Orange is the new black – Saison 1
États-Unis : 2013
Titre original : –
Créateur : Jenji Kohan
Acteurs : Taylor Schilling, Danielle Brooks, Taryn Manning
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 12h00 environ
Genre : Série TV, Comédie, Drame
Date de sortie DVD/BR : 3 janvier 2018
D’après les mémoires acclamées de Piper Kerman, « Orange is the New Black » nous fait suivre Piper Chapman, jeune fiancée de Brooklyn, dont le passé revient la hanter entrainant son arrestation et sa détention dans une prison fédérale. Pour payer sa dette envers la société, Piper échange sa confortable vie new-yorkaise contre un uniforme de prison orange…
La saison
[4/5]
Développée depuis quelques années par Jenji Kohan (Weeds) pour Netflix, la série Orange is the new black cartonne depuis 2013, et sept saisons ont d’ores et déjà été commandées à ce jour par le réseau américain, leader incontesté du streaming en ligne. Alors que les épisodes de la sixième saison devraient logiquement débarquer aux environs du mois de juin, Sony Pictures a eu l’excellente idée début janvier d’éditer les quatre premières saisons du show en coffrets Blu-ray et DVD. C’est donc l’occasion rêvée pour revenir sur les premières saisons d’une série devenue incontournable, en essayant, autant que possible, d’éviter les [SPOILERS]…
Orange is the new black suit donc le parcours de Piper Kerman, enfermée pour quinze mois dans un pénitencier fédéral suite à une sombre histoire de trafic de drogue. La première saison suit donc l’arrivée de l’héroïne à la prison et sa découverte progressive de l’univers carcéral, au fur et à mesure que nous découvrons les personnages qui la peuplent, chaque nouvel épisode s’attachant à suivre le destin d’une prisonnière en particulier. De fait, l’évolution narrative de cette première saison est relativement lente – il s’agit clairement d’une saison « d’exposition » destinée à placer les personnages – mais l’intensité du récit progresse avec une belle régularité, au fil de la « transformation » personnelle du personnage de Piper au contact de cet environnement dont elle ignore les codes et les règles.
La grande force de cette première saison d’Orange is the new black, outre son casting impeccable (composé de beaucoup d’inconnus mais également de quelques visages qui paraitront un poil plus familiers au spectateur, tel que celui de Jason Biggs, découvert il y a vingt en fourreur de tartes dans American pie), est de se situer au croisement de plusieurs genres très codifiés (le soap, la comédie et le traditionnel récit « de prison »), et de ce fait, de n’être jamais réellement tout à fait où on l’attend. Si vous vous attendiez à une suite informelle de Weeds, avec un succédané de Nancy Botwin découvrant le petit monde de la prison, vous faites erreur. Si vous supputiez la découverte d’une espèce d’équivalent de la cultissime série Oz transposé dans un univers féminin, vous vous fourvoyez tout autant. On découvre au contraire une série chorale assez bien vue, portant sur ses personnages un regard teinté d’une grande compréhension – aucune d’entre elles n’est désignée comme un monstre irrécupérable, et au-delà du féminisme de façade que la série affiche sans complexe, c’est surtout une étrange sorte d’humanisme qui pointe le bout de son nez au final, se rapprochant finalement d’avantage d’un film tel que Les évadés, le rythme en plus, allié par ailleurs à une certaine agressivité narrative et à un côté de plus en plus addictif au fur et à mesure que les épisodes avancent.
Cela dit, tout n’est pas rose dans Orange (ah ! ah !) ; il faut tout de même admettre que les spectateurs les moins patients auront sans doute du mal à accrocher dès le début et lâcheront peut-être l’affaire au terme de trois ou quatre épisodes, tant l’évolution de l’arc narratif principal est lente, pour la simple et bonne raison qu’il est incessamment interrompu par des flash-backs dédiés à tel ou tel personnage. Mais la construction du show, peut-être justement pensée pour une diffusion sur Netflix (qui propose, on le rappelle, l’intégralité des épisodes de chaque saison d’un coup d’un seul), est ainsi faite, et il faudra nécessairement plusieurs épisodes pour rencontrer et apprendre à connaître tous les protagonistes de l’histoire, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison.
Néanmoins, ces efforts narratifs ne semblent pas vains : Kohan et ses auteurs parviennent, lentement mais sûrement, à introduire tous les personnages de façon vraiment convaincante, au terme d’un jeu de ping-pong entre passé et présent qui, certes, ne fonctionne pas toujours, mais qui a au moins le mérite de creuser la psychologie de chaque personnage et de tisser, au fur et à mesure, des liens narratifs entre les différentes époques qui s’avéreront probablement payants dans les saisons à venir. Au terme de ses treize épisodes, la première saison d’Orange is the new black, que l’on pourrait qualifier d’introduction, prend donc le temps de poser des bases narratives très solides qui ouvrent logiquement la porte à une deuxième saison au cœur de laquelle les événements devraient se dérouler de façon beaucoup plus fluide.
Le coffret Blu-ray
[4,5/5]
Présenté dans un joli coffret 5 Blu-ray par Sony Pictures, cette première saison d’Orange is the new black affiche un transfert impeccable, même si celui-ci est somme toute limité par les choix de photographie du show, qui ne font pas dans l’explosion pop colorée. Tourné en numérique, la série s’impose rapidement avec un piqué précis et un niveau de détail bluffant, le tout étant soutenu par des couleurs naturelles et des contrastes au taquet. Côté son, eule la version originale est encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, dans un mixage immersif, riche en effets d’ambiance s’avérant très réussis et même parfois assez étonnants (brouhaha, échos). Un poil en retrait, la version française uniquement mixée en Dolby Digital 5.1 s’avère également très efficace, mais fait naturellement montre d’un peu moins de finesse dans ses effets.
Du côté des suppléments, Sony Pictures nous propose de découvrir quatre featurettes, qui nous révèleront l’envers du décor de la série : « La nouvelle gosse des cellules » reviendra sur la production du show de façon générale, et inclut notamment quelques interventions de la « vraie » Piper Kerman. « C’est tribal » revient sur les différents clans au sein de la prison, « Mère poule : Red dirige le poulailler » revient, comme son titre l’indique, sur le personnage de Red, l’un des plus représentatifs de la série, et « Règlement de la prison » se penche sur les différentes règles de la vie en prison. On terminera ensuite avec un court mais amusant bêtisier. Les amoureux de la série pourront également écouter deux commentaires audio de la « Team Orange » (Jenji Kohan, Tara Herrmann et Mark Burley), disponibles sur le premier et le dernier épisode de la saison, avec des sous-titres français.