Orange is the new black – Saison 2
États-Unis : 2014
Titre original : –
Créateur : Jenji Kohan
Acteurs : Taylor Schilling, Danielle Brooks, Taryn Manning
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 12h00 environ
Genre : Série TV, Comédie, Drame
Date de sortie DVD/BR : 3 janvier 2018
D’après les mémoires acclamées de Piper Kerman, « Orange is the New Black » nous fait suivre Piper Chapman, jeune fiancée de Brooklyn, dont le passé revient la hanter entrainant son arrestation et sa détention dans une prison fédérale. Pour payer sa dette envers la société, Piper échange sa confortable vie new-yorkaise contre un uniforme de prison orange…
Le film
[4,5/5]
Après l’excellente surprise qu’avait constitué la découverte de la première saison, on se replonge donc dans l’univers carcéral féminin avec la saison 2 d’Orange is the new black. Rassurez-vous, on a décidé de ne pas vous [SPOILER] le plaisir, et on ne révélera ici aucun élément clé de l’intrigue ou de l’évolution des arcs narratifs présents au fil de ces treize nouveaux épisodes. La fin de la saison précédente avait en quelque sorte redistribué les rôles, et le premier épisode de la seconde se permet un audacieux changement dans la dynamique du show, en se concentrant uniquement sur Piper, pour ensuite revenir à la formule classique, démultipliant personnages, intrigues et même points de vue, et surtout en introduisant une nouvelle détenue, Vee (Lorraine Toussaint), qui s’avérera un des personnages incontournables de cette saison.
Plus sombre, mais également plus ambitieuse et plus drôle que la saison précédente, cette saison d’Orange is the new black prouvera au spectateur que Jenji Kohan et son équipe ont réussi à transformer l’essai, en utilisant la mise en place des personnages lors de l’année précédente pour mettre des personnages à priori secondaires au premier plan sans que cela ne pose le moindre problème ; de même, c’est grâce au soin apporté en amont à la caractérisation des différents personnages du show que les auteurs peuvent maintenant se permettre de placer Piper en retrait, accentuant de plus en plus l’aspect choral de l’ensemble. Car malgré ce que semblait nous annoncer le premier épisode, le personnage incarné par Taylor Shilling n’est plus le centre névralgique de la saison, celle qui sert à l’identification du spectateur et autour de qui tout gravite. Au contraire, l’arrivée de Vee casse violemment cette dynamique, toutes les détenues étant rapidement mêlées à une série de conflits l’impliquant – toutes sauf Piper, tenue à l’écart du début à la fin.
Parallèlement à son intrigue principale, la série continue volontiers à approfondir ses personnages, faisant gagner une très étonnante épaisseur psychologique à certains protagonistes de second-plan qui tenaient d’avantage du simple « ressort comique » ou de la silhouette durant la saison précédente. Plus étonnant encore, Orange is the new black parvient quasiment toujours à dépasser le simple stéréotype – on en veut pour preuve qu’au sein des différents groupes de prisonnières, aucun personnage ne s’impose comme parfaitement représentatif de sa communauté : chaque détenue est un cas à part, unique, et ne rentre pas « simplement » dans un case prédéfinie. Chaque communauté y est donc représentée par une multitude de personnalités ; on ne parlera en aucun cas ici de la « gouine de service » (ou de l’hispano, la bimbo, la black, etc.) – cette complexité est une des grandes qualités d’Orange is the new black, et c’est aussi ce qui permet aux auteurs de rendre attachants des personnages ayant parfois des personnalités très sombres.
Durant cette saison, on sortira également un peu plus régulièrement des murs de la prison, puisque le show s’attardera assez longuement sur certains membres de l’administration ainsi que les gardiens. Et bien sûr, en filigrane, Orange is the new black aborde également de front quelques carences du système carcéral américain, qui semblent complètement inadaptées, notamment au-dessus d’un certain âge. Le pari est donc parfaitement réussi avec la deuxième saison d’Orange is the new black, qui s’avère, à tous niveaux, supérieure à la précédente et devient, au fil des épisodes, de plus en plus addictive. Et vu qu’elle s’achève sur un cliffhanger au suspense assez terrible, on pense qu’on va très rapidement enquiller avec la troisième saison, dont on vous proposera la chronique d’ici quelques jours !
Le coffret Blu-ray
[4,5/5]
Présenté dans un joli coffret 4 Blu-ray par Sony Pictures, cette deuxième saison d’Orange is the new black affiche le même soin que celui que l’on avait pu constater sur le coffret de la première saison : transfert impeccable, doté d’un piqué précis et d’un niveau de détail bluffant, couleurs naturelles, contrastes solides. Côté son, seule la version originale est encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, dans un mixage immersif, riche en effets d’ambiance s’avérant très réussis et même parfois assez étonnants (brouhaha, échos). Un poil en retrait, la version française uniquement mixée en Dolby Digital 5.1 s’avère également très efficace, mais fait naturellement montre d’un peu moins de finesse dans ses effets.
Du côté des suppléments, Sony Pictures nous propose de découvrir quatre featurettes, qui nous révéleront l’envers du décor de la série, à travers un retour sur les différents arcs narratifs de la saison ainsi qu’une présentation en bonne et due forme de l’équipe d’auteurs. On reviendra également sur les décors de la série, en compagnie de la « vraie » Piper Kerman, et sur « LE » personnage emblématique de cette deuxième saison : la flippante Vee. On terminera ensuite avec deux commentaires audio assurés par quelques-unes des actrices les plus appréciées du public (Uzo « Crazy eyes » Aduba, Danielle « Taystee » Brooks…). Un tour du propriétaire très complet pour une série de plus en plus indispensable…