Oro, la cité perdue
Espagne : 2017
Titre original : Oro
Réalisation : Agustín Díaz Yanes
Scénario : Agustín Díaz Yanes
Acteurs : Raúl Arévalo, Bárbara Lennie, Óscar Jaenada
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h43
Genre : Aventures, Historique
Date de sortie DVD/BR : 1 août 2018
1538, au coeur de l’Amazonie sauvage, un groupe de conquistadors espagnols en quête de prospérité éternelle, est à la recherche d’une myhtique cité d’or : Teziutlan. Aveuglés par leur quête et leur soif de richesse, c’est à en perdre la raison qu’ils évoluent dans cette immensité verte. Une quête obsessionnelle qui ne les épargnera pas…
Le film
[4/5]
Pour les cinéphiles ayant suivi avec attention la programmation du « Ciné-Club » de Nicolas Boukhrief entre 1997 et 1999, le nom d’Agustín Díaz Yanes n’est pas inconnu : il s’agit en effet du réalisateur de l’excellent Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes (1995). Et finalement, le cinéaste espagnol, peu prolifique, n’aura pas énormément étoffé sa filmographie depuis ce premier film : après Sans nouvelles de Dieu (2001) et Capitaine Alatriste (2006), il tournerait en 2008 Solo quiero caminar (« Je veux juste marcher »), la suite de son premier film, toujours avec Victoria Abril, et malheureusement toujours inédit en France à ce jour. Le compte est bon : Oro, la cité perdue n’est que son cinquième film en l’espace de… vingt-trois ans.
En Espagne comme dans la plupart des pays d’Europe, la grande tradition du cinéma d’aventures historiques s’est quasiment éteinte de nos jours. Oro, la cité perdue en est d’autant plus remarquable qu’il développe un ton très adulte, d’une cruauté et d’un réalisme qui font par moments froid dans le dos. Rythmé par l’évolution d’un petit groupe d’hommes et de femmes au cœur de la jungle amazonienne, et par la mort qui les décime un peu plus jour après jour, le film n’a rien du film d’aventures familial, et se tourne bien d’avantage vers la reconstitution historique à la Aguirre, la colère de Dieu. La folie n’est jamais bien loin, de même que la violence, démente, irraisonnée, qui frappe au hasard et sans distinction. Porté par une photo littéralement sublime et par les prestations habitées d’un petit groupe d’acteurs assez épatants (Raúl Arévalo, Bárbara Lennie, Óscar Jaenada), Oro, la cité perdue s’impose comme une très belle réussite du genre, qui aurait amplement mérité une sortie dans les salles françaises.
Le Blu-ray
[4/5]
Le Blu-ray de Oro, la cité perdue édité par Wild Side Vidéo permettra donc aux cinéphiles français de découvrir ce petit trésor de film d’aventures à ne manquer sous aucun prétexte. Niveau image, c’est du tout bon, avec un master stable, bien contrasté (c’était essentiel étant donné que le film se déroule essentiellement de nuit), affichant un piqué d’une belle précision : rien ne viendra gâcher votre plaisir et la découverte des superbes plans mis en images par Agustín Díaz Yanes et son chef opérateur Paco Femenia, si ce n’est, peut-être, un encodage 1080i qui réduit la durée du film de 1h43 à 1h39. Côté son, le film s’illustre en DTS-HD Master Audio 5.1 en VF et VO espagnole, et dans les deux cas le mixage s’avère dynamique et bien enveloppant. La scène arrière est omniprésente, le caisson de basse relève ponctuellement les passages les plus animés : l’immersion au cœur du film est totale. Une belle galette !
Du côté des suppléments, Wild Side nous propose de nous plonger au cœur du film durant environ vingt minutes supplémentaires grâce à un intéressant making of alternant les entretiens avec l’équipe (acteurs, réalisateur) et des moments volés sur le tournage. Cela sera également l’occasion pour le spectateur de découvrir les acteurs, assez peu connus de notre côté des Pyrénées, sans leurs tenues du seizième siècle !