Nerve
États-Unis : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Ariel Schulman, Henry Joost
Scénario : Jessica Sharzer
Acteurs : Emma Roberts, Dave Franco, Emily Meade
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h36
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 24 août 2016
Date de sortie DVD/BR : 9 janvier 2017
En participant à NERVE, un jeu qui diffuse en direct sur Internet des défis filmés, Vee et Ian décident de s’associer pour relever des challenges de plus en plus risqués et gagner toujours plus d’argent. Mais bientôt les deux « joueurs » s’aperçoivent que leurs moindres mouvements sont manipulés par une communauté anonyme de « voyeurs » . Le jeu vire au cauchemar. Impossible d’arrêter…
Le film
[3/5]
Réalisé par Ariel Schulman et Henry Joost, Nerve est un « petit » thriller sympathique et rythmé, et s’avère un divertissement du samedi soir diablement efficace, parfait pour une soirée entre amis autour d’une pizza. Bien sûr, le film ne dépasse clairement jamais son statut de « simple » divertissement : on sent les limites imposées par la production et par un script un poil trop timoré pour leur permettre de livrer la petite bombe à retardement que laissait augurer le concept de départ. Néanmoins, et contre toute attente, le film s’avère au final un excellent long-métrage en mode « fun », plutôt pensé / marketé à destination des adolescents et jeunes adultes – qui s’y sont d’ailleurs parfaitement retrouvés, puisque Nerve a tout de même réalisé 750.000 entrées dans les salles françaises cet été.
Les deux réalisateurs, transfuges des productions Jason Blum (ils ont réalisé en tandem Paranormal Activity 3 et 4), n’ont pas perdu leurs habitudes, travaillent au système D et bidouillent volontiers les images en surfant avec les formats de prise de vue ; au final, ils livrent avec Nerve un produit carré, parfaitement calibré, et si habilement photographié et mis en boite que le résultat à l’écran parait avoir couté le double de son budget réel. Un tour de force technique, qui aurait sans doute mérité en revanche une plus grande agressivité dans l’écriture – néanmoins, l’ensemble se laisse suivre sans la moindre difficulté, comme le soulignait notre chroniqueur Aubin Bouillé à la sortie du film en salles :
« Sorti cet été, Nerve ne prétend pas à des hauteurs de cinéma. Facilement comparable – et comparé – à The Game de David Fincher, cette production est bien loin du génie paranoïaque du film interprété par Michael Douglas. (…)
Nerve discrédite l’omniprésence de ce monde virtuel au sein de nos sociétés. Le scénario lance d’ailleurs un avertissement sain et utile à la jeunesse contre cette dérive. La matérialisation négative du monde virtuel, de ce monde parallèle qui nous entoure constamment, nous surveille et connaît l’intégralité de nos vies, est classique mais très efficace. Le spectateur se retrouve dans l’ordinateur, derrière l’écran et observe depuis l’intérieur. Une idée plutôt bien exploitée au cours du long métrage, notamment grâce à une esthétique faite de néons bleus et de couleurs vives. Nerve parvient à extirper in extremis quelques sensations au spectateur en sa toute fin lorsque le réalisateur confronte son spectateur à la réalité et montre aux voyeurs qu’ils sont bel et bien les complices d’un meurtre. L’effet fonctionne et, au fur et à mesure que les utilisateurs se déconnectent par faiblesse, par lâcheté, par indifférence, le spectateur se sent enfin concerné et se met à la place de ces voyeurs, impuissants face au contrôle de Nerve sur la vie des protagonistes. »
Le Blu-ray
[5/5]
Côté Blu-ray, c’est du lourd : Metropolitan Vidéo s’est visiblement fait un point d’honneur à nous fournir en vidéo le meilleur rendu HD possible. Le Blu-ray de Nerve fait en effet dans l’excellence technique, la parfaite galette démo son et image. Le Blu-ray du film est tout simplement irréprochable côté image : le spectateur aura de quoi s’extasier, d’autant que la photo nocturne, sublimée par un encodage haute définition sans faille (le piqué ne souffre jamais de la basse lumière), est vraiment superbe. Côté son, c’est également un festival de dynamisme : les effets vous feront à coup sûr sauter au plafond. Les deux mixages audio (VF / VO) sont mixés en DTS-HD Master Audio 7.1, et passent tous deux des ambiances urbaines très finement spatialisées à des effets littéralement tonitruants, encore renforcés par un caisson de basses omniprésent. La grande classe.
Du côté des suppléments, Metropolitan fait également assez fort en nous proposant de nous plonger dans l’univers Nerve à partir d’une double interface ludique et assez enthousiasmante : comme dans le film, on choisira donc d’abord si l’on est « joueur » ou « voyeur ».
Dans la partie « joueur », l’interactivité nous propose des fiches personnages ainsi que des vidéos virales composées de « défis » assez tarés. On poursuivra avec un test de personnalité destiné à savoir à quelle catégorie vous appartenez : pour l’auteur de ces lignes, le verdict est tombé – joueur. Enfin, la section nous propose un jeu assez amusant composé de défis à relever, l’éditeur nous précisant cependant de ne pas trop se prendre au jeu en faisant trop des trucs de ouf malade. Un parfait jeu à pratiquer en société avec des amis pour égayer un peu les mornes soirées d’hiver.
Dans la partie « voyeur », on trouvera une trentaine de minutes consacrées aux coulisses du films, répartis en une énorme sélection de featurettes et autres scènes coupées, chacune reprenant un aspect précis du tournage. Enfin, l’éditeur nous propose comme d’habitude les traditionnelles bandes-annonces et lien Internet.