On aura tout vu !
France : 1976
Titre original : –
Réalisation : Georges Lautner
Scénario : Francis Veber
Acteurs : Pierre Richard, Miou-Miou, Jean-Pierre Marielle
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h40
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 16 juin 1976
Date de sortie DVD/BR : 11 octobre 2017
Photographe désireux de se lancer dans la grande aventure du cinéma, François Perrin s’apprête à tourner une merveilleuse histoire d’amour, « Le miroir de l’âme ». Le beau sujet tombe entre les mains de Morlock, producteur spécialisé dans les films pornographiques, qui donne une nouvelle orientation au scénario. Désireux de se faire une place dans le métier, mais pas très fier, François accepte le projet modifié, « La vaginale »…
Le film
[4/5]
On vous a déjà dit dans les colonnes de critique-film.fr tout le bien que l’on pensait du cinéma de Georges Lautner, qui représente en quelque sorte un pur « concentré » de tout l’esprit libertaire et je-m’en-foutiste des années 70, ses films s’affichant de plus pour la plupart auréolés d’une très belle maitrise formelle. Tourné en 1976, On aura tout vu est un pur produit de son époque, abordant de front deux thèmes majeurs : la compromission artistique d’un côté, et l’essor économique du cinéma porno de l’autre.
Si le film jongle avec une certaine vulgarité et n’amusera probablement pas tout le monde (ne serait-ce que dans le cercle très fermé des admirateurs de Pierre Richard, il est loin de faire l’unanimité !), si bien sûr le scénario de Francis Veber fait globalement preuve d’un esprit un poil trop étriqué (ou disons « franchouillard ») qui le place quelques coudées en dessous des films tournés par Bertrand Blier ou Joël Seria à la même période, Georges Lautner s’amuse à filmer le porno dans une comédie populaire proche de celles tournées par Jean Yanne durant les années 70, s’imposant grâce à des dialogues volontairement outranciers souvent très drôles, et réussit même le tour de force de se révéler poétique durant des passages où l’on s’y attendra finalement le moins.
Du côté des acteurs, si Pierre Richard ne se révèle pas tout à fait dans son registre habituel de comédie (il n’est d’ailleurs quasiment jamais le moteur comique du film), Jean-Pierre Marielle est quant à lui comme d’habitude tout simplement ÉNORME en producteur de films de cul, Miou Miou est parfaite de naturel, tantôt fragile, tantôt crispante, et Gérard Jugnot compose un personnage mémorable. Autre détail intriguant : on notera la présence de Sabine Azéma encore relativement jeune (27 ans), qui nous permettra de remarquer que même jeune, Azéma a toujours été vieille.
En deux mots comme en cent, On aura tout vu s’avère une vraie surprise, qui contient en son sein une poignée de passages presque immédiatement anthologiques (ce casting à base de projections de partouzes, génial).
Le Blu-ray
[4,5/5]
Disponible chez Gaumont au sein de la vingtième vague de sa collection Blu-ray Découverte, On aura tout vu s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose à un prix tout doux.
Présenté au format 1.66 respecté, en 1080p, avec la VF encodée en DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine, On aura tout vu bénéficie donc, à l’image des autres titres disponibles au cœur de cette vingtième vague Blu-ray Découverte, d’une impressionnante cure de jouvence. Le piqué est d’une belle précision, le grain cinéma est bien préservé, et couleurs et contrastes semblent avoir été tout particulièrement soignés : une présentation optimale pour un film toujours aussi amusant.
Du côté des bonus, l’éditeur reprend une partie des suppléments déjà disponibles sur le DVD du film (et en SD). On retrouvera donc avec plaisir la présentation du film par Georges Lautner, pour laquelle il est accompagné de Jean Luisi, second rôle hilarant dans le film. On poursuivra avec un documentaire intitulé Dr Lautner et Mr Sarde, qui ne revient pas tant que cela sur la musique du film, mais plus largement sur l’étrange relation entre Georges Lautner et Philippe Sarde, à la fois faite de défiance et de respect. Enfin, et en plus de la traditionnelle bande-annonce, on trouvera également un intéressant entretien inédit avec Pierre Richard, au cœur duquel il revient sur l’ambiance sur le tournage, et sur le fait que ce rôle n’entrait pas spécialement dans l’image d’acteur « familial » qu’il avait à l’époque.