Pacific rim – Uprising
États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisation : Steven S. DeKnight
Scénario : Steven S. DeKnight, Emily Carmichael, Kira Snyder, T.S. Nowlin
Acteurs : John Boyega, Scott Eastwood, Cailee Spaeny
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h51
Genre : Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 21 mars 2018
Date de sortie DVD/BR : 24 juillet 2018
Le conflit planétaire qui oppose les Kaiju, créatures extraterrestres, aux Jaegers, robots géants pilotés par des humains, n’était que la première vague d’une attaque massive contre l’Humanité. Jake Pentecost, un jeune pilote de Jaeger prometteur dont le célèbre père a sacrifié sa vie pour sauver l’Humanité des Kaiju, s’est finalement retrouvé pris dans l’engrenage du milieu criminel. Lorsqu’une nouvelle menace met le monde à feu et à sang, Jake obtient une dernière chance de perpétuer la légende de son père aux côtés de sa soeur, Mako Mori – qui dirige une courageuse génération de pilotes ayant grandi dans l’ombre de la guerre. Jake est rejoint par son rival, le talentueux pilote Lambert et par Amara, une hackeuse de Jaeger âgée de 15 ans. Ensemble ils deviendront les héros du Corps de Défense du Pan Pacific, la plus grande force de défense que la Terre n’ait jamais connue, et mèneront un chemin vers une extraordinaire nouvelle épopée pour sauver l’Humanité…
Le film
[3,5/5]
Une des caractéristiques les plus notables du blockbuster américain depuis le milieu des années 90 réside dans l’appropriation décomplexée des grands concepts, genres et autres éléments narratifs et visuels de l’animation japonaise. Petit à petit, le cinéma à grand spectacle américain a digéré les différents gimmicks des mangas et OAV de fantasy / science-fiction, jusqu’à trouver la bonne recette, le bon équilibre afin de faire prendre, entre autres, la fameuse recette du film de « super-héros » qui semble aujourd’hui indétrônable dans le monde du divertissement.
Avec Pacific rim en 2013, Guillermo Del Toro, immense geek devant l’éternel, avait carrément osé s’attaquer au mythe du « mecha » japonais – très populaire au Japon, le « mecha » est un sous-genre de la science-fiction ayant pour particularité le fait de mettre en scène des personnages utilisant de gigantesques armures robotisées et puissamment armées, sortes de chars d’assaut de forme humanoïde. Apparu après la Seconde Guerre mondiale, parallèlement aux monstres géants de type Godzilla, le genre demeure, encore aujourd’hui, particulièrement prisé et représentatif de la culture japonaise. Parmi les « mechas » les plus célèbres en France, on citera bien sûr Goldorak (UFO Robot Grendizer, 1975-1977), Robotech (qui est en fait une fusion de Macross et de deux autres séries, 1985), les films de la saga Patlabor ou encore la série Evangelion (Neon Genesis Evangelion, 1995-1996).
Succès mitigé aux Etats-Unis, Pacific rim a néanmoins engrangé suffisamment de bénéfices dans le reste du monde (460 millions de dollars en tout et pour tout) pour s’assurer la mise en chantier d’une suite, Pacific rim : uprising, qui connaitrait exactement le même destin que son modèle : flop retentissant aux USA, mais gros succès dans le reste du monde avec 300 millions de dollars avant même son exploitation en vidéo.
En France ainsi que dans nombre d’autres pays d’Europe, l’aura de Guillermo Del Toro est forte et durable, et la réception publique et critique de Pacific rim fut globalement très positive. Del Toro n’étant plus aux commandes de cette suite, l’accueil réservé à Pacific rim : uprising fut certes un peu moins enthousiaste. Pourtant, force est de constater que cette suite mise en chantier par Steven S. DeKnight (à qui l’on doit les séries Spartacus et Daredevil) s’impose sans peine comme l’exemple-type d’une « bonne » suite, visiblement mise en boite par des passionnés de mechas, et prenant soin de proposer au spectateur non seulement un grand spectacle très riche en action mais également un scénario solide, proposant une poignée de surprises et de trouvailles inattendues.
Ainsi, si les scènes d’action et autres affrontements entre robots géants ou entre « jeagers » et « kaijus » s’imposent comme de véritables moments de bravoure régressifs, les personnages, menés par John Boyega et la jeune inconnue Cailee Spaeny, s’avèrent soignés et attachants et surtout, l’intrigue prend le temps de développer une intrigue relativement solide avant de se lancer dans sa dernière demi-heure, qui mettra en scène les tant attendus affrontements avec les kaijus – s’offrant même un climax de ouf autour du Mont Fuji. Un pur divertissement certes – mais parfaitement efficace et réussi.
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est bien sûr Universal Pictures qui nous propose aujourd’hui de (re)découvrir Pacific rim : uprising au format Blu-ray, et comme à son habitude, l’éditeur nous livre une galette techniquement irréprochable. Le master est d’une superbe précision, affichant un piqué d’une précision absolue, des couleurs chatoyantes et des noirs solides et profonds. Côté son, Universal Pictures fait très fort puisque le film bénéficie non seulement d’une piste Dolby Atmos en version originale, mais également d’une version française qui dépote à 300%, puisque cette dernière s’impose dans un tonitruant mixage Dolby Digital+ 7.1. Les deux mixages s’avèrent donc d’un dynamisme échevelé, surtout sur les scènes d’affrontements mettant en scène les robots géants dans les rues de Tokyo : les canaux y vont de toute leur puissance et le caisson de basses est omniprésent, faisant littéralement trembler les murs. Le film étant déjà très impressionnant visuellement, ce mixage ajoute encore à l’ambiance et participe pleinement à l’immersion du spectateur au cœur du film. Un sans-faute absolu !
Du côté des suppléments, on retrouvera également tout le savoir-faire de l’éditeur, qui nous propose, outre un très intéressant (et très humble) commentaire audio du réalisateur Steven S. DeKnight (en VOST), de découvrir un peu moins de dix minutes de scènes coupées, intéressantes et pour la plupart non finalisées. Mais ce n’est pas tout : Universal nous a également réservé un ensemble très complet de featurettes thématiques, revenant sur quasiment tous les aspects de la production (personnages, liens avec le film précédent, conception des Jaegers et des Kaijus…) et composant, mises bout à bout, un making of d’environ une heure. Le ton est certes très promotionnel, mais on y découvrira plusieurs images volées sur le tournage et surtout de très nombreux et assez sublimes croquis préparatoires ou « concept-arts » ayant servi au production design de Pacific rim : uprising. Autant dire que si vous aimez les gigantesques robots qui peuplent le film, vous serez aux anges…