Test Blu-ray : Sauvages

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Sauvages

Suisse, France, Belgique : 2024
Titre original : –
Réalisation : Claude Barras
Scénario : Claude Barras, Catherine Paillé
Acteurs : Babette De Coster, Martin Verset, Lætitia Dosch
Éditeur : Blaq Out
Genre : Animation
Durée : 1h30
Date de sortie cinéma : 16 octobre 2024
Date de sortie DVD/BR : 18 mars 2025

À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment, Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe baptisé Oshi vont braver tous les obstacles pour lutter contre la destruction de la forêt ancestrale, plus que jamais menacée…

Le film

[4/5]

Sauvages est le deuxième long-métrage de Claude Barras : il est sorti dans les salles un peu plus de huit ans après Ma vie de Courgette, un film d’animation que l’on n’hésitera pas à qualifier d’important, et qui avait considérablement impressionné la critique et le public en 2016. Le moins que l’on puisse affirmer dès lors, c’est que son deuxième film était très attendu, et que l’on se demandait forcément dans quelle direction allait partir le cinéaste. Et il semble bien qu’après avoir déchiré le cœur du public avec l’histoire d’Icare alias Courgette, Claude Barras ait cette fois dans l’idée de lui ouvrir les yeux, avec un récit écologique extrêmement concret, qui ne manquera pas d’éveiller les consciences des spectateurs les plus jeunes sur des sujets importants, tels que la déforestation ou la notion de transmission culturelle et historique.

Avec Sauvages, Claude Barras se penche donc sur les droits des populations autochtones et plus largement sur l’environnement, en mettant en évidence la manière dont ceux-ci peuvent se voir influencés par le monde capitaliste. Le scénario du film, co-signé avec Catherine Paillé, amène ces thématiques par le biais d’une aventure dans la forêt tropicale prenant place à Bornéo, et mettant en scène la jeune Kéria, 11 ans, son cousin Selaï, membre de la tribu Penan, et un petit bébé orang-outan appelé Oshi. D’abord hostile à son cousin, qu’elle considère comme un « primitif », Kéria finira par se lier au jeune garçon ainsi qu’aux membres plus âgés de sa famille élargie, qui l’intègrent à leur mode de vie et à leur histoire. Ainsi, malgré sa résistance initiale, qui prenait ses racines dans l’ignorance de l’héritage de sa défunte mère, la jeune fille commencera à ouvrir l’esprit au monde naturel et à sa culture.

L’intrigue de Sauvages est simple, mais elle a le mérite de faire clairement passer son message. Dès le début du film, qui nous propose la citation selon laquelle « Le monde ne nous appartient pas. Nous l’empruntons à nos enfants », Claude Barras incite le spectateur à réfléchir à ce que le monde fait subir à nos merveilles naturelles. Bien qu’il y ait quelques problèmes au niveau de l’histoire et de son dénouement, peut-être un peu trop naïf, qui empêchent le film d’atteindre l’émotion ressentie devant Ma vie de courgette, il y a dans cette histoire suffisamment de passion et de colère pour atteindre le but recherché, et nous proposer un rappel évident du chemin qu’il nous reste à parcourir afin de protéger l’environnement dans le but de préserver la Terre que nous léguons aux générations futures.

Et au-delà du message écolo pétri de bon sens, on ne peut évoquer Sauvages sans revenir sur la beauté du film. Même si elle se fait de plus en plus rare dans le cinéma contemporain, l’animation en stop-motion – et en claymation – est un Art qui possède un charme indéniable. Les décors aux couleurs vives accentuent la beauté de la nature, les animaux sont meugnons tout plein, et les personnages humains sont particulièrement expressifs grâce à leurs grandes têtes. Le sound design a également été très soigné, les mouvements de la flore locale mélangés aux sons de la faune créant une sensation de danger presque tangible au cœur de la forêt tropicale, tandis que les sons des lieux où vivent les humains donnent de la vie et du caractère à ces derniers.

Le Blu-ray

[4/5]

C’est sous la bannière de Blaq Out que Sauvages débarque aujourd’hui en Blu-ray, après une exploitation au cinéma n’ayant attiré qu’un peu plus de 104.000 français dans les salles – un coup dur pour le nouveau film de Claude Barras, surtout si on compare ces chiffres aux 826.000 entrées réalisées par Ma vie de courgette en 2016. On espère que la nomination du film pour le César 2025 du meilleur film d’animation attirera l’attention du public pour sa sortie en vidéo. Côté image, c’est sans surprise que l’on constate que les équipes techniques de chez Blaq Out nous livrent à nouveau un travail d’encodage solide et irréprochable, rendant clairement et définitivement hommage à l’animation du film, absolument sublime. Piqué, contrastes et couleurs sont littéralement au taquet, bref, c’est du grand Art. Côté son, le film s’offre un mixage en DTS-HD Master Audio 5.1 et niveau rendu acoustique, bien sûr, la piste audio propose une immersion très efficace, avec des effets multicanaux constants, finement spatialisés, et proposant plus que jamais un vrai rendu cinéma à la maison. On notera par ailleurs qu’un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 est également disponible, et s’avérera sans doute plus cohérent si vous visionnez Sauvages sur un simple téléviseur.

Dans la section suppléments, on trouvera un intéressant making of (22 minutes), extrêmement didactique, qui présentera les différentes étapes du projet par le biais d’une voix off expliquant tout de façon très claire, de façon à ce que les enfants puissent suivre et s’intéresser à l’envers du décor. On y apprendra notamment que le processus d’animation en stop-motion nécessite énormément de temps, les équipes de Sauvages n’étant en mesure de livrer qu’environ deux minutes de film par semaine.

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