Neuilly sa mère, sa mère
France : 2018
Titre original : –
Réalisation : Gabriel Julien-Laferrière
Scénario : Marc De Chauveron, Djamel Bensalah
Acteurs : Samy Seghir, Jérémy Denisty, Denis Podalydès
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h42
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 8 août 2018
Date de sortie DVD/BR : 12 décembre 2018
En 2008, Sami Benboudaoud découvrait l’enfer de Neuilly-sur-seine ! Dix ans plus tard, alors que tout va pour le mieux pour Sami qui termine brillamment ses études de sciences politiques, plus rien ne va pour son cousin Charles de Chazelle. Depuis la défaite de son idole Sarkozy aux présidentielles, il a sombré dans une profonde dépression quand sa famille perd toute sa fortune et doit quitter Neuilly. Rejetés de tous, les Chazelle trouvent refuge chez Sami, cité Picasso, à Nanterre ! Dès lors, pour Sami et les habitants de sa cité, la vie ne sera plus jamais un long fleuve tranquille…
Le film
[3/5]
Avec 2,5 millions d’entrées en France, Neuilly sa mère fut « LE » gros succès surprise de l’année 2009, et projetait directement son réalisateur Gabriel Julien-Laferrière dans la cour des grands, des réalisateurs « bankables » dont on attendrait le prochain gros succès avec impatience. Seulement voilà, ses deux comédies suivantes ne rempliraient pas les attentes de ses producteurs : sa première tentative, SMS (2014), n’attirerait que 293.000 curieux dans les salles obscures. Avec 747.000 entrées, les scores au box-office réalisés par C’est quoi cette famille ?! (2016) s’avéreraient nettement meilleurs et plus satisfaisants, mais après des débuts aussi fracassants, on imagine que le cinéaste devait être frustré de ne pas atteindre le million, et avait besoin d’un succès pour « se refaire ». C’est donc presque naturellement qu’il se retournera à nouveau vers Marc De Chauveron (A bras ouverts) et Djamel Bensalah (Beur sur la ville) afin qu’ils signent, presque dix ans après, la suite des aventures de Sami Ben Boudaoud à Neuilly.
Les deux scénaristes choisiront donc de renverser la situation de départ du premier film, en envoyant la famille de Chazelle à Nanterre. Neuilly sa mère, sa mère suit donc le « voyage en terre inconnue » de cette tribu de petits bourgeois bon teint, avec un humour volontiers hystérique et au ras des pâquerettes, à cent lieues d’une quelconque idée de réelle satire politique. Sous couvert de comédie « sociale », on navigue ici plutôt dans l’humour gras, éculé et populiste pratiqué par la génération auto-revendiquée des « chansonniers », tout en saupoudrant le tout de beaucoup de caricature, d’humour « stupide » (on pense parfois aux Charlots), mais aussi d’un soupçon de poujadisme, parfois un peu gênant pour être tout à fait honnête.
Heureusement, l’ensemble est largement sauvé par l’interprétation, Gabriel Julien-Laferrière et ses auteurs ayant choisi une série d’acteurs excellents et/ou profondément attachants : tous les acteurs du premier film reprennent leurs rôles respectifs, à l’exception notable de Rachida Brakni, remplacée ici par Sophia Aram dans celui de Djamila. Samy Seghir, Jérémy Denisty, Denis Podalydès, Chloé Coulloud, Josiane Balasko, François-Xavier Demaison, Booder, Steve Tran, Valérie Lemercier, Joséphine Japy, Élie Semoun et Atmen Kelif répondent donc de nouveau à l’appel, et du côté des nouveaux venus, on remarquera la présence au casting de Jackie Berroyer, Laurent Gamelon, Tom Villa, Gérard Miller, Éric Dupond-Moretti, Jean-Jacques Bourdin, mais aussi d’Arnaud Montebourg ou de Julien Dray (???!!).
Si bien sûr Neuilly sa mère, sa mère n’a pas renouvelé le carton de 2009, la nostalgie semble en revanche tout de même avoir fait son petit effet sur le box-office : 1,15 millions de français se sont en effet déplacés cet été pour renouer avec les personnages du film. On attend maintenant le prochain opus de la franchise, Neuilly sa mère la pute, déjà en cours d’écriture, qui narrera les démêlés de la famille de Chazelle, dont les membres féminins sont désormais, suite à une déchéance sociale accélérée, contraintes de se prostituer sur le périph’ tandis que le père vendra du shit aux innocents avec un groupe de salafistes fichés S. Comme de bien entendu, Bernard de La Villardière, qui a largement contribué à la documentation du scénario, devrait apparaître dans le film dans un caméo forcément savoureux.
Le Blu-ray
[4/5]
Le Blu-ray de Neuilly sa mère, sa mère édité par M6 Vidéo fait honneur au film et à sa photo globalement assez jolie, signée Baptiste Nicolaï. Comme souvent chez l’éditeur, la galette est quasi-irréprochable techniquement : format respecté, définition et piqué d’une précision chirurgicale, couleurs chatoyantes… Les scènes nocturnes affichent des noirs bien tranchés, et les contrastes sont affirmés : c’est un sans-faute. Ajoutez à cela un mixage audio encodé dans un DTS-HD Master Audio 5.1 à la spatialisation fine et discrète, et vous obtenez une séance Blu-ray de rattrapage tout à fait recommandable, qui plus est chaudement, ce qui, en cette période d’arrivée des fêtes de Noël, est toujours bon à prendre.
Côté suppléments, on trouvera la traditionnelle bande-annonce… et puis c’est tout.