain, désespérément vain dans le sens où le film par lui-même exprime déjà tout, et d’une façon autrement plus limpide que nous ne pourrions jamais l’approcher avec des mots. Comme tous les films de Terrence Malick ou presque, Song to Song se « vit » beaucoup plus qu’il ne s’analyse ou ne se raconte. C’est rare dans une vie de cinéphile, quand un film parvient à lui-seul à imposer le silence, surtout de la part de cinéphiles aussi bavards que nous autres sur critique-film, qui aimons tout particulièrement, comme tous les critiques, parler pour ne rien dire au final de plus que quelques évidences.
Notre rédacteur en chef Pascal Le Duff, qui est très fort dans son genre (ce n’est pas notre rédac’ chef pour rien!), est quant à lui parvenu à mettre des mots sur son ressenti à la fin de Song to Song, ce dont l’auteur de ces lignes, qui vient tout juste de découvrir en Blu-ray le dernier monument de Malick, serait bien incapable pour le moment, lessivé, tourneboulé par une expérience flirtant une nouvelle fois avec le sublime. On vous retranscrit donc telles quelles les paroles de Pascal Le Duff, qui de toute façon semble avoir tout dit :
« De chanson en chanson, deux hommes et deux femmes s’aiment ou se sont aimés dans les coulisses de la scène musicale pop rock d’Austin, au Texas : le chanteur BV (Ryan Gosling) et sa compagne, la musicienne Faye (Rooney Mara), le grand producteur Cook (Michael Fassbender) et Rhonda (Natalie Portman), enseignante devenue serveuse dont il est épris. Résumer les longs-métrages récents de Terrence Malick est un art difficile qui ne rend pas justice à ses tentatives audacieuses de bouleverser les carcans de la narration traditionnelle. Depuis À la merveille, l’essence de ses films est le souvenir du sentiment amoureux évanoui mais néanmoins toujours prégnant qui remonte à la surface. La temporalité est complexe, la chronologie des relations et des scènes étant constamment sujette à interrogations. Le ressenti est plus impressionniste que factuel, la psychologie de ces personnages passant à l’image par un montage gracieux. Song to Song est la preuve qu’un cinéma profondément intellectuel peut être bouleversant à condition d’accepter de s’y perdre. Une œuvre poétique et sensuelle, marquée par une effervescence des cœurs jumelée à des scènes de concerts bouillonnantes. »
Le Blu-ray
[5/5]
Un an et demi environ après le choc que fut la découverte de la galette Haute Définition de Knight of cups, le Blu-ray de Song to Song en remet une louche dans l’excellence technique, le rendu du film et de la photo d’Emmanuel Lubezki s’avérant une sacrée claque visuelle, une merveille de tous les instants. Le film bénéficie en effet sur support bleuté d’une précision et d’une densité proprement sidérante : le niveau de détail est ahurissant sur les plans rapprochés, même quand la galette éditée par Metropolitan Vidéo est projetée sur un écran de très grande taille. L’étalonnage des couleurs est sensationnel, le piqué est d’une précision inédite, même sur les passages les plus sombres. Bref, l’image est digne de tous les superlatifs… De même que le son, proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 à la fois en VF et en VO, qui s’avère tout bonnement exceptionnel, d’un dynamisme échevelé, en particulier durant les scènes musicales, qui proposent une spatialisation des effets sonores vraiment spectaculaire. Les effets « surround » sont nombreux et créent une enveloppe sonore absolument extraordinaire, participant pleinement à l’immersion du spectateur dans le film, et lui permettant, mine de rien, de supporter sans trop les sentir les deux heures et des brouettes de dialogues, de chansons et de silences poétiques qu’il s’enfile pendant le film.
Du côté des suppléments, on passera rapidement sur les bonus disponibles sur la galette (une vingtaine de minutes composées d’une compilation de moments volés sur le tournage, de courts entretiens avec Natalie Portman et Michael Fassbender et d’une featurette faisant office de making of) pour se concentrer sur le livret de 56 pages revenant sur « l’aventure du film » et rédigé par le toujours excellent Nicolas Rioult (qui avait déjà signé une belle critique du film pour nos confrères de Premiere au moment de la sortie en salles).