Mr Robot – Saison 1
États-Unis : 2015
Titre original : –
Créateur : Sam Esmail
Acteurs : Rami Malek, Christian Slater, Portia Doubleday
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 7h30 environ
Genre : Série TV, Thriller
Date de sortie DVD/BR : 4 octobre 2016
Elliot Alderson est un jeune informaticien vivant à New York, qui travaille en tant qu’ingénieur en sécurité informatique pour Allsafe Security. Celui-ci luttant constamment contre un trouble d’anxiété sociale et de dépression, son processus de pensée semble fortement influencé par la paranoïa et l’illusion. Il pirate les comptes des gens, ce qui le conduit souvent à agir comme un cyber-justicier. Elliot rencontre « Mr. Robot », un mystérieux anarchiste qui souhaite le recruter dans son groupe de hackers connu sous le nom de « Fsociety ». Leur objectif consiste à rétablir l’équilibre de la société par la destruction des infrastructures des plus grosses banques et entreprises du monde, notamment le conglomérat E Corp. (surnommé « Evil Corp. » par Elliot) qui, par ailleurs, représente 80% du chiffre d’affaires d’Allsafe Security…
La saison
[5/5]
Il est presque impossible, en regardant la première saison de Mr. Robot, de ne pas dresser de passerelles entre la série créée par Sam Esmail et Fight club, le film-culte de David Fincher adapté du roman de Chuck Palahniuk. Sur le fond déjà, la série comme le film s’en prennent de façon virulente et féroce à une société entièrement basée sur le consumérisme, avec un groupe de personnages ayant dans l’idée de faire sauter les bases de données bancaires mondiales afin de « libérer » le peuple du joug de l’oppression financière.
« Tu n’es pas ton job. Tu n’es pas ton compte en banque. Tu n’es pas le contenu de ton portefeuille, tu n’es pas ta tenue kaki. Tu n’es pas un flocon de neige immaculée, tu n’as rien d’unique. » annonçait d’entrée de jeu Edward Norton dans Fight club – dans Mr. Robot, Elliot s’adresse en voix off au spectateur, son « ami imaginaire », exactement (ou presque) dans les mêmes termes farouchement anticapitalistes. Si bien sûr, époque oblige, la charge à l’encontre de la société contemporaine passe pour beaucoup par un bashing en règle des réseaux sociaux, le fond est très similaire et volontiers agressif, au point même que Sam Esmail le créateur de la série se soit publiquement étonné qu’USA Network ne lui ait pas demandé d’atténuer son discours, proche des mouvements Occupy Wall Street ou du collectif de hackers Anonymous. Esmail et ses auteurs ne sont d’ailleurs pas dupes de l’influence de Fight club sur la série, intégrant même un gros clin d’œil en fin de saison avec la reprise piano de « Where is my mind » des Pixies à un moment-clé de l’intrigue.
Narrativement, l’ombre du film de Fincher marque aussi malheureusement une des limites de cette première saison de Mr. Robot ; sans vouloir [SPOILER] outre-mesure le plaisir de celui ou celle qui voudra se lancer dans l’aventure, on dira simplement que passé le choc d’un premier épisode magistral et en tous points parfait, la véritable nature du personnage incarné par Christian Slater ne fera plus le moindre doute pour le spectateur dés la fin du deuxième épisode. Néanmoins, même après la découverte (éventée ou non) du pot aux roses, la série reste tout à fait passionnante, exactement de la même façon que l’on peut apprécier aujourd’hui de voir et revoir Fight club si on en connaît le dénouement.
Le vrai challenge des auteurs se situait en réalité en fin de saison : une fois le « twist » révélé, comment aborder une nouvelle saison, qui commencerait de ce fait sur des bases complètement différentes ? Un challenge sacrément gonflé, mais que Sam Esmail a su relever haut la main si l’on en croit la chronique de la deuxième saison du show par notre chroniqueur Nicolas Santal (lire notre article). En attendant la découverte de celle-ci, la première saison vient de sortir en DVD / Blu-ray sous les couleurs d’Universal Pictures, et s’avère tout simplement indispensable.
Le coffret Blu-ray
[4,5/5]
Comme d’habitude avec cet éditeur, le coffret Blu-ray de Mr. Robot – Saison 1 édité par Universal Pictures est tout simplement remarquable : la série affiche un piqué saisissant, un niveau de détails assez ahurissant, ainsi que des couleurs légèrement désaturées du meilleur effet. Précis, pointu, affuté, comme le déclamait il y a 20 ans Eric Cantona dans une réclame télévisuelle devenue culte. Côté son, la VO s’offre une piste DTS-HD Master Audio 5.1 ample, puissante et immersive, aux basses surprenantes et omniprésentes, comme pour accentuer le malaise distillé par la série. La version française (très soignée niveau doublage) ne bénéficiera quant à elle que d’un mixage DTS 5.1, techniquement irréprochable mais naturellement un peu en dessous de son équivalent dans la langue de Shakespeare.
Niveau suppléments, le coffret dispose d’une poignée de scènes coupées, accompagnées d’un très court making of, ainsi que d’un amusant bêtisier.