Rose bonbon
États-Unis : 1986
Titre original : Pretty in pink
Réalisation : Howard Deutch
Scénario : John Hughes
Acteurs : Molly Ringwald, Andrew McCarthy, Harry Dean Stanton
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h37
Genre : Comédie romantique
Date de sortie cinéma : 4 juin 1986
Date de sortie DVD : 1 septembre 2020
Andie est plutôt jolie et une bonne élève au lycée mais elle est pauvre. Tombée amoureuse d’un riche étudiant, pourra-t-elle aller au delà des barrières sociales posées par ses parents et surtout par ses amis qui rejettent cette liaison ?
Le film
[3,5/5]
Non, Rose bonbon n’est pas un film de John Hughes. Pourtant, 35 ans après sa sortie dans les salles obscures, l’impression est tenace. Dans l’inconscient collectif, le nom du scénariste / producteur du film, par ailleurs réalisateur des excellents Breakfast club et La folle journée de Ferris Bueller, semble avoir complètement « vampirisé » le nom d’Howard Deutch au générique de Rose bonbon.
C’est triste pour Howard Deutch, qui sera, au choix, tantôt considéré comme « le mari de Lea Thompson », soit comme « le mec qui a réalisé deux films pour John Hughes », puisque non content d’avoir mis en scène Rose bonbon en 1986, il recommencerait l’année suivante avec La vie à l’envers, également écrit et produit par le parrain du Teen Movie US des années 80.
Plus que lui avoir mis le pied à l’étrier, Hughes a ainsi complètement éclipsé Howard Deutch, il l’a viré de l’équation, pschitt, merci au revoir. Il faut dire aussi que Rose bonbon, c’est du John Hughes pur jus, reprenant LA grande thématique de son œuvre adolescente : l’idée du « masque social » que revêt chaque lycéen dans ses relations avec les autres, cachant sa personnalité réelle derrière une façade archétypale censée le protéger.
Rose bonbon reprend donc grosso modo la même idée, dans le sens où le personnage de Molly Ringwald cache ici également un lourd secret : celui d’être issue d’une famille modeste. Car la lutte des classes sévissait aussi dans les High Schools des années 80, et la finesse du traitement de cette thématique s’avère vraiment typique de la plume de John Hughes, qui nous livre ici – avec l’aide d’Howard Deutch, donc – une espèce de variation sur le thème de l’amour impossible, d’un Roméo et Juliette en mode teen movie dans lequel deux tourtereaux venus de deux mondes financièrement opposés vont se rapprocher, envers et contre tous.
Bien sûr, le trait est volontairement un peu grossi du côté de l’opposition entre la gentille Molly Ringwald et les petites bourges qu’elle côtoie au sein de son « école de riches ». Aussi bien narrativement que formellement, le clivage est un peu trop appuyé et très daté 80’s, avec d’un côté les gosses de riches, bimbos blondes impeccables et propres sur elles, et de l’autre les pauvres, habillés en simili-punk à la Madonna période 83-86 Holiday / Like a virgin.
Pour autant, l’histoire d’amour et les sentiments naissants entre Molly Ringwald et Andrew McCarthy sont traités avec une remarquable délicatesse, et les seconds rôles donnent à l’ensemble une réelle cohérence : on pense bien sûr à Harry Dean Stanton et Annie Potts, tous deux extraordinaires, ou encore aux jeunes talents James Spader ou Jon Cryer (futur Alan de Mon oncle Charlie). Au final, Rose bonbon s’avère donc un joli film, attachant et romantique, même s’il pourra paraitre, par certains aspects, d’une naïveté déconcertante.
Le Blu-ray
[4/5]
Mieux vaut tard que jamais : Paramount Pictures vient donc d’avoir l’excellente idée de le sortir sur support Haute-Définition. Et dès les premiers plans, on constatera que le boulot de restauration a été fait avec soin : le bond qualitatif par rapport à l’édition DVD de 2002 est vraiment saisissant. Le grain d’origine est bien là, le piqué est d’une belle précision, et les couleurs – et dieu sait s’il y en a dans Rose bonbon – sont naturelles et rendent hommage à la photo du film. Bref, on est en présence d’un très beau Blu-ray, même si on constate un léger bruit vidéo durant les scènes en basse lumière. Côté son, c’est la classe également : le film est proposé en VO dans un étonnant mixage DTS-HD Master Audio 5.1 dynamique et faisant la part belle à la bande originale du film, très ancrée années 80. La version française est quant à elle proposée dans un mixage Dolby Digital 2.0 mono d’origine, qui plaira sans doute aux nostalgiques ayant découvert le film pendant leur adolescence.
Du côté des suppléments, on trouvera un making of rétrospectif (8 minutes) court mais sympathique : le réalisateur Howard Deutch y évoquera le succès et l’héritage du film, reviendra sur son travail avec John Hughes, ainsi que sur le casting et quelques moments-clés. On trouvera également un sujet consacré à la fin originale (12 minutes), qui sera également largement discutée par les acteurs et l’équipe du film, de même que la réaction qu’elle provoquait chez le public. Les curieux pourront se régaler de la piste musicale isolée, qui fait la part belle à la bande originale de Michael Gore ainsi qu’aux morceaux de pop de l’époque qui rythment le film – on notera cela dit que ce supplément n’est pas indiqué sur la jaquette, et ne figure pas non plus dans la section bonus : on y accède via le choix des langues. On terminera enfin avec la traditionnelle bande-annonce.