S.O.S Fantômes
États-Unis, Australie : 2016
Titre original : Ghostbusters
Réalisateur : Paul Feig
Scénario : Katie Dippold, Paul Feig
Acteurs : Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 2h13
Genre : Comédie, Fantastique
Date de sortie cinéma : 10 août 2016
Date de sortie DVD/BR : 10 décembre 2016
Erin Gilbert et Abby Yates sont deux écrivains en devenir, qui écrivent un livre expliquant que les fantômes existent. Quelques années plus tard, Erin décroche un prestigieux poste d’enseignante à l’université Columbia. Mais quand son livre refait surface, elle devient la risée de l’académie. Elle recontacte alors Abby et tente de prendre sa revanche lorsque des fantômes attaquent Manhattan…
Le film
[3,5/5]
Avec un peu moins de 410.000 entrées en France, le S.O.S Fantômes cuvée 2016 finit sa course très loin derrière les scores réalisés par les deux premiers films dans l’hexagone, qui avaient tous deux réunis plus de deux millions de spectateurs hilares en 1985 puis en 1989. Cependant, et malgré les rumeurs de catastrophe industrielle ayant très vite commencé à fuiter cet été, le film de Paul Feig aura finalement généré plus de 220 millions de dollars de recettes au box-office mondial, ce qui, si l’on considère le bashing acharné dont il a été victime dès les premières annonces du casting il y a deux ans, constitue un score tout à fait honorable pour un film qui, finalement, ne l’est pas moins.
Il est certes difficile, quand on aborde le remake d’un classique du cinéma populaire tel que S.O.S fantômes, de faire abstraction de son attachement au film original. Les haines se sont ainsi littéralement déchainées courant 2016 sur les réseaux sociaux et sites Internet, se concentrant tantôt sur le casting du film (Melissa McCarthy), tantôt sur les propos maladroits de l’équipe du film pendant la promo, tantôt sur l’orientation « féminine » que semblait prendre le film – même si elle a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois, cette approche selon laquelle ce S.O.S fantômes serait le premier d’une longue vague de films misandres est de loin la plus grotesque d’entre toutes. Les « gender studies » mettent en avant depuis plus de 40 ans la dimension sexuée des toutes productions filmiques (et les rapports de domination qui s’y construisent) ; de plus, il est absurde et condescendant de penser que le spectateur lambda est incapable de faire la part des choses – il semble que tout un chacun puisse apprécier un film sans être la « cible » visée par ce dernier. Dès leur plus jeune âge, les spectateurs se rendent compte que cinéma et réalité sont deux choses bien différentes (dans le cas contraire, chaque visite au zoo se terminerait dans le sang – « Oh, Simba, viens me faire un calin », « GrrrROaaar »), et les films de divertissement, qu’ils soient conçus pour s’adresser à des communautés, des sexes ou des âges différents, ne sont normalement jamais perçus comme le reflet d’une quelconque réalité sociale. Point de « danger » de clivage social donc, merci, au revoir.
Et on admettra volontiers que cette nouvelle mouture d’S.O.S fantômes constitue un excellent divertissement familial. Découvert en « director’s cut » sur le Blu-ray, le film affiche tout de même 133 minutes au compteur, mais il est quasi-impossible de s’ennuyer devant le spectacle attachant de ces aventures mi-reboot, mi-suite comportant de nombreux et réjouissants clins d’yeux au film original (on y trouvera des passages éclair de Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Annie Potts, Sigourney Weaver et même de Bouffe-tout et du bibendum Marshmallow – ne manque à l’appel que Rick Moranis, qu’on aurait pourtant aimé revoir). Les effets spéciaux sont soignés et plutôt épatants, et côté zygomatiques, le film fonctionne également plutôt bien : le personnage de « bimbo » incarné par Chris Hemsworth nous réservera quelques francs éclats de rire, et même Melissa McCarthy fait preuve d’une sobriété qu’on lui connaissait finalement assez peu, laissant la plupart des bonnes vannes à ses camarades de jeu Kristen Wiig et Kate McKinnon, qui s’impose comme une actrice comique à suivre.
Le Blu-ray
[5/5]
C’est naturellement sous les couleurs de Sony Pictures Home Entertainment que nous arrive ce mois-ci le Blu-ray de ce nouveau S.O.S fantômes, et autant dire que l’éditeur nous livre une galette irréprochable : la photo du film, essentiellement nocturne dans son dernier tiers, se trouve littéralement sublimée par un encodage Haute Définition sans faille : le piqué ne souffre jamais de la basse lumière, les couleurs sont pêchues et éclatantes (les contrastes paraissent même un poil « trop » boostés), bref, c’est vraiment superbe durant tout le film. Côté son, c’est également un festival de dynamisme : les effets multi-directionnels vous feront à coup trépigner de plaisir dans vos fauteuils, et le tout est renforcé par un caisson de basses puissant ; les deux mixages sont proposés en DTS-HD Master Audio 5.1, qui passent tous deux des ambiances de ville finement spatialisées à des effets littéralement tonitruants quand les fantômes débarquent dans New York.
On notera par ailleurs que le Blu-ray du film a une particularité étonnante, qui est de proposer à de très nombreuses reprises des « jaillissements » hors du cadre du Scope, et ce même sur le Blu-ray 2D. C’est déstabilisant au visionnage, mais on s’y habitue vite et on finit par trouver cela amusant, d’autant qu’il n’y a pas que les rayons du pack protons ou du slime qui sortent du Scope, mais aussi carrément les têtes des personnages à certains moments : unique et assez surprenant !
Du côté des suppléments, Sony Pictures Home Entertainment ne se moque pas du consommateur et fait vraiment fort comparé à certaines fâcheuses habitudes que peuvent prendre les majors. Comme d’habitude avec l’éditeur, tous les suppléments sont sous-titrés en français, et l’interactivité s’avère carrément fournie : outre la présence de deux commentaires audio assurés par Paul Feig et Katie Dippold d’un côté, et par Paul Feig et Brent White (montage), Jessie Henderson (prod.), Jeff Sage (déco.), Pete Travers (FX), Mark Hawker (FX) de l’autre, on entrera dans le vif du sujet avec une dizaine de minutes de scènes coupées, sympathiques mais globalement dispensables. En revanche, le module intitulé « Des blagues en abondance », reprenant le principe du « line-o-rama » dont on commence à avoir l’habitude sur les Blu-ray de comédies US, s’avère quant à lui assez indispensable, puisqu’il nous donne à découvrir plus d’une demi-heure d’improvisations non conservées au montage final, certaines étant très réussies. Pour terminer, l’éditeur nous propose un très amusant bêtisier, ainsi que « l’instant bouffe-tout », qui vous apprendra à concevoir du slime vous-même à la maison : les enfants vont adorer.