Ouija
États-Unis : 2014
Titre original : –
Réalisateur : Stiles White
Scénario : Juliet Snowden, Stiles White
Acteurs : Olivia Cooke, Ana Coto, Daren Kagasoff
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h29
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 29 avril 2015
Date de sortie DVD / BR : 8 septembre 2015
Un groupe d’adolescents tente de communiquer avec leur amie disparue. L’esprit convoqué par la planchette tient à poursuivre la partie coûte que coûte… Tandis que des événements de plus en plus étranges se multiplient, les cinq adolescents comprennent que leur amie n’était ni la première victime, ni la dernière. Et ils ne parviennent pas à refermer le portail qu’ils ont dangereusement ouvert…
Le film
[3/5]
Créé par Jason Blum en 2000, Blumhouse Productions produit depuis une quinzaine d’années des films d’horreur à budget restreint, privilégiant une ambiance oppressante et efficace à de quelconques -et couteux- artifices de mise en scène. S’offrant très régulièrement d’énormes succès dans les salles obscures, Blumhouse n’a cependant jamais changé son fusil d’épaule et se contente encore aujourd’hui de miser sur de petits budgets, permettant à des cinéastes de bénéficier d’une certaine liberté créative (quand celle-ci n’est pas bridée par un budget riquiqui), et donc à la boite d’enchainer les bonnes surprises pour les spectateurs et les gros succès publics.
Une fois n’est pas coutume, Ouija n’est pas l’unique produit des créatifs et exécutifs de Blumhouse, puisque le film a été co-produit par la boite de Jason Blum d’une part, mais également par Universal et Michael Bay d’autre part, ce dernier étant probablement présent par fidélité aux produits de la marque Hasbro (Transformers, G.I. Joe, Battleship, Jem et les Hologrammes), également de la partie puisqu’aussi surprenant que cela puisse paraître, Ouija est une adaptation du jeu de plateau du même nom, dont la boite de jouets possède les droits. Ouija était donc destiné à devenir un film d’horreur formaté « tout public », et garanti sans sexe ni débordements sanglants d’aucune sorte. Il n’est donc aucunement étonnant que les cibles marketing du film, les adolescents (fièrement représentés par notre chroniqueur Julien Mathon), aient rejeté en bloc le film de Stiles White : il est de notoriété publique que les ados ont deux matières préférées à l’école, maths et dessin, et que par conséquent un film familial sans dérives outrancières vers le cul ou le gore ne pouvait clairement pas obtenir leurs faveurs. Résultat : Ouija souffre d’un bouche à oreille catastrophique, et se voit même gratifié d’une notre de 4,4/10 sur le site de référence IMDb, moyenne obtenue sur plus de 25.000 votants !
Pourtant, force est de constater que dans son créneau peu commun (l’horreur familiale), le film de Stiles White dénote d’un savoir-faire remarquable. Avec ses clins d’yeux formels aux plus grands maestros du genre (Dario Argento pour la séquence inaugurale qui rappelle forcément Suspiria, John Carpenter pour les plans de retour de l’école empruntés à Halloween) et ses séquences de flippe très correctement orchestrées, Ouija s’avère un divertissement horrifique bien plus fréquentable que ne le laissait augurer sa réputation. De toutes façons, avec ses 50 millions de dollars de recettes pour son budget famélique de 5 millions (la méthode Blumhouse a de nouveau porté ses fruits !), le film est déjà garanti d’enfanter au moins une suite, Ouija 2 étant déjà prévu pour 2016. Derrière la caméra ainsi qu’au scénario, on retrouvera l’excellent Mike Flanagan, que l’on a repéré cette année dans le petit monde du DTV horrifique, puisqu’il était aux commandes du plutôt réussi The mirror.
Le Blu-ray
[4/5]
Le Blu-ray édité par Universal Pictures s’avère le parfait exemple de l’excellence du support HD par rapport au séculaire DVD. Le transfert est sublime, préservant le grain « cinéma » tout en offrant un piqué, des textures et des couleurs d’une richesse impressionnants. Même sur les plans larges et/ou nocturnes, c’est impeccable, irréprochable, avec des noirs profonds et une profondeur de champ exceptionnelle. Côté son, c’est le feu d’artifice avec une version originale encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, et tout particulièrement immersive : préparez vous à sauter au plafond aux apparitions fantomatiques… La version française, comme d’habitude proposée en DTS 5.1 par Universal Pictures, fait également dans l’immersion solide propice aux effets choc, mais le rendu est logiquement inférieur à sa grande sœur la VO.
Rayon suppléments, l’éditeur nous propose un making of sous la forme de trois featurettes très orientées promo, et tournant beaucoup autour des relations de l’équipe au surnaturel en général, et aux planches Ouija en particulier. On aura l’opportunité de saisir quelques instants volés sur le tournage, dont une plutôt amusante durant laquelle l’équipe s’amuse à terroriser les acteurs.