Paris pieds nus
France, Belgique : 2016
Titre original : –
Réalisation : Fiona Gordon, Dominique Abel
Scénario : Fiona Gordon, Dominique Abel
Acteurs : Fiona Gordon, Dominique Abel, Emmanuelle Riva
Éditeur : Potemkine Films
Durée : 1h23
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 8 mars 2017
Date de sortie DVD/BR : 7 novembre 2017
Fiona, bibliothécaire canadienne, débarque à Paris pour aider sa vieille tante Martha, qui refuse d’aller en maison de retraite. Mais Fiona se perd et Martha disparaît. C’est le début d’une course-poursuite dans Paris à laquelle s’invite Dom, SDF danseur et amoureux…
Le film
[4,5/5]
« C’est au début des années 80 que la canadienne Fiona Gordon et le belge Dominique Abel se sont rencontrés à Paris. C’est en Belgique et par le spectacle vivant qu’a commencé leur collaboration, laquelle s’est poursuivie au cinéma avec la réalisation de 3 court-métrages. L’iceberg, leur premier long métrage, a vu le jour en 2005, suivi de Rumba en 2008 et de La fée en 2011. Paris pieds nus est donc leur 4ème long métrage et, comme diraient certains, c’est vraiment le film de la maturité, arrivant à marier poésie et comique avec un brio hors du commun. (…)
On commence à savoir que Fiona Gordon et Dominique Abel ont un grand talent burlesque et un sens aigu du comique poétique et jamais vulgaire. On connaissait aussi la qualité de leur gestuelle. En clair, on ne pouvait qu’être persuadé qu’il y avait en eux du Buster Keaton, du Charlie Chaplin, du Jacques Tati et du Pierre Etaix. Toutefois, dans chacun de leurs films précédents, il y avait certes beaucoup de bon mais on ne pouvait s’empêcher de remarquer un petit défaut par ci, une petite scorie par là et on sortait des projections avec l’espoir, qu’un jour, Fiona et Dominique nous offrent une œuvre où il n’y aurait que du bon.
Eh bien, avec Paris pieds nus, on le tient, ce film burlesque quasiment parfait. Un film qui se déroule le plus souvent au bord de la Seine (voire dedans !), en particulier du côté de l’Île aux Cygnes avec sa réplique de la Statue de la Liberté, au pied de laquelle « loge », dans sa tente, Dom le SDF. la Liberté, le titre du film, Paris pieds nus, un SDF, le refus, pour une vieille dame, d’être enfermée dans une maison de retraite : on se réjouit et on s’amuse de sentir chez Fiona et Dominique un rejet des contraintes inutiles, voire nuisibles, un rejet qui les a d’ailleurs poussés à tourner pour la première fois en numérique, afin de gagner en mobilité et en spontanéité. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Jean-Jacques Corrio. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Côté Blu-ray, la galette éditée par Potemkine Films est un véritable régal pour les mirettes : le rendu visuel de ce Paris pieds nus est de toute beauté, la définition et le piqué sont à couper le souffle et les couleurs explosent littéralement de mille feux. La profondeur de champ est d’une belle précision, et même les scènes en basse lumière affichent une forme pas croyable. Le boulot d’encodage des équipes techniques de Potemkine est remarquable, et rend vraiment justice à l’originalité du film et à son côté vraiment unique. Niveau son, la version française est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1, nous proposant des ambiances finement distillées. Les scènes musicales profitent d’un pep’s et d’une spatialisation toute particulière.
Dans la section suppléments, l’éditeur Potemkine Films fait vraiment très fort : si l’on se régalera d’un entretien avec Dominique Abel et Fiona Gordon, si l’on sera également ravis de retrouver quelques images volées sur le tournage dans une featurette fort logiquement intitulée « coulisses du tournage », c’est dans la présence des cinq courts-métrages de Dominique Abel et Fiona Gordon que le Blu-ray achèvera de nous convaincre totalement. Si l’on passera rapidement sur Petits pas à la mer et La tente qui voulait être dans un film, deux (très) courts-métrages pas forcément des plus convaincants, les trois suivants en revanche sont absolument formidables, et posaient les bases d’un univers que développeraient par la suite Abel & Gordon pendant plus de vingt ans : ruez-vous donc sur Merci Cupidon (1994), Rosita (1997) et surtout Walking on the wild side (2000) – trois courts uniques et géniaux en forme de carte de visite pour deux artistes à part qui mériteraient vraiment d’avantage que les 62.000 spectateurs qu’ils ont réuni dans les salles françaises avec Paris pieds nus.
On notera par ailleurs que proposera à la même date de sortie que Paris pieds nus une « intégrale » de l’œuvre d’Abel & Gordon au format DVD : l’occasion idéale pour ceux qui les auraient loupés de découvrir L’iceberg, Rumba et La fée : trois petits chefs d’œuvres de fantaisie, qui ont contribué à créer une place à part à ces duettistes de l’humour au cœur du cinéma français.