Test Blu-ray : Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween

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Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween

États-Unis : 1988
Titre original : Pumpkinhead
Réalisation : Stan Winston
Scénario : Stan Winston, Richard C. Weinman, Mark Patrick…
Acteurs : Lance Henriksen, Jeff East, John D’Aquino
Éditeur : Extralucid Films
Durée : 1h26
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 8 février 1989
Date de sortie DVD/BR : 10 octobre 2022

Lors de vacances à la campagne, une bande d’adolescents renverse et tue le fils d’Ed Harley. Assoiffé de vengeance, celui-ci décide de trouver la sorcière de la région afin qu’elle libère un démon aux trousses des criminels qui ont tué son fils. La vieille femme ramène alors à la vie le démon « Pumpkinhead ». Celui-ci se met immédiatement sur les traces des adolescents réfugiés dans une maison isolée…

Le film

[3,5/5]

Véritable légende dans le domaine des effets spéciaux, Stan Winston (1946-2008) n’a en revanche réalisé que deux longs-métrages au fil de sa longue et passionnante carrière : Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween en 1988, qui serait suivi de Galacticop en 1990. Si aucun des deux films n’a réellement durablement marqué les mémoires, on admettra cependant qu’il s’agit de deux séries B sympathiques et relativement généreuses, dont la réussite était essentiellement basée sur les effets spéciaux.

Plutôt que de suivre les modes en nous proposant un énième slasher à la Vendredi 13, Stan Winston décidait avec Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween de revenir aux sources de sa cinéphilie, et gratifiait le spectateur d’un film de monstre à l’ancienne. On notera cela dit que l’intrigue rompait quelque-peu avec les codes les plus traditionnels du genre en liant le « monstre » à un humain, et plus particulièrement à un humain prêt à tout pour assouvir sa vengeance. Cette mythologie nouvelle, qui se voit plus ou moins clairement définie dans les premières séquences du film, puis à travers la rencontre du personnage de Ed Harley (Lance Henriksen) avec la « Sorcière », est la principale originalité du script de Stan Winston et ses coscénaristes, et se voit empreinte d’une morale à la EC Comics, du genre « Be careful what you wish for ».

De fait, la maîtrise des effets spéciaux de Stan Winston est probablement l’élément le plus impressionnant de Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween, même si la plupart des séquences mettant en scène le monstre se déroule la nuit et/ou dans des environnements sombres. La mise en scène de l’apprenti-cinéaste est cela dit un peu incertaine, ce qui donnera lieu à quelques ruptures de rythme, mais passée l’introduction du film, les frissons sont bien au rendez-vous. Le fait d’allier les méfaits commis par le monstre aux émotions traversées par Ed rend finalement les éléments d’horreur du récit assez efficaces dans leur genre, et une fois que Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween bascule dans l’horreur et que le monstre se met à venger celui qui l’a invoqué, le film devient assez réjouissant.

Bien sûr, on pourra arguer que le scénario manque de rigueur et ne fournit jamais suffisamment de background pour la créature – Pumpkinhead – et ne prend même jamais le soin de préciser d’une façon formelle que le monstre se nourrit du sentiment de vengeance et de la haine. Le lien entre le prologue de Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween et le reste de l’histoire n’est jamais non plus particulièrement limpide, même si bien sûr les flashbacks nous apprendront qu’Ed est le petit garçon apeuré de la première séquence. Pour autant, et même si le scénario n’est jamais réellement explicite quant à ses thématiques, on sent tout de même que l’idée centrale du film est de mettre en évidence la dualité de l’être humain. En effet, au fur et à mesure que l’intrigue avance et que le personnage de Lance Henriksen et Pumpkinhead deviennent inexorablement liés l’un à l’autre, le propos de Stan Winston se précise : la vengeance est un « monstre » assoiffé de sang tapi en chacun de nous. Une jolie idée mise en images de façon bien craspec, avec un magnifique monstre et une sublime photo signée Bojan Bazelli, qui n’est pas non plus sans évoquer les publications EC Comics que l’on a déjà citées un peu plus haut.

Du côté du casting, aux côtés du toujours excellent Lance Henriksen, les amateurs de films fantastiques estampillés 80’s reconnaitront quelques visages familiers, tels que Kerry Remsen (Ghoulies II, La Revanche de Freddy), Joel Hoffman (Slumber Party Massacre II), Jeff East (La Ferme de la terreur) ou Kimberly Ross (The Last Starfighter). Du beau monde pour un film sympathique !

Le Blu-ray

[4/5]

Extralucid Films a remis le couvert courant octobre avec une nouvelle vague de Blu-ray appartenant à sa fameuse collection « Extra Culte » : après Ticks, que nous avons chroniqué il y a quelques jours, c’est aujourd’hui au tour de Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween de voir le jour en Haute-Définition. Plutôt bien rôdé au format, nos amis de chez Extralucid ont soigné leur copie côté Blu-ray : le film de Stan Winston est encodé en 1080p, au format naturellement, et le master affiche une belle précision et un beau piqué, malgré un grain par moments un poil envahissant. Les couleurs explosent littéralement les mirettes, nous proposant de découvrir le film dans des conditions optimales. Côté son, VF et VO sont toutes proposées en DTS-HD Master Audio 2.0 ; on privilégiera plutôt la VO, plus ample et dynamique, mais surtout beaucoup plus convaincante d’un point de vue artistique.

Dans la section suppléments, on trouvera une intéressante présentation du film par Clara Sebastiao (21 minutes), qui sera complétée par un retour sur la carrière de Stan Winston assuré par David Scherer (12 minutes). Pour vous procurer cette édition Blu-ray, rendez-vous sur le site de l’éditeur !

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