Skyscraper
États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisateur : Rawson Marshall Thurber
Scénario : Rawson Marshall Thurber
Acteurs : Dwayne Johnson, Neve Campbell, Chin Han
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h42
Genre : Action
Date de sortie cinéma : 11 juillet 2018
Date de sortie DVD/BR : 14 novembre 2018
Will Ford, ancien leader de l’équipe de libération d’otages du FBI, ancien vétéran de guerre, et maintenant responsable de la sécurité des gratte-ciels est affecté en Chine. Il découvre le bâtiment le plus grand et le plus sûr du monde soudainement en feu et est accusé de l’avoir déclenché. Désormais considéré comme un fugitif, Will doit trouver les coupables, rétablir sa réputation et sauver sa famille emprisonnée à l’intérieur du bâtiment… au-dessus de la ligne de feu…
Le film
[2,5/5]
« Orchestré tout en douceur par Dwayne Johnson depuis quelques années, le projet de dominer petit à petit le cinéma d’action commence à montrer de sérieux signes d’essoufflement. Tandis que l’objectif de l’omniprésence est largement accompli, avec ce deuxième film à sortir déjà depuis le début de l’année et des productions futures planifiées jusqu’à la fin de la décennie, du côté de la qualité, le constat est forcément moins réjouissant. Car deux mois seulement après le laborieux Rampage – Hors de contrôle de Brad Peyton, la vedette s’investit une fois de plus dans une resucée de recettes éprouvées, qui n’apporte hélas rien à son statut de chouchou du public, ni à ses fans, tôt ou tard blasés par un énième choix de rôle péniblement répétitif de la part de l’ancien héros du catch. Dans Skyscraper, Johnson campe le plus consensuel de ses personnages types : le père de famille sans reproche et prêt à tout – notamment à mettre sans cesse en valeur sa force physique exceptionnelle – afin de protéger les siens et, s’il le faut, l’humanité toute entière. Le cadre du cinquième film de Rawson Marshall Thurber est ultra-balisé, à tel point que la mission de sauvetage nous tient au mieux en haleine lors des rares séquences, où notre peur du vide est à peu près savamment titillée. Sinon, l’agencement des gros clichés et des cascades trop hardies pour être crédibles maintient le film dans une médiocrité de laquelle il ne s’affranchit jamais réellement.
Selon la génération à laquelle vous appartenez, vous rapprocherez ce film-ci, entièrement dépourvu d’originalité, soit de La tour infernale de John Guillermin, soit de Piège de cristal de John McTiernan. Du premier, Skyscraper a vaguement hérité le frisson du feu qui se fraie sans ménagement son chemin à travers les hautes sphères de la mégalomanie humaine, au détail près que le travail exemplaire des pompiers mis en valeur dans le film catastrophe des années 1970 est supplanté ici par la toute-puissance informatique, à la fois l’enjeu de toutes les convoitises et en mesure d’éteindre le brasier infernal en à peine quelques secondes. Du deuxième, on retrouve les grandes lignes dramatiques de la guerre des nerfs et des armes improvisées dans un immeuble désert, mais là encore sans la moindre verve scénaristique ou formelle, susceptible de conférer un minimum de personnalité à ce spectacle fâcheusement aseptisé. La mécanique de la menace qui est censée monter crescendo s’enraye en effet très vite, faute de méchant charismatique dans l’équilibre ennuyeusement manichéen de l’intrigue. Et les prouesses physiques du héros, capable de toujours s’accrocher in extremis à la bonne ligne de vie, ne font qu’ajouter à la longue à l’impression d’esbroufe bancale qui se dégage de l’ensemble du film.
Quant à Dwayne Johnson, il s’acquitte de son rôle de vétéran valeureux avec ce qui ressemble dangereusement au flegme de l’acteur las d’être cantonné invariablement au même emploi du protagoniste édifiant. Le fait qu’il est également le producteur de cette marchandise filmique formatée à outrance lui donne cependant une certaine responsabilité dans cet effet inévitable de déjà-vu, accru encore dans le cas présent par les traits de caractère très approximatifs de son personnage. Ainsi, ce brave Will Sawyer est au mieux une formidable surface d’identification pour les spectateurs les moins exigeants, grâce à son courage et son ingéniosité comme seuls repères personnels. Au pire, il constitue la caricature sans âme de ce que le héros à l’américaine était autrefois, à l’époque de Schwarzenegger et de Stallone, qui, soyons honnêtes, n’avaient néanmoins pas fait preuve de plus de discernement que leur successeur dans l’élaboration réfléchie de leurs filmographies respectives. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Tobias Dunschen. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Le Blu-ray de Skyscraper édité par Universal Pictures représente la référence, le top du top en matière de Blu-ray : le piqué est précis, avec des couleurs somptueuses, des noirs profonds et des contrastes au top niveau. La définition et l’encodage sont irréprochables, tout est littéralement impeccable, il n’y a absolument rien à redire. Côté son, le film est proposé dans un puissant mixage Dolby Atmos, qui sera décodé faute de matériel adéquat en Dolby TrueHD 7.1. La version française bénéficie quant à elle d’un mixage en Dolby Digital+ 7.1 ; les deux pistes sonores se valent donc pour une immersion absolue au cœur du film, assurant un spectacle sonore extraordinaire, d’un dynamisme littéralement époustouflant.
Dans la section suppléments, outre le traditionnel commentaire audio du réalisateur Rawson Marshall Thurber, on se penchera sur les coulisses du tournage à travers une série de featurettes de deux à quatre minutes chacune, consacrées aux différents personnages (« Forces opposées » est consacré à Neve Campbell, « Fin d’une amitié » à Pablo Schreiber, et « Enfants en action » au rôle des enfants au cœur du métrage), à Dwayne Johnson et à son rôle d’amputé (« Dwayne Johnson : incarner un héros » et « Inspiration ») ou encore à l’intrigue du film (« L’histoire de l’ananas »). On terminera ensuite avec un peu plus de vingt minutes de scènes coupées et/ou étendues, également disponibles avec un commentaire audio optionnel de Rawson Marshall Thurber. Du beau travail éditorial pour un film en mode fun.