Robin des bois
États-Unis : 2018
Titre original : Robin Hood
Réalisation : Otto Bathurst
Scénario : Ben Chandler, David James Kelly
Acteurs : Taron Egerton, Jamie Foxx, Ben Mendelsohn
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h57
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 28 novembre 2018
Date de sortie DVD/BR : 28 mars 2019
Robin de Loxley rentre des croisades avec Petit Jean, son ami maure. Ils découvrent une Angleterre sous la coupe du redoutable shérif de Nottingham. Poussé par Petit Jean, il décide de prendre les choses en main. Robin, qui s’entraîne dur pour perfectionner son talent d’archer, a décidé de voler l’argent dérobé par le shérif. Il prend alors la tête d’une bande de hors-la-loi, composée de Will Scarlet, son demi-frère, de frère Tuck et de la belle Marian…
Le film
[3/5]
Les adaptations cinématographiques ou télévisuelles des aventures de Robin des bois semblent à un tel point innombrables qu’il parait assez difficile, de nos jours, d’en dresser une liste réellement exhaustive. Elles paraissent même tellement nombreuses qu’il est littéralement inimaginable qu’un cinéphile tombant sur cette page au hasard de ses pérégrinations sur le Net n’en ait pas vu au moins une : Robin de Loxley, Belle Marianne, sans oublier Frère Tuck, Petit Jean ou l’infâme shérif de Nottingham sont gravés de manière indélébile dans la psyché collective, de même que le récit de leurs exploits, intemporel s’il en est.
C’est peut-être là d’ailleurs que se situera le principal problème de ce Robin des bois cuvée 2018. Initialement prévu sous le titre Robin Hood : Origins (ça ne s’invente pas), le film d’Otto Bathurst prend en effet le parti de « rajeunir » le mythe, dans un esprit profondément orienté comics / jeux vidéo, le tout étant nanti d’une esthétique clippesque absolument tapageuse. Même Ridley Scott n’avait pas osé pousser le bouchon aussi loin en nous livrant sa version de Robin des bois il y a quelques années. Pourtant, l’influence du cinéma de Scott se ressentira très largement dans le film de 2018 – durant ses séquences d’action, et notamment durant la première, qui marquera la rencontre entre Robin et Petit Jean, le film évoquera en effet assez furieusement La chute du faucon noir, avec également une grosse grosse touche de jeu vidéo orienté action / infiltration : impossible de ne pas penser à Call of duty ou, surtout, à la franchise Assassin’s creed. Le pillage visuel est évident, visible comme le nez au milieu de la figure, tous les curseurs visuels sont poussés à fond, chaque plan du film est outrancièrement sur-esthétisé, et s’avère vraiment de toute beauté si tant est que vous soyez sensible à ce genre d’imagerie surchargée. Otto Bathurst et son directeur photo George Steel s’éclatent littéralement à livrer un gros film d’action décérébré fonctionnant ouvertement comme un clip, uniquement par l’image, qui s’affiche de manière ultra exaltée, exagérée, recyclant tous les clichés quelle que soit la tonalité abordée par la séquence du film. On serait même prêt à parier que le film pourrait être parfaitement et complètement compris si le spectateur n’en entendait pas la moindre ligne de dialogue, uniquement avec un casque sur les oreilles et une bande son pop / rock / r’n’b poussée à fond.
Difficile dès lors pour le spectateur de s’impliquer totalement dans le film d’un point de vue émotionnel : Robin des bois se suivra de façon détachée, à la façon d’une cinématique d’Assassin’s creed. Imaginez-vous dans votre fauteuil, la manette à la main, devant les séquences « narratives » qui rythment votre jeu vidéo préféré : l’ensemble est extrêmement soigné en termes de compositions de plans et de mise en scène, mais dans le fond, tout ce qu’on attend, pour un peu d’immersion, c’est que cela se termine pour qu’on puisse enfin rentrer dans le vif du sujet. Avec leur Robin des bois, Bathurst et Steel parviennent finalement au même résultat : visuellement, c’est époustouflant, mais manquant sans doute un peu de « cœur », ou au moins de l’étincelle qui parviendrait à réveiller l’intérêt du spectateur et à le plonger au cœur de cette grande « réimagination » du mythe tournant autour des brigands de la forêt de Sherwood.
Le Blu-ray
[4/5]
Robin des bois débarque donc en Blu-ray sous les couleurs de Metropolitan Vidéo, et le travail technique effectué par l’éditeur est digne de la splendeur visuelle déployée par le film : l’image est nette, riche et détaillée, le transfert est d’une précision absolument excellente, même durant les quelques passages en basse lumière. Les détails des costumes et des accessoires sont d’une richesse absolue, et la galette ne présente jamais la moindre baisse de régime : c’est épatant. Côté son, la VO est proposée en Dolby Atmos, et la VF en Dolby TrueHD 7.1 : toutes deux nous proposent une immersion sonore de tous les diables, profitant à mort de tous les canaux surround, et s’avérant carrément explosives durant les scènes d’action, qui exploitent tout le spectre audio, et notamment les canaux latéraux et arrière, qui nous réservent parfois de sacrées surprises acoustiques. Extraordinaire.
Côté suppléments, Metro nous propose tout d’abord de nous plonger dans une douzaine de minutes de scènes coupées / scènes ratées, mais c’est surtout le making of qui retiendra notre attention : d’une durée d’un peu plus d’une heure, ce sujet très « normé » à l’américaine provoquera certes probablement quelques sourires à force de se vautrer dans l’autosatisfaction, mais proposera surtout quelques intéressantes images du tournage et des coulisses pour les cinéphiles curieux de savoir comment certaines des scènes ont été mises en scène et tournées. Du beau travail.