Mort ou vif
États-Unis : 1986
Titre original : Wanted – Dead or Alive
Réalisation : Gary Sherman
Scénario : Michael Patrick Goodman, Gary Sherman, Brian Taggert
Acteurs : Rutger Hauer, Gene Simmons, Robert Guillaume
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h29
Genre : Action, Thriller
Date de sortie cinéma : 14 janvier 1987
Date de sortie DVD/BR : 23 août 2022
Nick Randall est un ancien agent de la CIA devenu chasseur de primes. Malak Al Rahim est un terroriste international qui projette de transformer Los Angeles en un champ de bataille sanglant. Mais lorsque la CIA utilise Randall comme appât pour piéger le fou, le chasseur devient la proie…
Le film
[3,5/5]
Le nom de Gary Sherman n’est pas inconnu des cinéphages et autres bouffeurs de péloche des années 70/80 : surtout réputé pour être le scénariste / réalisateur du Métro de la Mort en 1972 et du formidable Réincarnations en 1981, il se ferait également remarquer en signant le polar Vice Squad en 1982, puis avec Mort ou vif en 1986 et Poltergeist 3 en 1988. Après l’expérience Poltergeist 3, il se tournerait en revanche quasi-exclusivement vers la télévision, et quitterait de ce fait quelque peu nos écrans radar. Pour autant, grâce aux efforts conjoints de plusieurs éditeurs français, on redécouvre aujourd’hui petit à petit ses films des années 80 ; ce mois-ci, c’est Carlotta Films qui nous permet de redécouvrir Mort ou vif, petit film d’action badass porté par la personnalité hypnotique de Rutger Hauer.
Dans ce gros succès de l’ère VHS, on suivra les pérégrinations de Nick Randall (Rutger Hauer), un vétéran du Vietnam devenu chasseur de prime, exerçant son métier en mode bottage de culs intensif, défonçant la gueule de différents malfrats tout en restant toujours super cool. Bien sûr, le personnage incarné par Rutger Hauer dans Mort ou vif est clairement ambivalent – surtout durant le dernier acte du film, quand l’intrigue vire au revenge movie – et montrera à plusieurs reprises qu’il n’est pas ami-ami avec les flics et les représentants de l’ordre en général. Pour autant, on notera que le film de Gary Sherman est le premier film américain à imposer l’acteur néerlandais comme le « gentil » de l’histoire. Une première pour l’acteur, qui avait jusqu’ici interprété le méchant terroriste des Faucons de la nuit (Bruce Malmuth, 1981), le réplicant trouble de Blade Runner (Ridley Scott, 1982), le brigand sadique de La Chair et le Sang (Paul Verhoeven, 1985) ou l’autostoppeur psychopathe de The Hitcher (Robert Harmon, 1986).
Mort ou vif permettait donc à Rutger Hauer de devenir un gentil de série B, et pas des moindres d’ailleurs, puisque l’intrigue nous révélera qu’il est l’arrière petit-fils de Josh Randall, héros de la série Au nom de la loi (1958-1961) – une façon amusante de tourner en dérision le fait que le titre original du film, Wanted : Dead or Alive, est le même que celui de la série TV ayant lancé la carrière de Steve McQueen. Dans le film, notre chasseur de primes est donc contacté par un agent du gouvernement (Robert Guillaume) qui lui propose 250.000 dollars pour retrouver et arrêter un terroriste venu du Moyen-Orient nommé Malak Al Rahim, et interprété par le chanteur, auteur-compositeur et guitariste israélo-américain Gene Simmons, membre fondateur du groupe de hard rock Kiss. Le fait de le voir évoluer à l’écran sans maquillage est une curiosité qui s’avère également un attrait pour Mort ou vif, dans le sens où l’exubérant Gene Simmons n’a pas tourné énormément de films au cours de sa carrière : on se souvient de l’avoir vu, également en méchant, face à Tom Selleck dans Runaway, l’évadé du futur (Michael Crichton, 1984), puis aux côtés de Robert Englund dans le complètement barré Stargrove et Danja, agents exécutifs (Gil Bettman, 1986).
Se disant qu’avec l’argent de la récompense, il pourrait réparer le bateau de ses rêves et partir au bout du monde avec sa nouvelle petite amie (Mel Harris), Randall accepte, mais finira bientôt par perdre tous ceux qu’il aime : son meilleur ami, l’inspecteur Danny Quintz (William Russ), et, bien sûr, sa petite amie. Autant d’événements qui rendront la quête de Randall personnelle, et qui pousseront ce personnage solitaire et taciturne à se la jouer vigilante, en mode Bronson 80’s, mais en plus jeune et en plus fringant. De fait, Mort ou vif s’avère clairement placé sous le signe de la testostérone et de l’héroïsme macho. Au final, l’histoire fonctionne vraiment comme un « terrain de jeu » pour mettre en scène un duel de bonhommes, placé sous le signe de ces délicieux excès typiques de l’époque et du genre. Rutger Hauer et Gene Simmons s’en donnent d’ailleurs à cœur joie, en rajoutant volontiers dans le méchant, dans la cruauté, voire même dans le sordide. Un bon moment, pour un hit de vidéoclub que l’on avait un peu oublié aujourd’hui, au point de le confondre parfois avec Vengeance aveugle (Phillip Noyce, 1989), un autre sympatoche petit film d’action mettant en scène Rutger Hauer.
Le Blu-ray
[4/5]
Les années passent, et la « Midnight Collection » de Carlotta Films s’étoffe tous les ans un petit peu plus. Comme vous le savez forcément, l’idée forte de cette collection est donc de faire redécouvrir une poignée de films cultes des années 70/80 que la plupart d’entre nous avaient découverts par le biais des vidéoclubs – les visuels des DVD / Blu-ray de la collection reprennent d’ailleurs l’esprit des jaquettes VHS d’époque. Carlotta nous propose donc de redécouvrir Mort ou vif dans un Blu-ray proposé au format et encodé en 1080p. L’image est stable, la copie satisfaisante, même si des taches et autres points blancs demeurent. Le solide grain de la pellicule a été préservé, avec un petit surplus sur les séquences nocturnes ou en basse lumière. Côté son, la VF est proposée en DTS-HD Master Audio 1.0, avec le doublage d’époque, tandis que la VO bénéficie d’un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 un poil plus clair et équilibré.
Dans la section suppléments, Mort ou vif est simplement accompagné de sa bande-annonce.