Outfall
Royaume-Uni : 2018
Titre original : 10×10
Réalisation : Suzi Ewing
Scénario : Noel Clarke
Acteurs : Luke Evans, Kelly Reilly, Noel Clarke
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h27
Genre : Thriller
Date de sortie DVD/BR : 5 décembre 2018
Après une méticuleuse préparation, Lewis enlève Cathy en pleine rue et l’enferme dans une pièce insonorisée. Sa motivation ? Que Cathy confesse un sombre secret… Mais elle n’a aucune intention de se laisser intimider et d’abandonner aussi facilement…
Le film
[3,5/5]
Découvert lors de la 29ème édition du Festival du film britannique de Dinard, Outfall est un thriller que l’on doit à la plume de Noel Clarke. Si son nom ne vous dira peut-être rien à priori, il est cependant relativement populaire en Grande Bretagne, où il suit parallèlement une carrière d’acteur (on l’a notamment vu dans la série Doctor Who pendant quelques années) et de scénariste, avec d’ailleurs un assez beau succès, puisqu’il est l’auteur d’une trilogie sur les jeunes anglais désœuvrés de l’Ouest Londonien : Kidulthood (2006), Adulthood (2008) et Brotherhood (2016). Si ces trois films restent inédits en France, on a cependant vu en vidéo il y a quelques années le sympathique Storage 24 (2012), honnête film de science-fiction dans lequel il jouait et dont il avait signé le scénario, surfant sans vergogne sur le succès d’Attack the block (2011).
Outfall non plus n’affiche pas forcément un scénario très original, suivant un kidnapping dont le spectateur aura tôt fait de comprendre les tenants et les aboutissants. Forcément, au fur et à mesure de l’évolution de l’intrigue, on pense notamment à Big bad wolves (2013), à La disparition d’Alice Creed (2009), aux 7 jours du talion (2010)… Les références et les exemples abondent. Cela dit, de la même façon que sur Storage 24, Noel Clarke parvient tout de même à développer au cœur de son scénario une trame simple et relativement directe, évitant les trop nombreux atermoiements avant de se lancer dans le traditionnel enchainement de « twists » propre au thriller contemporain. Autrement dit, le script d’Outfall ne pète pas plus haut que son cul, assume sa modestie de façade et permet à la réalisatrice Suzi Ewing de livrer une œuvre courte (1h27), rythmée et au final assez intense. Suffisamment du moins pour ne pas provoquer le moindre ennui !
Mais si le spectateur parvient à conserver son intérêt en éveil jusqu’au bout, c’est sans conteste grâce au talent des deux acteurs principaux, Kelly Reilly et Luke Evans. Tous deux s’avèrent très convaincants et convaincus, et rien que pour leurs performances respectives, Outfall vaut indéniablement le coup d’être vu, comme un petit polar du samedi soir, efficace et sans prétention.
Le Blu-ray
[4/5]
Parmi les éditeurs français, il existe encore quelques « résistants » semblant bien déterminés à nourrir la soif de frissons du cinéphile avide de cinéma de genre. Wild Side Vidéo fait donc partie de ces pourvoyeurs réguliers de savoureux DTV (ou « Direct to video »), qui plus est proposés sur format Haute Définition. Le Blu-ray d’Outfall est d’ailleurs une nouvelle preuve flagrante du soin apporté par Wild Side à ses bébés : définition sans faille, piqué précis, couleurs naturelles, noirs denses, contrastes affirmés… C’est du beau travail, difficile de prendre la galette en défaut, sauf peut-être durant un ou deux passages accusant de petites baisses du niveau de détail. Côté son, c’est tout aussi irréprochable : comme d’habitude avec l’éditeur, le spectateur français aura le choixde s’immerger au cœur de deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 riches en détails sonores et parfaitement enveloppants. De quoi se retrouver littéralement au cœur du film aux côtés de Kelly Reilly, en VO comme en VF !
Du côté des suppléments, on trouvera un court mais intéressant making of (13 minutes), laissant largement la parole au scénariste Noel Clarke, qui s’exprimera assez largement sur sa « note d’intention », et éclipsera de fait assez largement la réalisatrice Suzi Ewing.